Paul-Matthieu Foata est nommé au siège épiscopal d'Ajaccio le [5]. A cette occasion, le prélat, qui est d'origine humble, ajoute la particule à son nom de famille[6]. Aux élections législatives d'octobre 1877, il est le seul évêque à recommander publiquement un candidat : le , il écrit au baron Haussmann pour le féliciter de son œuvre de bâtisseur d'églises à Paris et le traite en bienfaiteur de la religion. Cette démarche est motivée par l'anticléricalisme militant de son adversaire politique, le prince Napoléon-Jérôme Bonaparte, jugé très sévèrement par le prélat. La lettre est volontairement rendue publique le par L'Aigle, journal local de l'Appel au peuple. Le fait est rapporté dans la presse parisienne mais la victoire d'Haussmann n'est pas critiquée par la majorité républicaine, pourtant très prompte à prononcer des invalidations électorales ; en effet, le caractère irascible des Corses n'eût pas toléré une telle ingérence venue de Paris[4].
Nommé à la suite d'intrigues des bonapartistes, La Foata se livre au cours de son épiscopat à quelques actes de népotisme[6]. Le préfet républicain, de ses opposants, relève de sa part une action paroissiale médiocre ; il semble qu'une partie du pouvoir de direction était en fait aux mains de l'évêque auxiliaire de son prédécesseur, De Peretti[6]. Au cours des débats qui agitent l'épiscopat française dans les débuts de la Troisième République sur les rapports que l’Église doit entretenir avec l’État, Paul de la Foata se range parmi les évêques intransigeants et adopte la théologie politique de Louis-Édouard Pie[7].
Bibliographie
Jacques Gadille, La pensée et l'action politiques des évêques français au début de la IIIe République (1870-1883), Hachette, .
Poésie giocose. In lingua vernacola della pieve d Ornano. 1879