Originaire d’Awa (actuelle Tokushima) et fils d’un valeureux capitaine et vassal d'Oda Nobunaga, Paul Miki est baptisé avec ses parents lorsqu’il a cinq ans. En 1580, il est envoyé par son père étudier dans un petit séminairejésuite dirigé par le missionnaire italien Organtino Gnecchi-Soldo. À cause de la guerre de Kyushu, le séminaire est transféré à Takatsuki.
En août 1586, Miki entre au noviciat des jésuites, à Arie. Il a 22 ans. Après avoir prononcé ses vœux religieux en 1588, il poursuit le cours des études à Amakusa et Nagasaki. Il trouve l’étude de la langue latine particulièrement difficile. Par contre, il est excellent catéchiste et a des dons comme prédicateur. Bien que pas encore ordonné prêtre, il est souvent envoyé à des débats auxquels participent des non-chrétiens.
En 1592, il est nommé comme collaborateur du supérieur provincial, Pedro Gomez, qu’il accompagne à la résidence d'Osaka. De nature généreuse et communicative, sa prédication auprès des samouraïs a du succès.
Arrestation et crucifiement
Le décret du gouverneur Hideyoshi bannissant les missionnaires chrétiens du Japon (en 1587) n'est pas suivi d’effet immédiat, car rarement exécuté. Cependant une crise provoquée par l’arrivée d’un bateau espagnol change la situation. Le , les jésuites étrangers de la maison d’Osaka sont arrêtés. Épargné car japonais, Paul Miki insiste pour se joindre à eux. Son attitude impressionne. En prison, et - comme prisonnier - dans les rues de Kyoto, et le long du chemin de Nagasaki où il est conduit, il ne cesse de prêcher sa foi dans le Christ.
Le , quelques heures avant sa mort, il renouvelle ses vœux jésuites. Avec les autres chrétiens, il est ensuite emmené sur la colline de Nishizaka (Nagasaki) faisant face à la mer. Il y est mis en croix. Son dernier sermon est prononcé de la croix, proclamant sa foi chrétienne et affirmant son identité de Japonais et de jésuite, tout en pardonnant à ses bourreaux.
Vénération
Le courage et la foi des chrétiens faisant face à une mort atroce a un retentissement considérable, aussi bien au Japon, où la foi et le courage des fidèles s’en trouvent renforcés, qu’en Europe. Fait exceptionnel, les martyrs du Japon sont béatifiés dès 1627, par Urbain VIII, à une époque où les chrétiens japonais sont toujours traqués et exécutés. Leur canonisation a lieu en 1862.
Bibliographie
(es) Fróis, Luis : Relación del Martirio de los 26 cristianos crucificados en Nangasaqui el 5 febrero de 1597, Rome, 1935.
(es) Pacheco, D.: San Pablo Miki, Madrid, 1961.
(es) Pacheco, D.: Mártires en Nagasaki, Bilbao, 1961.