OrthotypographieL’orthotypographie est l’ensemble des règles qui permettent d’écrire de façon correcte, selon une norme établie, à l’aide de types[1] (caractères)[Information douteuse]. C’est donc l’ensemble des règles de l’orthographe des mots et des règles typographiques (utilisation des majuscules et des minuscules, des espacements, de la ponctuation, de l’italique, etc.). Le terme semble apparaître en 1608 et désigne alors un document destiné aux correcteurs ou à ceux qui veulent publier des écrits, au moyen de caractères d'imprimerie[Passage contradictoire (Défini comme un acte dans la section Travaux de Jean Méron)]. Pour Jean Méron, le terme exclut donc toute référence à la rédaction manuscrite. La notion est reprise par la linguiste Nina Catach (« orthographe typographique »)[pas clair], qui s’intéresse également à la ponctuation comme à ce qu’elle nomme « la mise en page ». Jean-Pierre Lacroux revendique le mot orthotypographie en tant que mot-valise avec un sens distinct de celui évoqué par Méron : tout ce qui concerne « l’armada des prescriptions à la fois orthographiques et typographiques ; par exemple, celles qui concernent l’écriture des titres d’œuvres ». De fait, le terme correspond à une intersection (nécessairement) floue entre orthographe et typographie[réf. nécessaire]. Distincte des « marches typographiques » propres à une publication, un éditeur, une collection, etc. — et qui ont chacune leur particularité —, l’orthotypographie répondrait au besoin de repères des rédacteurs-composeurs-éditeurs (souvent auto-imprimeurs) d’aujourd’hui. Après cinq siècles de composition typographique et un demi-siècle seulement de photocomposition, le développement des outils bureautiques (matériels et logiciels) ainsi que de l’impression personnelle contribue à faire émerger dans le public le besoin de connaître les règles de présentation de documents structurés[style à revoir]. L’orthotypographie se distingue donc du simple respect des normes orthographiques et grammaticales, communes à l’ensemble des productions écrites, y compris des productions courantes. Son but est d’appliquer des normes ortho- et typo-graphiques applicables à l’édition « composée »[pas clair] qui participent à la compréhension visuelle d’un texte structuré, qu’il s’agisse d’impression sur papier ou de mise en ligne. Références à l'orthotypographieTravaux de Jean MéronTant le préfacier, Fernand Baudin, que Jean Méron, auteur d'Orthotypographie, recherches bibliographiques[2], attribuent la première apparition du mot orthotypographie (composé en caractères grecs) à Hieronymus Hornschuch (de), auteur d'un court traité latin intitulé Orthotypographia : Instruction utile et nécessaire pour ceux qui vont corriger des livres imprimés & conseils à ceux qui vont les publier (Leipzig, Michaël Lantzenberger, 1608). Il en existe des traductions allemande, anglaise et française[n. 1]. Jean Méron estime que le mot « désigne donc l’acte d’écrire de façon correcte, selon une norme établie, à l’aide de types (caractères) ». Cela exclut qu’une orthotypographie conforme aux usages établis puisse être obtenue en rédigeant manuellement[réf. nécessaire]. Nina CatachDans L’Orthographe[3], Nina Catach avait employé le terme[4]. Et elle écrit, à propos des pères fondateurs (les Lefèvre d’Étaples, Robert Estienne, Geoffroy Tory et autres Étienne Dolet) :
Dans Les Délires de l’orthographe[6],[7], elle rappelait :
Dans son Histoire de l’orthographe française, elle précisait au chapitre III[10] :
Jean-Pierre LacrouxDans l’avant-propos de son œuvre posthume[11], Jean-Pierre Lacroux (1947-2002) définit ainsi l’orthotypographie :
Initialement diffusée le sur la Liste typographique francophone[13], cette définition inspira à l’un de ses colistiers, Jean Fontaine, la réflexion suivante : « Tout comme le mot auto-école ne signifie pas école par soi-même (préfixe grec auto + mot français école), mais plutôt école de conduite automobile, [le mot orthotypographie est un] mot-valise formé des mots français orthographe et typographie) et [il] couvre donc essentiellement ce qui est à l’intersection (floue) de ces deux domaines. » Champ de l'orthotypographieIntersection floue entre orthographe et typographieL’orthotypographie reste un terme en attente d’une définition précise car il ne ressortit pas à un domaine particulier