Il rejoint en 1893 l'école d'infanterie de Versailles d'où il sort sous-lieutenant en 1894[2]. Il revient en garnison à Lorient avant de partir au Soudan[1]. Il est promu lieutenant en 1896[2].
En 1897, il rentre en France, mais il est impatient de retrouver l'Afrique. En poste à l'école de pyrotechnie à Toulon, il rencontre le capitaine Voulet qui jouit d'une grande réputation à la suite de son expédition dans le pays mossi[1] et qui lui propose de l'accompagner dans sa prochaine expédition en Afrique.
Paul Joalland participe à la Mission Voulet-Chanoine commandée par les capitaines Voulet et Chanoine. Très vite, la colonne est confrontée à des attaques incessantes et se distingue par des représailles violentes. Lorsqu'ils sont connus, ces actes barbares sont condamnés par le gouvernement qui décide de placer Voulet et Chanoine en état d'arrestation. Le colonel Klobb est désigné pour retrouver et arrêter les deux capitaines[3]. Il prend comme adjoint le lieutenant Meynier. Le colonel Klobb rejoint Voulet à Dankori[4] le . Voulet n'obéit pas aux ordres de Klobb, le menace et finalement le tue. Meynier est légèrement blessé[5].
Paul Joalland et les autres officiers de la colonne décident de la quitter. Ils rejoignent, avec le lieutenant Meynier, Nafouta au Soudan[6].
Quelques jours plus tard, Chanoine (le ) et Voulet (le ) sont abattus par les tirailleurs soudanais qui refusent de les suivre et rejoignent les autres officiers.
Julien Chanoine (gravure parue en une du journal L'Illustration n° 2948, samedi 26 août 1899).
Paul Voulet alors capitaine au 4e régiment d'infanterie de marine (gravure parue en une du journal L'Illustration n° 2948, samedi 26 août 1899)
Le lieutenant Pallier, qui est le plus âgé, secondé du lieutenant Joalland, prennent alors le commandement de la colonne[7]. Ils prennent Zinder (actuellement au Niger) et le sultan Ahmadou Kouran Daga(en) est en fuite[6]. Le lieutenant Pallier décide de rejoindre le Soudan et confie à Joalland le commandement de la colonne, secondé par le lieutenant Meynier. La colonne prend ainsi le nom de mission Joalland-Meynier[8]. Paul Joalland est promu au grade de capitaine à compter du [8],[2].
Le capitaine Joalland pacifie le pays. Il organise Zinder et confie au sergent Bouthel le commandement de la place. La mission continue et fort d'une escorte de 165 hommes, le capitaine Joalland se lance le vers le Kanem. La colonne atteint le lac Tchad le . L'expédition repart le . Après la bataille de Ngouri, les troupes s'emparent de la capitale du Kanem et placent ce pays sous le protectorat de la France[8].
Le , la jonction est faite avec la mission Gentil et la mission Foureau-Lamy[9]. Le commandant Lamy prend le commandement de l'ensemble des missions et s'installe à Kousséri. Le , l'attaque du camp fortifié de Rabah est décidée et les troupes françaises sont victorieuses et Rabah est tué. Le commandant Lamy décède de ses blessures[9].
Le capitaine Joalland retourne à Zinder, où son prestige auprès du sultan de Zinder est immense. Il quitte Zinder le [9].
Le , le capitaine Joalland arrive à Marseille. Il est fait chevalier de la légion d'honneur. Il reçoit également la médaille coloniale avec agrafe en or[2]. Il se marie en [10].
En 1914, il part au front à la tête d'un groupe de batteries du 29e d'artillerie. Il est promu lieutenant-colonel en 1915 et participe aux opérations en Alsace et sur le front de Soissons à Saint-Quentin. Il se distingue particulièrement à l'attaque de Seppois qui précède la première offensive de Verdun et termine la guerre avec le grade de colonel[11].
À la fin du conflit, il retrouve les colonies et commande l'artillerie à Madagascar. Il prend en 1922 le commandement du 1er régiment d'artillerie coloniale (RAC) à Lorient basée au quartier Frébault. En 1925, il repart en Afrique-Occidentale française[11].
« Un grand colonial victime des Anglais n'est plus : le général Paul Joalland », Le Nouvelliste du Morbihan, vol. 54, no 230, , p. 1 et 3 (lire en ligne, consulté le ).