Démographie de la France
La démographie de la France est l’étude quantitative et qualitative des caractéristiques de la population française et de ses dynamiques, à partir de thèmes tels que la natalité, la fécondité, la mortalité, la nuptialité (ou conjugalité) et la migration. Deux organismes contribuent à une bonne connaissance de la démographie de la France : l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), chargé de la production, de l'analyse et de la publication des statistiques officielles en France, dont celles relatives à la population, recueillies au travers des divers recensements périodiques, et d'en traduire différentes analyses tant nationales que locales, et l'Institut national d'études démographiques (Ined), un établissement public à caractère scientifique et technologique qui a pour mission de produire de la recherche, de former à la recherche et d’informer sur le résultat des recherches aussi bien la communauté scientifique que les pouvoirs publics ou le grand public dans le domaine de la démographie. Au , la France, hors collectivités territoriales d'outre-mer, compte 68,4 millions d’habitants, dont 66,1 millions en France métropolitaine et 2,2 millions dans les cinq départements et régions d'outre-mer (DROM). Les collectivités d'outre-mer (COM) comptent 610 684 habitants (population légale). C’est en que la population de la France dépasse officiellement 67 millions d’habitants. Les 66 millions avaient été dépassés en et les 65 millions en . Pendant les années 2010, la population française (hors COM) est passée de 64,613 millions à 67,064 millions, soit une augmentation d'environ 2,5 millions de personnes sur une période de dix ans, faisant de la France l’un des pays européens les plus dynamiques. La population de la France augmente d’environ 0,3 % par an depuis 2017. Cette augmentation est moins rapide que par le passé (elle était de 0,4 % par an entre 2014 et 2016, et de + 0,5 % par an entre 2008 et 2013). Ces quatre dernières années (de 2020 à 2023), le solde migratoire annuel est largement supérieur au solde naturel : en 2023, il est d'environ plus de 183 000 personnes. L’indicateur conjoncturel de fécondité est de 1,68 en 2023, contre 2,9 en 1950 et 1,8 en 1990. Quoique supérieur à la moyenne européenne, le taux de fécondité est insuffisant pour assurer le renouvellement des générations. La population continue toutefois d’augmenter en raison de l’immigration, de la forme de la pyramide des âges et de l’augmentation de l’espérance de vie, qui s'élève en 2023 à 85,7 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes, soit une hausse d’une dizaine d’années en cinquante ans. Population auNotion de populationLa population d'un pays comprend l’ensemble des ressortissants du pays considéré, présents ou temporairement absents, ainsi que les étrangers résidant de manière permanente dans ce pays. La population totale inclut les forces armées nationales stationnées à l’étranger, les marins marchands en mer, le personnel diplomatique à l’étranger, les étrangers civils résidant dans le pays et les personnes déplacées résidant dans le pays. Elle exclut : les forces armées étrangères stationnées dans le pays, le personnel diplomatique étranger, les civils étrangers résidant temporairement dans le pays[22]. En France on distingue la population totale et la population municipale, notions définies par le décret no 2003-485 publié au Journal officiel du , relatif au recensement de la population. La population municipale comprend les personnes ayant leur résidence habituelle (au sens du décret) sur le territoire de la commune, dans un logement ou une communauté, les personnes détenues dans les établissements pénitentiaires de la commune, les personnes sans-abri recensées sur le territoire de la commune et les personnes résidant habituellement dans une habitation mobile recensée sur le territoire de la commune. La population légale d’une commune comporte quant à elle trois indicateurs : sa population municipale, sa population comptée à part et sa population totale qui est la somme des deux précédentes. Le concept de population municipale est la notion de population utilisée usuellement en statistique car elle ne comporte pas de doubles comptes : chaque personne vivant en France est comptée une fois et une seule. Ainsi la population de la France est la somme des populations municipales des communes la composant[23],[24],[25]. Population de la France hors collectivités d’outre-mer
Au , la population de la France, hors collectivités d’outre-mer, est estimée à 68 373 433 habitants[Note 1], en augmentation de 0,3 % (+ 230 000 personnes) par rapport au [Note 2]. Cette progression est due principalement au solde migratoire : + 183 000 personnes en 2023. Le solde naturel, différence entre les nombres de naissances et de décès, est quant à lui de + 48 000 personnes[27]. Population des collectivités d’outre-merConcernant les Collectivités d’outre-mer, seules Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin entrent dans le cadre du dispositif général de recensement des divisions métropolitaines et d’outre-mer. La Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et Wallis-et-Futuna procèdent, par dérogation (article 157), à des recensements généraux de la population tous les cinq ans[28]. Le dernier recensement en Nouvelle-Calédonie a été réalisé en 2019, celui de la Polynésie française en 2017 et celui à Wallis-et-Futuna en 2018[29].
