Le groupe est l'origine composé de jeunes poètes (Michael Svetlov, Mikhaïl Golodny, Alexandre Iasny et d'autres) qui ont quitté La Jeune garde(ru) et Octobre[1]. Le groupe se forme à la fin de 1923 et début de 1924 et tire son nom d'un article de Voronski publié en , dans lequel il appelle au passage d'une littérature « infirme » à celle de l'avenir communiste.
À l'origine le groupe était peu nombreux, mais à partir de 1926 il s'élargit et en 1927 son manifeste est signé par cinquante-six écrivains.
Les membres du groupe publient dans les revues Krasnaïa nov (Красная новь) et Novy Mir (Новый мир), dans les recueils Pereval, au nombre de huit entre 1924 et 1932, les deux derniers parus sous le nom de De notre âge («Ровесники»)[1]. Une anthologie, Ceux de Pereval (Перевальцы), paraît en 1930.
Le groupe est acerbement attaqué dans la presse de l'Association russe des écrivains prolétariens (RAPP) pour son prétendu caractère réactionnaire, pour distraire les écrivains de leurs tâches du moment, pour sa démarche non-historique et de classe, pour incarner la réconciliation avec l'ennemi de classe, et surtout, pour « combattre la littérature et la critique prolétarienne, sur la base d'une négation trotskyste de la culture prolétarienne ».
Le dernier recueil de la revue, De notre âge, paraît en 1932. La principale œuvre en est le roman de Nikolaï Zaroudine, Trente nuits dans les vignes, («Тридцать ночей на винограднике»), dénoncé comme d'un subjectivisme extrême et comme une apologie de la vision du monde individualiste bourgeoise[1].
Pereval met en œuvre plus tard que d'autres groupes littéraires la décision du comité central du PCUS(b) « sur la restructuration des organismes littéraires et artistiques », et ne dépose une déclaration de dissolution qu'au premier plénum du comité d'organisation de l'Union des écrivains soviétiques (du au )[1].
Positions
Pereval reconnaît la suprématie de la Loi du social(ru), mais prend cependant position pour le droit de l'écrivain au « libre choix du thème » qu'il traite[2].
Un des derniers textes du groupe, Notre requête («Наша заявка»), signé par une partie de ses membres, indique à propos de leur décision de participer à la construction du projet. Il reprend les mots d'ordre suivants[1] :
« Sincérité de la création », même si c'est contraire à la discipline de parti ;
« Mozartisme », ce qui implique que la créativité est guidée par l'inspiration et les coups de tête ;
« Nouvel humanisme », par lequel le groupe s'oppose au combat prolétarien, tel qu'il est pratiqué, et prône l'amour de l'être humain en général[1].
↑ abcdef et g(ru) « Перевал » [« Pereval »], Литературная энциклопедия [Encyclopédie littéraire] Т. 8, (lire en ligne, consulté le )
↑(ru) « Перевал обьедение » [« L'Union Pereval »], Энциклопедия Всемирная история [Encyclopédie Histoire du monde], (lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
(ru) « Перевал » [« Pereval »], Литературная энциклопедия [Encyclopédie littéraire] Т. 8, (lire en ligne, consulté le ) ;
(ru) « Перевал обьедение » [« L'Union Pereval »], Энциклопедия Всемирная история [Encyclopédie Histoire du monde], (lire en ligne, consulté le ) ;
(ru) Наседкин В. ( V. Nassedkine), « К двухлетию "Перевала" » [« Pour les deux ans de Pereval »], sur SovLit - СовЛит: (www.ruthenia.ru) (consulté le ) ;
(ru) Казак В. (W. Kasack), Лексикон русской литературы XX века [« Lexikon der russischen Literatur ab 1917 »], Moscou, РИК «Культура», , 491 p. (ISBN5-8334-0019-8) ;
(ru) « Докладная записка, поданная группой «Перевал» в отдел печати ЦК РКП(б) и Декларация Всесоюзного объединения рабоче-крестьянских писателей «Перевал» », dans C. Джимбинов (S. Djimbinov), Литературные манифесты от символизма до наших дней [« Rapport déposé par le groupe Pereval devant le département de la presse du comité central du PCR(b) et Déclaration de l'Union pan-soviétique des écrivains travailleurs paysans Pereval »], Moscou, XXI век — Согласие,, (ISBN5-293-00021-7).