bien circonscrit[pas clair]. Ses composants, ortho et typographie, pourraient laisser supposer qu’il s’agit d’une discipline indiquant la manière de bien typographier, verbe absent de la plupart des dictionnaires. S’agit-il simplement de composer en utilisant des caractères dits encore d’imprimerie alors qu’ils sont couramment utilisés de nos jours sans qu’il soit nécessairement procédé à leur impression ? Ou de composer et publier, ce qui implique d’organiser la composition, de la mettre en forme, de réaliser une mise en page ? Ce qui implique de multiples opérations telles la détermination des marges (ou empagement), l’étalonnage, la justification, etc. Or, une large part de ces opérations sont négligées par les orthotypographes, qui n’en traitent pas. Orthotypographie, codes et marches typographiquesL’observation montre qu’il est généralement admis par les professionnels qu’une marche typographique[n. 2] est un ensemble de règles, élaborées et/ou réunies par un individu ou groupe d’individus, qui ne sera appliqué que pour la production de l’ensemble des publications d’une personne, d’une structure – en particulier, une maison d’édition, une entreprise de presse ou une revue[14], d’une collection, voire d’un seul titre publié. Ainsi, le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale serait une marche, de même que The Chicago Manual of Style, qui est à la fois un guide de rédaction (recommandant des tournures de styles, des formes orthographiques à préférer à d’autres) et une marche de composition dont le respect s’impose aux auteurs et correcteurs des éditions de l’université de Chicago. Ces deux ouvrages, tout comme Le Ramat de la typographie d’Aurel Ramat, n’en sont pas moins des ouvrages de référence dont les règles sont observées au-delà des seuls auteurs et correcteurs dont les publications seront confiées à l’Imprimerie nationale ou aux Presses de l’université de Chicago. L’observation révèle qu’un code serait le fait de plusieurs auteurs se réunissant dans un cadre syndical ou interprofessionnel pour élaborer des règles s’imposant à l’ensemble des entreprises (maisons d’édition, de presse, imprimeries, correcteurs indépendants fédérés dans une association ou un syndicat)[réf. souhaitée]. Pourtant, la marche de l’Office des publications de l’Union européenne s’intitule Code de rédaction interinstitutionnel[15] et le Nouveau code typographique de la Fédération de la communication CFE/CGC, qui se fonde, certes, sur ses dix-sept éditions successives (première parution en 1928), ouvrage collectif, est le fait d’un auteur unique, Robert Guibert. Quant au Guide du typographe (ex-Guide du typographe romand), dont l’éditeur est le groupe de Lausanne de l’Association suisse des typographes, ouvrage collectif, il serait un code qui ne s’intitulerait pas de la sorte[pas clair]. Se constate aussi l’existence de documents officiels dont les recommandations s’imposent au moins à celles et ceux qui ont l’autorité de rédiger pour le compte des organismes ou administrations dont ils émanent[pas clair]. Ainsi l’Office québécois de la langue française diffuse, conjointement avec le Bétel (Banc d’évaluation technolinguistique), depuis le début du siècle, un document dont le titre est Word 2002, l’odyssée de l’espace! ou les espacements avant et après les signes de ponctuation et d’autres signes ou symboles courants[16] (l’absence d’espace avant le point d’exclamation n’est pas, ici, une coquille puisque le document n’en prévoit pas plus devant ce signe que devant le point d’interrogation). De même, la norme belge NBN Z 01-2002 intitulée Classification et frappe de documents présente des incohérences (telle cette énumération dont les lignes antérieures à la finale sont suivies de virgules et telle autre dont les lignes sont suivies de points-virgules non précédés d’espaces) et des approximations, voire des erreurs factuelles (le code ISO du yen étant JPY et non JPJ), et peut être, du seul fait d’être une norme, assimilée à un code. La consultation de ces ouvrages tendrait à circonscrire l’orthotypographie : il ne s’agirait que de la fixation des règles de « composition horizontale », le ligne à ligne, par opposition aux règles, techniques ou principes d’occupations de l’espace-page. Pourtant, les indications relatives à la division des mots en fin de ligne, aux