Évolution du nombre d’habitantsRecensements et populations légalesLes populations légales des différentes divisions administratives françaises sont définies par le décret no 2003-485 publié au Journal officiel du , relatif au recensement de la population. Jusqu’en 1999, les populations légales étaient déterminées à l’occasion de chaque recensement général de la population. Entre deux recensements, elles pouvaient être modifiées par un recensement complémentaire. À partir de 2008, la nouvelle méthode de recensement basée sur des enquêtes de recensement annuelles permet de calculer chaque année des populations légales actualisées[34]. L’Insee a modifié son questionnaire de recensement en 2018 pour tenir compte des doubles résidences, pour les enfants en garde partagée ce qui se traduit par un chiffre révisé à la baisse pour 2018 de 66 891 000 personnes (contre 67,2 millions annoncés initialement en [35]. Évolution démographiqueAu , la France, hors collectivités territoriales d'outre-mer, compte 68,4 millions d’habitants, dont 66,1 millions en France métropolitaine et 2,2 millions dans les cinq départements et régions d'outre-mer (DROM)[3]. Les collectivités d'outre-mer (COM) comptent 610 684 habitants (population légale)[36]. C’est en que la population de la France dépasse officiellement 67 millions d’habitants. Les 66 millions avaient été dépassés en et les 65 millions en [37]. La population de la France augmente d’environ 0,3 % par an depuis 2017. Cette augmentation est moins rapide que par le passé (elle était de 0,4 % par an entre 2014 et 2016, et de + 0,5 % par an entre 2008 et 2013)[38]. En 2024, la population de la France a augmenté de 169 000 habitants, soit +0,25 %, dont 17 000 personnes de solde naturel et 152 000 personnes de solde migratoire. La France reste le deuxième pays de l'Union européenne avec 68,6 millions d'habitants au 1er janvier 2025, dont 2,3 millions dans les cinq départements d'outre-mer[8]. Statistiques officielles depuis 1900Les statistiques suivantes concernent la France métropolitaine. Ils n’incluent ni les DROM ni les COM.
Les données ci-dessus correspondent à la France métropolitaine uniquement. Naissances en France métropolitaine selon le lieu de naissance des parentsL'INSEE dénombre les individus nés vivants en France métropolitaine selon le lieu de naissance détaillé des parents[42],[43] :
Note En 2010, pays étranger non déclaré : père, 17 536 mère, 3 754 Évolution 2019-2023L’Insee produit chaque année depuis 1975 une estimation de la population au de l’année. De 1975 à 1989, les estimations de population sont disponibles uniquement pour la métropole. De 1990 à 2019, le champ couvre l’ensemble des départements de France. Mayotte, devenue un département d’outre-mer à la suite du référendum mahorais de 2009, est intégrée au champ France à partir de l'année 2014. Les données de la Guadeloupe n'incluent pas Saint-Martin[44]. Les estimations de la population française antérieures à 2017 sont composées de la somme des populations légales des différentes divisions administratives françaises, hors Mayotte, et des estimations de populations de Mayotte de 2014 à 2017. Les estimations pour les années 2018, 2019 et 2020 sont quant à elles provisoires. Elles seront révisées début 2021 lorsque seront disponibles les résultats définitifs du nouveau recensement daté du [44]. Les estimations de populations (hors COM) au des années 2019 à 2023 sont les suivantes :
Évolution antérieure au XXe siècleProjections démographiques
