Ancien élève du lycée Louis-le-Grand, Paul Meyer entre directement à l’École impériale des chartes où il est élève de Francis Guessard. Il obtient son diplôme d’archiviste paléographe en 1861 avec une thèse intitulée Recherches sur la langue parlée en Gaule aux temps barbares (Ve--IXe siècle), puis la charge d’un cours libre. En 1863, il intègre la section des manuscrits à la Bibliothèque nationale pour le compte de laquelle il est alors désigné pour effectuer de nombreuses missions en Angleterre afin d’y récupérer des documents concernant l’histoire littéraire française.
Ayant commencé par l’étude de la littérature occitane ancienne avant d’effectuer une œuvre considérable dans beaucoup de différentes sections de la littérature romane, il supplée, à partir de 1869, Francis Guessard à la chaire de langues romanes de l'École des chartes, dont il ne deviendra titulaire qu'en 1882. Il est élu, en 1876, au Collège de France, à la chaire de langue et littérature de l’Europe méridionale, qu'il conservera jusqu'en 1906. En 1882, il devient directeur de l’École nationale des chartes, dont il était déjà secrétaire depuis 1872, puis, en 1883, membre de l’Académie des inscriptions.
Paul Meyer a été considéré à son époque comme une autorité majeure sur la langue française et il compte, avec Gaston Paris, parmi les « fondateurs » de la philologie moderne en France. Il est, avec ce dernier, l’un des fondateurs de la Revue critique en 1866 et, en 1872, ils lancent ensemble une nouvelle revue, Romania, qui devait exercer une grande influence et bénéficier d’un prestige international dans le domaine des études romanes. Trois ans après, ils créent la Société des anciens textes français.
Paul Meyer fut un ardent défenseur d'Alfred Dreyfus et s'est engagé dès août 1898 en faveur de la révision de son procès[1]. Il a témoigné de façon efficace comme expert en écriture pour la défense dans le procès en diffamation intenté contre Emile Zola après la publication de son J'accuse[2],[3],[4].
↑École nationale des chartes sur France Culture, Les hypothèses de Paul Meyer à la lumière de l’analyse computationnelle, 13 janvier 2020 (en ligne). N.B. Le portrait de Paul Meyer en entête de cette page et repris dans cet article a été dessiné lors de la huitième audience du procès Zola.
↑Lettre de Paul Meyer à Émile Zola datée de New York, 5 juin 1899 (en ligne).
Annexes
Bibliographie
Genèses, n° 14, Paris, Calmann-Levy, 1901, p. 119.
« Nécrologie », dans Bibliothèque de l'École des chartes, 1917, no 78, p. 429-446[en ligne]
Clovis Brunel, « Paul Meyer (1840-1917) », dans Annales du Midi, 1918, tome 30, no 117-118, p. 488-492(lire en ligne)
Bähler, Ursula, « Être femme et philologue il y a cent ans : Maria Johanna Minckwitz écrit à Gaston Paris et à Paul Meyer », dans Engagement und Diversität: Frank-Rutger Hausmann zum 75. Geburtstag, dir. par Wolfgang Asholt, Ursula Bähler, Bernhard Hurch, Henning Krauss et Kai Nonnenmacher, Romanische Studien: Beihefte 4 (München: AVM, 2018), 47–98. Online
Corbellari, Alain, « Joseph Bédier vu par Paul Meyer », dans Engagement und Diversität: Frank-Rutger Hausmann zum 75. Geburtstag, dir. par Wolfgang Asholt, Ursula Bähler, Bernhard Hurch, Henning Krauss et Kai Nonnenmacher, Romanische Studien: Beihefte 4 (München: AVM, 2018), 99–106. Online.
Trachsler, Richard, « Les hommes, les archives, les livres : à propos du Fonds Paul Meyer conservé à la Bibliothèque Universitaire de Nancy », dans Engagement und Diversität: Frank-Rutger Hausmann zum 75. Geburtstag, dir. par Wolfgang Asholt, Ursula Bähler, Bernhard Hurch, Henning Krauss et Kai Nonnenmacher, Romanische Studien: Beihefte 4 (München: AVM, 2018), 433–444. Online.