listes (énumérations supposant de chasser les entrées successives à la ligne suivante), à l’alinéation (citations dialoguées, tirades, poèmes ?), aux tableaux (sens de lecture) relèvent aussi de la composition verticale. Relève aussi de l’orthotypographie ce qui se rapporte à des normes internationales de composition (composition des toponymes, des codes postaux, abréviations des unités de mesure, etc.). Il serait tentant aussi de réduire le domaine d’application de l’orthotypographie au tronc commun de ces codes, manuels et marches : règles d’emploi des capitales, de l’italique, composition des nombres, abréviations, signes de ponctuation et blancs d’accompagnement, emploi de caractères spéciaux (puces, astérisques, marques de paragraphes, etc.) ; l’emploi des ligatures et des caractères dits experts, tombés en désuétude mais redevenus plus faciles à composer (avec des polices de caractères au format OpenType et des logiciels de composition sachant les gérer), pourrait aussi être intégré dans cette énumération. Relevons incidemment que, dans ce tronc commun, nombre d’entrées rassemblent des règles qui sont observées (ou ignorées) tant pour la composition typographique que pour la rédaction manuscrite ou la composition calligraphique. Le besoin de repèresDans l’avant-propos d’Orthotypographie[11], Jean-Pierre Lacroux rappelait que :
Dans la vie privée comme dans la vie professionnelle, il y a de plus en plus de rédacteurs-composeurs-éditeurs qui sont, de surcroît, « auto-imprimeurs ». Le succès public du Manuel de typographie élémentaire d’Yves Perrousseaux comme celui du Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale attestent du souhait que peuvent avoir les particuliers ou des professionnels ayant affaire avec l’édition, sans être eux-mêmes des professionnels de l’édition (des documents d’entreprise aux publications universitaires), mais ayant à cœur de « bien composer ». Le code orthographique est admis : qu’il soit violenté parfois ne remet pas en cause sa légitimité, et l’utilisateur lambda sait pouvoir ou devoir recourir si nécessaire à des aides diversifiées en fonction de ses besoins, du Petit Larousse illustré des familles aux dictionnaires encyclopédiques ; des dictionnaires des difficultés à cet arbitre que reste Le Bon Usage de Maurice Grevisse (1895-1980). De la même manière, il existe un besoin d’outils orthotypographiques, sur papier ou en ligne ; un besoin aussi d’éducation orthotypographique : indispensable à haut niveau pour les professionnels de la chose imprimée (ou même éditée : la question est posée pour les textes et documents « mis en ligne ») ; nécessaire aussi pour les autres. Au-delà de l’exactitude orthographique lato sensu, il existe un besoin de connaître les règles de présentation de documents structurés : des titres aux citations, des index aux bibliographies, etc. L'orthotypographePour le moment[Quand ?], en anglais comme pour les langues romanes, seuls sont attestés, dans les textes les employant, les mots « orthotypographie », « orthotypographe » et « orthotypographique[17],[18] » ainsi que les traductions d’« orthotypographie » (nous[Qui ?] n’avons pas encore trouvé « orthotypographer » ni de forme du type « -iste »). Faut-il envisager, selon les méthodes de la lexicographie, deux entrées pour le mot « orthotypographe » :
« Orthotypographe », comme « orthographe », apparaît peu évident en raison de l’existence du couple « typographe/typographie ». C’est pourquoi « orthotypographie » a été employé et a, selon toute vraisemblance, plus d’avenir. « Orthographe » est d’ailleurs une exception, quand il s’agit de désigner un « objet de connaissances théoriques ou pratiques », si l’on considère l’ensemble des termes formés avec le suffixe « -graphie ». Une rigueur complète imposerait de ne parler que d’orthographie, mais l’histoire a ses aléas… On n’oublie pas le hiéroglyphe, qui a subi le même sort[n. 3]. C’est le nom de métier qui devrait être seul retenu, et plus vraisemblablement pour celui ou celle qui fixe ou définit les règles : l’application des règles s’effectue et se vérifie (en principe) tout au long de la chaîne éditoriale. Notes et référencesNotesRéférences
AnnexesBibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Articles connexesLiens externes
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