En 2021, les projections de population de l’INSEE sur cinquante ans revoient à la baisse les gains d'espérance de vie ainsi que le taux de fécondité. Il en résulte des prévisions de population de 68,1 millions d’habitants en 2070 (au lieu des 76 millions prévus en 2016) contre 67,4 millions en 2020 après un pic à 69,3 millions en 2044. Les décès deviendraient plus nombreux que les naissances à partir de 2035, et l'apport migratoire estimé, sur l'ensemble de la période, à 70 000 par an ne compenserait plus le « déficit naturel » à partir de 2044[48]. En 2022, l’INSEE publie ses projections par région : cinq régions ont atteint leur pic démographique dès 2015 et voient leur population diminuer : la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val de Loire, le Grand Est, la Normandie et les Hauts-de-France. La population des régions du sud et de l'Ouest continuerait à progresser alors que celle de la diagonale des faibles densités de population, de la Moselle au Lot, diminuerait. Seuls dix départements verraient la hausse de leur population se poursuivre jusqu'en 2070 : l'Ariège, la Haute-Garonne, la Gironde, l'Hérault, l'Ille-et-Vilaine, la Loire-Atlantique, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, la Guyane et Mayotte[49]. NatalitéIndice de fécondité et taux de natalitéLes chiffres suivants concernent la France y compris les DROM (Mayotte depuis 2014) :
En 2024, le nombre de naissances a reculé de 2,2 %, s'établissant à 663 000 naissances, soit 21,5 % de moins qu'en 2010, année du dernier pic des naissances. L'indicateur conjoncturel de fécondité s'établit en effet à 1,62 enfant par femme, après 1,66 en 2023. La France reste néanmoins le pays où la fécondité est la plus élevée parmi les 27 pays de l'UE[8]. En 2023, la France métropolitaine a enregistré 678 000 naissances, soit 48 000 de moins qu'en 2022, elle-même déjà marquée par un recul historique de la natalité. Par rapport au pic de 2010, le nombre de naissances est en baisse de 150 000, soit -20 %. L'indice de fécondité tombe à 1,68 enfant par femme contre 1,79 en 2022, 1,83 en 2021 et 2,03 à son pic enregistré en 2010, mais 1,73 en 1995[27]. En 2021, 738 000 personnes sont nées en France métropolitaine ou dans les départements d’outre-mer. L’indicateur de fécondité se situe à 1,83 enfant par femme (1,80 en France métropolitaine)[52],[50]. Ce chiffre est nettement supérieur à la moyenne de l’Union européenne (1,53 en 2019[53]), et a augmenté depuis le début des années 1990, période où il avait atteint son minimum de 1,6[54]. Toutefois, l’indice de fécondité reste nettement inférieur à ce qu'il était de 1946 à la fin des années 1960 et a baissé au cours des années 2010 : il était proche de 3 en 1960. Il est aussi légèrement insuffisant pour assurer le renouvellement des générations. Les femmes nées hors de l’Union européenne présentaient en 2008 un indice de fécondité de 3,1 – très supérieur à celui des femmes nées en France[54]. Interruptions volontaires de grossesseLes chiffres suivants concernent la France y compris les DROM (Mayotte depuis 2014) :
En 2022, le nombre d'IVG a atteint 234 300[57], en augmentation de 7,2 % par rapport à l'année précédente. La même année, le nombre de naissances a décru de -2,2 % pour un total de 726 000[58] naissances. Concrètement cela signifie qu'une grossesse sur quatre (24,4%) est interrompue volontairement par une IVG. Incidence des migrations sur la natalitéEn 2016, 30,4 % des nouveau-nés en France métropolitaine ont au moins un parent né à l’étranger (22,4 % en 2000), quelle que soit sa nationalité, dont 26,5 % un parent né hors de l'Europe des Vingt-Huit (18,3 % en 2000)[59] et 2,5 % ont au moins un parent né dans un DOM-COM[59],[60]. MortalitéEn 2024, le nombre de décès en France est estimé par l'INSEE à 646 000, en hausse de 1,1 % par rapport à 2023[8]. En 2023, à été observé un nombre total s'élevant à 631 000 décès, en recul de 6,5 % (44 000 de moins) après trois années de crises sanitaires (pandémie de Covid, puis grippes et canicule en 2022). Elle reste néanmoins plus élevée qu'avant la crise sanitaire de 2020[27]. En 2022, un total de 675 000 décès, dont 53 800 de plus qu'attendu selon les projections statistiques[61]. En 2021, un total de 658 590 décès, dont 47 408 de plus qu'attendu selon les projections statistiques. En 2020, un nombre de 668 800 décès en progression régulière depuis 2004 et en forte hausse après les 612 000 de 2019 en raison de la pandémie de Covid-19[62][63]. Avec 612 000 décès en 2019, le taux brut de mortalité était de 9,1 ‰, en augmentation par rapport aux années précédentes. Il est à 9,9 ‰ en 2020, la pandémie de Covid-19 