Piève (Haute-Corse)
Piève est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Le village appartient à l'ancienne piève de San Quilico, dans le Nebbio. GéographieSituationPiève est une commune du Nebbio (Nebbiu en langue corse), une microrégion située au nord de la Corse, entre la Balagne et la plaine de la Marana. Elle faisait partie de l'ancienne piève de Santo Quilico dans l'ancienne province du Nebbio.
Géologie et reliefLe massif du Tenda fait partie de la formation schisteuse au nord-est de la Corse. Au nord de la commune se trouvent des collines qui reposent en partie sur des formations calcaires, dans le prolongement du petit chaînon calcaire ceinturant le golfe de Saint-Florent et qui comporte monte Sant'Angelo, Monte a Mazzola, Monte Gupio et Monte Revincu. La commune est adossée au massif du Tenda sur près de 1,5 km. Son territoire est une longue bande de terre étroite qui s'étale dans la Conca d'Oro, la riche plaine du Nebbio, depuis la ligne de crête du Tenda allant de la Bocca di Tenda (1 219 m) à la Punta di Paganelle (1 426 m), jusqu'aux flancs méridionaux du Monte Gupio (323 m) en limite du désert des Agriates. Ce territoire se compose de :
La commune n'a pas de façade maritime. HydrographieLe réseau hydrographique est dense dans cette zone au relief accidenté, constitué de nombreux vallons. La plupart des cours d'eau sont tributaires de la rivière Aliso qui s'écoule vers le nord et se jette dans le golfe de Saint-Florent. D'autres sont tributaires du Bevinco dont les eaux versent dans la mer Tyrrhénienne. Le principal cours d'eau est la rivière Aliso qui longe d'abord une partie occidentale de son territoire, avant de le pénétrer par trois fois dans sa partie septentrionale. Au cours de la dernière traversée, l'Aliso reçoit sur sa rive gauche, les eaux de deux de ses principaux affluents : le ruisseau de Salti (autres noms : ruisseau de Cenderaia, ruisseau de Calastro), long de 8 km[3], et le ruisseau de Porraghia (autres noms : ruisseau de Ruaghiola, ruisseau de Tramontaioli, ruisseau de Striaio), long de 7,9 km, et qui a sa source sur Santo-Pietro-di-Tenda[4]. Au sud de Piève, le ruisseau de la Méria (ou ruisseau de Castagneto)[2] est orienté à l'est et se déverse dans le Bevinco. Climat et végétationPiève se trouve « sous le vent », protégée des forts vents d'ouest dominants sur les Agriates par la Serra di Tenda. Elle présente des paysages contrastés car soumis aux conditions climatiques des différents étages de végétation. Les hauteurs sont quasi nues, laissant la roche schisteuse apparente. Plus bas, la végétation est arborescente, faite de chênes verts. On y trouve des oliviers séculaires. Les ripisylves constituées essentiellement d'aulnes, de saules et de peupliers apportent une touche de fraîcheur. Le maquis y est impénétrable Aux abords des Agriates, au nord-est communal, on retrouve l'aspect aride du Désert, avec des paysages faits de roches et d'un maquis méditerranéen classique, bas, formé pour l'essentiel de chênes verts, d'arbousiers, de bruyères, de lentisques, de genêts épineux, d'alaternes, de lauriers-tins, de cistes de Crête à fleurs roses, de cistes de Montpellier et cistes à feuilles de sauge à fleurs blanches, des romarins, des lavandes des îles d'Hyères et de moins fréquents genévriers cades. Voies de communication et transportsAccès routiersLe village se trouve sur le tracé de la route D 62 longue de 26,5 km qui relie la D81 à la sortie orientale des Agriates à la D 82 au col de Santo Stefano. Il s'agit d'une route en corniche, étroite et sinueuse, desservant les villages en balcon du sud du Nebbio : Santo-Pietro-di-Tenda, San-Gavino-di-Tenda, Sorio, Piève, Rapale et Vallecalle. Au nord, la D 62 emprunte le territoire communal sur environ 650 m à partir de sa jonction avec la D 81. TransportsPiève se trouve à 31 km du port de commerce de Bastia. L'aéroport le plus proche est l'aéroport de Bastia Poretta, à 28 km. La gare de Biguglia, gare la plus proche, est distante de 18 km. UrbanismeTypologiePiève est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bastia, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 93 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[8],[9]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (86,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (86,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (65,4 %), forêts (13,4 %), zones agricoles hétérogènes (11 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (7,6 %), prairies (2,6 %)[10]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1]. ToponymiePieve