ayant provoqué en France un excès de mortalité de 9 %. Le taux de mortalité infantile, c’est-à-dire le taux d'enfants décédés avant un an, était de 3,6 ‰ en 2020[64] (3,4 ‰ pour la France métropolitaine en 2013[65]). Selon l'Ined, le taux de mortalité avant 65 ans en France est un des plus élevé d'Europe. En particulier pour la mortalité infantile, où la France se classe 23eme sur 27[66]. Les maladies infectieuses sont la troisième cause de mortalité en France, derrière le cancer et les maladies cardio-vasculaires. Avant l’apparition du virus SARS-Cov-2 causant la Covid-19, le nombre de décès de maladies infectieuses était le suivant[réf. souhaitée] :
Solde naturelLe solde naturel démographique de la France, c'est-à-dire l'écart entre le nombre de naissances et le nombre de décès a chuté en 2020 à la suite d'une forte hausse du nombre de décès liée à la pandémie de Covid-19[67]. Il augmente ensuite légèrement en 2021 (rebond des naissances et diminution du nombre de décès)[67]. En 2022, il chute à nouveau en raison d'une moindre natalité et d'une hausse de la mortalité (notamment causé par la Covid-19 et les canicules de l'été 2022). À ce stade, il équivaut au niveau de 1946, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale : + 56 000 personnes. Cette diminution est compensée par le solde migratoire (environ 161 000 personnes) qui contribue donc à près des trois quarts à la hausse de la population du pays[67]. En 2023, le solde naturel connait une nouvelle baisse à 47 000 personnes. Cette diminution est compensé par le solde migratoire (environ 183 000 personnes, estimation provisoire)[27]. En 2024, le solde naturel tombe à 17 000 personnes, son plus bas niveau depuis 1945. Le solde migratoire est estimé provisoirement à +152 000 personnes[8]. Espérance de vieEn 2023, l’espérance de vie à la naissance atteint pour la première fois le seuil de 80 ans pour les hommes et atteint 85,7 ans pour les femmes. L'espérance de vie à 60 ans augmente elle aussi fortement et dépasse son niveau de 2019, à 27,9 ans pour les femmes et 23,7 ans pour les hommes. Les plus de 75 ans représentent désormais plus de 10 % de la population française[27]. En 2019, l’espérance de vie à la naissance est supérieure à 82 ans, avec une différence relativement importante entre les sexes : 85,6 ans pour les femmes contre 79,7 ans pour les hommes[63]. Celle-ci a chuté en 2020 du fait de la pandémie de Covid-19, s’établissant à 85,1 ans pour les femmes et 79,1 ans pour les hommes[52]. Entre 1994 et 2014, l’espérance de vie à la naissance d'une personne de sexe masculin née et vivant en France a gagné un peu plus de six ans, tandis que celle d'une personne de sexe féminin née et vivant en France a gagné quatre ans. L’écart entre les espérances de vie à la naissance des deux sexes, qui avait tendu à s'accroître de 1949 (5,4 années en France métropolitaine) au début des années 1990 (8,3 ans en France métropolitaine) tend donc à se réduire : il était de 6,2 ans en 2014[68] et de 5,9 ans en 2019. En 2023, la France est le pays européen qui compte le plus de centenaires. Depuis les années 1960-1975, le nombre de personnes âgées de 100 ans ou plus a été multiplié par près de 30[69]. Il existe des différences significatives entre les régions de France métropolitaine : en 2009, l’espérance de vie s'élevait à près de 83 ans en Île-de-France contre 78,5 ans dans le Nord-Pas-de-Calais[70]. En 2020, la région avec la plus faible espérance de vie est Mayotte (pour les deux sexes) et celles où elle est la plus élevée sont les Pays de la Loire pour les femmes avec 85,8 ans, et la Corse pour les hommes avec 80,6 ans[71]. Il existe également des différences significatives entre les classes sociales : un ouvrier vit 6 à 7 ans de moins qu’un cadre supérieur[72]. ImmigrationSelon Cris Beauchemin, chercheur à l’Ined, on peut estimer en 2018 que deux personnes sur cinq (soit 40 % de la population vivant en France) sont issues de l’immigration sur trois générations[73]. Selon la définition du Haut Conseil à l’Intégration (HCI) de 1991, est immigrée « toute personne née étrangère à l'étranger ». Cette définition est spécifique à la France car la plupart des autres pays, ainsi que des organisations internationales (OCDE, Commission européenne) considèrent comme immigrée toute personne née à l'étranger quelle que soit sa nationalité de naissance. Dans cette définition internationale, les Français de naissance nés à l'étranger (rapatriés d'Algérie, Harkis, etc.), qui représentent une part importante des personnes nées à l’étranger, sont considérés comme immigrés. Dans la définition française, la population non-immigrée est composée, d'une part, des Français de naissance, quel que soit leur lieu de naissance, d’autre part, des étrangers de naissance nés en France. Par sa situation géographique qui en fait un lieu de croisement des commerces et des populations, puis par son histoire d'ancienne puissance coloniale, la France est un pays de migration de longue date[réf. nécessaire]. À partir du milieu du XIXe siècle[74], la part des étrangers dans la population s’accroît, passant de 1 % en 1851 à 2,9 % en 1886, puis se stabilisant jusqu'à la Première Guerre mondiale (3 % en 1911). Le mouvement s’accélère après 1918 en raison des besoins en main-d’œuvre consécutifs au traumatisme démographique de la guerre, qui a décimé les jeunes adultes alors qu’arrivent sur le marché du travail les classes d'âge peu nombreuses nées à la fin du XIXe siècle (4 % d'étrangers en 1921, 6,6 % en 1931), se tasse des années 1930 au début des années 1950, puis reprend à partir de la fin des années 1950. Selon l’Ined, près de 14 millions de personnes vivaient en France en 1999 en étant immigrée ou en ayant un parent ou grand-parent immigré, soit 23 % de la population[75]. Gérard Noiriel estimait en 2002 cette proportion à environ un tiers si l’on remonte jusqu’aux arrière-grands-parents[76]. En 2015, selon Pascal Blanchard, entre 12 et 14 millions de Français, soit entre 18 et 22 % de la population totale, ont au moins un de leurs grands-parents né dans un territoire non européen[77]. En 2010, la France accueille, selon la définition internationale des Nations unies (« personne née dans un autre pays que celui où elle réside »), 7,2 millions d’immigrés soit 11,1 % de la population dont 5,1 millions (7,8 %) nés hors de l’Union européenne. Elle se classe au sixième rang mondial, derrière les États-Unis (42,8 millions), la Russie (12,3), l’Allemagne (9,8), l’Arabie saoudite (7,3) et le Canada (7,2) mais elle devance en revanche le Royaume-Uni (7,0), l’Espagne (6,4) et l’Italie (4,8). En proportion de sa population totale, la France (11,1 %) se situe au 12e rang de l’UE 27, derrière le Luxembourg (32,5 %), Chypre (18,8 %), l’Estonie (16,3 %), la Lettonie (15,3 %), l’Autriche (15,2 %), la Suède (14,3 %), l’Espagne (14 %), l’Irlande (12,7 %), la Slovénie (12,4 %), l’Allemagne (12 %), le Royaume-Uni (11,3 %), et à égalité avec la Grèce (11,1 %) et les Pays-Bas (11,1 %)[78]. La France, en raison de l'histoire plus que séculaire de l’immigration vers son territoire, est également l’un des pays de l'Union européenne qui comptent proportionnellement le plus de personnes issues de l’immigration (1re et 2e générations) parmi les personnes âgées de 25 à 54 ans avec 13,1 % d’immigrés et 7,7 % d’enfants de couple mixte et 5,3 % de deux parents immigrés, soit un total de 26,6 %, devant notamment le Royaume-Uni (24,4 %), les Pays-Bas (23,5 %), la Belgique (22,9 %), l’Allemagne (21,9 %) et l’Espagne (20,2 %), mais moins que le Luxembourg (61,9 %), l’Estonie (35,6 %) et la Lettonie (29,2 %)[79]. Selon la définition française (« personne née étrangère dans un pays étranger »), la France métropolitaine comptait en 2008 5,3 millions d’immigrés, soit 1 120 000 de plus qu’en 1999 et 8,3 % de la population totale. 