veut aussi bien dire l'église qui porte ce titre que le territoire qui en dépend. Le piuvanu (plebanus ou piévan) est investi des fonctions et des prérogatives de la plebania (duquel on fait dériver piévanie), et d'autre part, a toutes les attributions socio-économiques et religieuses liées à la pieve édifice et circonscription[11]. La définition de Pieve qui est donnée par INFCOR, la banque de données de la langue corse, est : Ghjuridizzione, d’urigine religiosa, cumposta di parechje parochje è amministrata da un pievanu. À a revuluzione parechje pieve anu pigliatu l’appellazione di cantone[12] HistoirePréhistoireLe site était occupé depuis la préhistoire comme en témoignent les nombreux vestiges retrouvés. La présence humaine sur les hauteurs de la commune fréquentées à l'époque par les bergers, est témoignée par les trois statues-menhirs découvertes au col de Tenda (Bocca di Tenda). Déplacées, elles se trouvent aujourd'hui devant l'église Saint-Cyr. Moyen ÂgeAu XIIe siècle, la Corse est reconquise par Ugo Colonna qui instaure un régime de féodalité populaire associant le peuple aux affaires. Ce régime populaire disparaît à partir de la mort d'Arrigo Bel Messere, sauf dans quelques régions comme le Nebbio ou le Celavo. Au XIIIe siècle le Nebbio est dominé par Giovanninello de Pietr'Allarretta un « cortinchi »[Note 3] qui possède 12 châteaux au Nebbio. Temps modernesAu début du XVIe siècle vers 1520, la Pieve était un des lieux habités de la pieve de Santo Quilico. La piève comptait environ 2 000 habitants répartis dans les lieux habités qui avaient pour nom : Soriu, la Pieve, Zigliani, Rapalle, la Juncha, la Carasincha, Morato Sottano, Morato Soprano, Loreto, Petra di Loreto[13].
Au début du XVIIIe siècle, la juridiction de la province du Nebbio couvrait cinq pievi civiles : Olmetta, Oletta, Farinole, Santo Pietro et Santo Quilico. Le diocèse du Nebbio couvrait cinq pievi religieuses : Canari, Nonza, Patrimonio, Santo Quilico et Santo Pietro[14].
Époque contemporaine
Politique et administrationTendances politiques et résultatsListe des mairesPopulation et sociétéDémographieL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[17]. En 2022, la commune comptait 116 habitants[Note 5], en évolution de +6,42 % par rapport à 2016 (Haute-Corse : +5,15 %, France hors Mayotte : +2,11 %). Piève a compté jusqu'à 408 habitants en 1896[15]. En 1954 la commune comptait 127 habitants[13]. EnseignementSantéCultesLa paroisse (Église San Quìlicu) relève du diocèse d'Ajaccio. Manifestations et festivités
SportsRandonnées
ÉconomieCulture locale et patrimoineLieux et monuments
Église Saint-CyrL'église paroissiale Saint-Cyr (San Quìlicu) est un édifice remanié sur des bases médiévales. Elle a la particularité d'avoir un haut clocher (XIXe siècle) éloigné de l'église, haut de quatre étages, carré à sa base et coiffé d'un petit lanternon. Elle est placée sous un double patronage : celui de saint Cyr et de sa mère Sainte Julitte (fêtés le 15 juillet), martyrisés sous Dioclétien. Chiesa NeraChiesa Nera dont il ne reste que des ruines, était une église pisane située au sud de la commune, au sud-est du Monte Pietesco (702 m - Murato), à 662 m d'altitude sur la crête dominant le Bevinco. On y accède par des sentiers muletiers depuis Piève et Murato. 4 photos des ruines existent dans la base Mémoire du Ministère de la Culture[19]. Patrimoine naturelZNIEFFPiève est concernée par deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) (2e génération) :
Situé dans le nord de l'île, le massif du Tenda assure la transition entre la chaîne du Cap Corse et celle de San Petrone en Castagniccia. La zone concerne neuf communes. Les crêtes du Tenda apparaissent très dénudées avec une végétation arborescente pratiquement absente. Les causes sont principalement liées à la déforestation pour la mise en culture de terrasses. Celles-ci sont encore bien visibles[20].
Le site concerne les communes d'Oletta, de Rapale et de Piève.
La découverte de ces grottes par des spéléologues corses des I topi Pinuti (Groupe Chiroptères Corse), respectivement en 1989 et 1994, a eu d'importants développements scientifiques. Les campagnes de fouilles menées ont permis des découvertes paléontologiques. Ont été mis au jour des fossiles d’escargots et de prolagus, un lapin-rat et d’importants gisements d’os de gros mammifères (cerf, chien) datant du Pléistocène. Personnalités liées à la communeVoir aussiArticles connexesLiens externes
Notes et référencesNotes
Cartes
Références
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