40 % d’entre eux avaient la nationalité française, qu’ils ont pu acquérir par naturalisation ou par mariage. D’autre part, 1,8 million de personnes nées françaises à l’étranger (dont les rapatriés des anciennes colonies) ne sont pas incluses dans ce total d’où la différence avec le chiffre de 7,2 millions donné par Eurostat qui inclut également ces personnes. Au début de l'année 2013, les immigrés vivants en France métropolitaine venaient principalement d'Afrique (43,8 % dont 30,2 % du Maghreb), de l’Europe (37,4 % dont 32,8 % de l'UE 27) et enfin de 14,3 % du reste du monde[80]. Sur l’année 2012, 230 000 immigrés sont arrivés en France. Ils venaient d’Europe (46 %), d’Afrique (30 %), d’Asie (14 %) et enfin d’Amérique et d’Océanie (10 %)[81]. Les enfants d’immigrés, descendants directs d’un ou de deux immigrés, représentaient, en 2008, 6,7 millions de personnes, soit 11 % de la population. Trois millions d’entre elles avaient leurs deux parents immigrés. Au total, immigrés et enfants d'immigrés (seconde génération) sont donc près de 12 millions en 2008, soit 19 % de la population[82]. Sur trois générations, près de 40 % des nouveau-nés entre 2006 et 2008 ont au moins un grand-parent immigré dont 16 % un grand-parent immigré originaire du Maghreb. La moitié sont nés de couples mixtes[83]. Une étude conjointe de l’INSEE et de l’Ined précise le parcours familial des populations qui ont une histoire avec les migrations. La définition de celle-ci est encore différente de la définition des immigrés, car elle intègre en plus les Français nés à l'étranger, dans les DROM, les rapatriés ainsi que tous leurs descendants. Cette étude révèle que 30 % de la population métropolitaine âgée de 18 à 50 ans a un lien avec la migration sur deux générations (12 % des 18-50 ans sont nés à l'étranger ou dans un DROM et 18 % sont des descendants directs). On peut aussi y voir que seuls 16 % de cette population n'ont pas d’ascendance française[84].
Répartition par origine géographiqueLe tableau suivant montre la répartition par origine des immigrés et leurs enfants en 2008 selon l'Insee[85].
Répartition par classe d’âgeLe tableau suivant montre la répartition par classe d’âge des immigrés et de leurs enfants en 2008 selon l’Insee[85].
Notes * Origines non détaillées en dessous de 18 ans : le nombre correspond aux enfants vivant dans une famille immigrée. ° Chiffres arrondis entre 18 et 24 ans. Personnes de nationalité française résidant à l’étrangerLe nombre de personnes de nationalité française résidant hors de France est mal connu. Nombre d’entre eux sont enregistrés auprès d’un consulat, mais beaucoup ne le sont pas. Inversement, les personnes enregistrées auprès d’un consulat peuvent avoir quitté le pays ou être décédées sans que les autorités françaises en aient été informées. Selon le ministère des Affaires étrangères, entre 2 et 2,5 millions de Français seraient établis à l’étranger. Environ 1 710 900 Français étaient enregistrés auprès d'un consulat à l’étranger au , dont près de la moitié (49,7 %) dans un autre pays d’Europe, notamment en Suisse (175 700), au Royaume-Uni (127 800), en Belgique (120 700), en Allemagne (114 000) et en Espagne (86 000). 19,7 % résidaient en Amérique, en particulier aux États-Unis (141 900) et au Canada (92 100), 14,9 % en Afrique, 8,1 % au Proche et Moyen-Orient (dont 72 400 en Israël et dans les Territoires palestiniens) et 8,1 % en Asie-Océanie[88]. Répartition de la populationRépartition géographique de la populationLa France — métropole et départements et régions d'Outre-mer (DROM) — est peuplée de 67,2 millions d'habitants en 2018. La densité de population en métropole est de 118 habitants au km2, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne de l'Union européenne (114), mais assez faible comparé aux pays limitrophes (Espagne exceptée). Les espaces à très faible densité ont moins de 20 habitants au km2. La population française est inégalement répartie. Les régions de montagne – Alpes du Sud, Corse, Pyrénées et Massif central en particulier – mais aussi les plaines et les plateaux du Nord-Est (Ardenne, plateaux champenois et lorrains) et du centre de la France, ainsi que les régions rurales du Sud-Ouest, qui forment la « diagonale du vide », ont des densités inférieures à 50 hab./km2. Les grandes vallées fluviales de la Seine, du Rhône, de la Garonne, les franges de la mégalopole européenne (régions frontalières du Nord et de l'Est) et les littoraux concentrent les populations. Les départements insulaires d'outre-mer ont également de fortes densités (près de 250 hab./km2 en Guadeloupe, plus de 300 en Martinique, à Mayotte et à La Réunion). De plus, dans chacun de ces espaces, les Français vivent majoritairement dans les villes. Généralement, les zones les plus denses sont aussi les plus petites en superficie. Ainsi, Levallois-Perret (superficie de 2,42 km2), dans les Hauts-de-Seine est la commune la plus densément peuplée de France (27 080 hab./km2) ; la majorité des 50 communes les plus densément peuplées se trouvant également en Île-de-France ; et Paris le département où la population est la plus concentrée (21 154 hab./km2) ; suivi respectivement par les Hauts-de-Seine (9 042), la Seine-Saint-Denis (6 578) et le Val-de-Marne (5 527)[89]. Certains arrondissements de Paris sont très densément peuplés : le 11e arrondissement a une densité de 42 074 hab./km2. Les 10e, 18e et 20e arrondissements ont tous les trois une densité de population dépassant les 33 000 hab./km2. La population aussi est de plus en plus mobile. En effet, on constate que les migrations entre les régions s'intensifient. L'Île-de-France a un taux de migration négatif. Les vieilles régions industrielles du Nord et de l'Est ont également un solde migratoire négatif. Les régions du Sud (notamment autour de Toulouse, Montpellier, Lyon), de l'Ouest (notamment autour de Rennes, Nantes, Bordeaux) et alpines ont un solde migratoire positif. Cette répartition de la population s'explique par une concentration des activités économiques et des richesses dans les aires urbaines et sur les littoraux. L'urbanisation de la population française date du XIXe siècle. La littoralisation est plus récente. La littoralisation est la concentration des activités et des populations sur le littoral. Le climat plus ensoleillé, l'attrait de la mer et l'image positive des littoraux atlantiques et méditerranéens et des régions alpines expliquent en partie ces dynamiques[90],[91]. La métropolisation et la littoralisation sont donc aujourd'hui des caractéristiques principales de la répartition de la population française. 82 % des Français vivent dans une aire urbaine. Avec plus de 12,5 millions d'habitants en 2015, l'aire urbaine de Paris domine largement les autres aires urbaines. Suivent les aires de Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Lille et Nice, dont la population est supérieure à un million d'habitants. L'urbanisation du territoire s'accompagne d'un étalement urbain. En effet, la majorité des urbains vivent désormais dans les banlieues ou les couronnes périurbaines. La périurbanisation a entraîné un essor important des mobilités. Les migrations pendulaires correspondent au déplacement de population matin et soir pour se rendre et revenir de leur lieu de travail souvent situé dans le centre-ville. Il a donc fallu aménager un réseau de transport pour répondre aux besoins des populations. Ces aménagements ne sont plus entièrement financés par les pouvoirs publics : les entreprises privées participent de plus en plus à leur réalisation. Les transports en commun sont moins polluants et permettent d'assurer un développement plus durable. L'étalement urbain a aussi un impact sur les espaces ruraux. Les campagnes proches des villes sont devenues des espaces d'habitation et de loisirs pour les urbains. Par contre, les espaces ruraux éloignés des villes, peu desservis par le réseau autoroutier ou ferroviaire, voient leur population diminuer et ont des difficultés à développer des activités économiques pour assurer leurs revenus[92],[93]. Répartition par sexe et par âge
En 2021, la France comptait environ 34,85 millions de femmes et 32,56 millions d’hommes, soit 51,70 % de femmes pour 48,30 % d’hommes[94]. Répartition par lieu de naissanceLe tableau ci-dessous indique le lieu de naissance des personnes résidant en France métropolitaine en 2012 avec également leur nationalité à la naissance (française ou étrangère)[97].
* Nombre d'immigrés selon la définition de l'Insee (né étranger à l'étranger). Note : Ce tableau inclut aussi bien des Français de naissance nés à l'étranger, par exemple les Pieds-noirs nés en Algérie française, ou dans un DOM (colonne « Né français ») que des immigrés, nés étranger à l'étranger selon la définition de l'Insee (colonne « Né avec une autre nationalité »). Il est donc différent des tableaux liés à l'immigration qui n'incluent que les immigrés (nés étranger à l'étranger). Lecture : 11,6 % des personnes résidant en France métropolitaine en 2012 sont nées à l'étranger. Parmi ces personnes 2,7 % sont nées françaises et 8,8 % sont nées avec une autre nationalité. Ce dernier chiffre qui représente 5 601 906 de personnes correspond au nombre d’immigrés selon la définition de l’Insee (né étranger à l’étranger). 8,4 % des personnes résidant en France métropolitaine en 2012 sont nées hors d’Europe ou dans un Dom. Parmi ces personnes, 2,9 % sont nées françaises et 5,5 % sont nées avec une autre nationalité. NuptialitéLes chiffres suivants concernent la France y compris les DROM (Mayotte depuis 2014), hormis pour le taux de nuptialité qui concerne uniquement la France métropolitaine :
En 2016, 235 000 mariages ont été célébrés, dont 228 000 entre personnes de sexe différent et 7 000 entre personnes de même sexe. Le nombre de mariages, qui baissait de manière quasi continue depuis le pic de l’an 2000, malgré quelques années de pause (2005, 2010 ou 2012), est relativement stable depuis 2013[98]. En 2015, 189 000 pacs ont été conclus, soit 15 000 de plus qu’en 2014. Après avoir atteint un niveau record en 2010, le nombre de pacs avait baissé en 2011, pour la première fois depuis sa création fin 1999, de façon concomitante avec l’aménagement de la fiscalité. Depuis, le nombre de pacs conclus augmente continûment. En 2015, quatre pacs ont été conclus pour cinq mariages célébrés, contre un pacs pour cinq mariages dix ans plus tôt[98]. En 2015, 123 668 divorces ont été prononcés, en baisse de plus de 8 % par rapport à 2010. Plus de la moitié l’ont été par consentement mutuel. Entre 1950 et 1970, le nombre de divorces était relativement stable et s’établissait à 33 000 par an en moyenne. Durant les quinze ans qui ont suivi, de plus en plus de couples mariés ont divorcé. La nouvelle législation de 1975 sur le divorce, qui introduit notamment le divorce par consentement mutuel, a accéléré le mouvement déjà en cours. En 1986, 108 400 divorces ont été prononcés. S’en est ensuivi une période de relative stabilité, jusqu’au début des années 2000. Une nouvelle augmentation du nombre de divorces s’est amorcée en 2003, avec un pic en 2005 (155 300 divorces). 2005 est en effet l’année qui suit l’adoption de la loi visant à simplifier les procédures de divorce. Le phénomène est à peu près stabilisé en 2007, année où l’on enregistre autant de divorces qu’en 2004. Par la suite, le nombre annuel de divorces tend à diminuer légèrement, de 133 900 divorces en 2010 à 123 500 en 2014. En 2015, la baisse du nombre de divorces s’interrompt[98]. ReligionD'après l'INSEE, en 2019‑2020, 51 % de la population de 18 à 59 ans en France métropolitaine déclare ne pas avoir de religion. En augmentation depuis dix ans, cette désaffiliation religieuse concerne 58 % des personnes sans ascendance migratoire, 19 % des immigrés arrivés après 16 ans et 26 % des descendants de deux parents immigrés. Le catholicisme reste la première religion (29 % de la population), suivi par l'islam (10 %) et les autres religions chrétiennes (9 %)[100]. RecensementLe recensement de la population en France permet d'établir le nombre d'habitants légal de chaque commune française. Ce nombre est indispensable à l'application de 351 articles législatifs de 28 codes différents. En particulier, il permet le calcul :
Ce nombre est également nécessaire à la gestion des communes pour :
Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiArticles connexesGénéraux
MigrationsLiens externes
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