Au , le nombre d'habitants de la région Midi-Pyrénées était estimé à 2 863 000 habitants, soit plus ou moins 4,4 % de la population de la France métropolitaine. Le rythme de croissance démographique de la région est un des plus élevés de France. Il est avant tout dû au solde migratoire (+ 1,00 % par an depuis 1999), le solde naturel étant très faible (+ 0,12 % annuellement)[1].
La croissance démographique augmente au fil des dernières décennies mais est assez hétérogène selon les départements. En effet, la population de certain département sont aujourd'hui en décroissance, comme c'est le cas pour l'Aveyron, le Gers ou encore les Hautes-Pyrénées, alors que les autres continuent de voir leur population s'accroître. Entre 1990 et 1999, la population a augmenté de 119 000 habitants (plus ou moins 13 000 par an) et de 226 000 personnes entre 1999 à 2006, soit plus du double avec 32 000 habitants supplémentaires en moyenne. Sous l'effet d'une importante migration surtout interrégionale, la progression a donc plus que doublé. Et le département de Haute-Garonne, avec Toulouse comme chef-lieu s'est taillé la part du lion : plus de 142 000 nouveaux résidents en sept ans ou 13,5 % de plus, soit une moyenne de plus de 20 000 par an. C'est une des progressions les plus élevées de métropole.
À noter aussi la performance très forte du Tarn-et-Garonne qui gagne plus de 13 000 habitants de 1999 à 2005. Par ailleurs, le Tarn sur lequel s'étend désormais une partie de l'aire urbaine de Toulouse, progresse de plus de 19 000 habitants en six ans, ce qui le propulse dans le peloton de tête des départements les plus dynamiques de France. Le reste de la région (Aveyron, Gers et Hautes-Pyrénées) connaît un développement un peu moindre quoique souvent fort positif. On constate une poussée démographique du Gers: alors qu'en 2005, un scénario central (INSEE) lui prévoyait seulement 184 000 habitants en 2030, ce chiffre semblerait déjà atteint, voire dépassé en 2008.
En examinant en détail la carte démographique de la région, on constate que l'essentiel de l'accroissement démographique se concentre le long d'un axe Nord-Sud qui va de Brive-la-Gaillarde en Corrèze, jusque Foix en Ariège, plus ou moins le long de la route nationale 20 (Paris-Barcelone)[8].
Seuls le Tarn et surtout le Tarn-et-Garonne et la Haute-Garonne ont un solde naturel positif. Celui-ci est fort important en Haute-Garonne, lié à la jeunesse relative de ce département. Par contre dans les six autres départements, le solde négatif est parfois très important (sauf le Tarn) et conduirait à une baisse accélérée de la population, s'il n'y avait l'immigration pour inverser la tendance. Mais la situation n'est pas si noire qu'on pourrait le penser. Dans la plupart des départements de la région, on peut remarquer une hausse régulière et parfois importante du chiffre des naissances ces dernières années (Ariège, Aveyron, Tarn et bien sûr Tarn-et-Garonne), si bien que les soldes négatifs sont en forte décroissance. Si ce mouvement se poursuit, cela annonce peut-être un profond renouveau.
Fécondité par département
De 1999 à 2003, le nombre moyen d'enfants par femme ou indice conjoncturel de fécondité a été le suivant, pour chaque département et pour l'ensemble de la région :
La fécondité en Tarn-et-Garonne connaît une progression impressionnante. Avec 22 % de hausse en cinq ans, elle est tout à fait hors-normes en France. Le Tarn, l'Aveyron, le Gers et surtout l'Ariège, affichent eux aussi une forte remontée. Pour le reste, le point noir semble être le département de la Haute-Garonne qui, vu son importante population, tire l'ensemble de la région vers le bas.
Répartition des naissances par nationalité de la mère
Par immigré on entend quelqu'un résidant en France, né étranger à l'étranger. Il peut être devenu français par acquisition ou avoir gardé sa nationalité étrangère. Par contre le groupe des étrangers est constitué par l'ensemble des résidents ayant une nationalité étrangère, qu'ils soient nés en France ou hors de France. Rappelons que les enfants nés en France de parents étrangers sont étrangers, mais deviennent Français de plein droit à 18 ans, s'ils y résident et y ont résidé de manière continue ou discontinue pendant cinq années depuis l'âge de 11 ans et s'ils ne désirent pas conserver leur nationalité d'origine. Cependant, dès l'âge de 13 ans, les parents peuvent demander la nationalité française pour leur enfant, avec son accord (sous condition d'avoir résidé cinq ans en France depuis l'âge de 8 ans). De plus le mineur de 16 ans accomplis peut faire la demande d'acquisition anticipée de la nationalité sans l'accord de ses parents et sous les mêmes conditions de durée de résidence en France durant cinq années depuis l'âge de 11 ans.
Nombre d'étrangers et de Français par acquisition
Nombre d'étrangers et de naturalisés en France et en région Midi-Pyrénées, au recensement de 1999 :
La croissance et le dynamisme démographique de la région repose essentiellement sur l'immigration. L'excédent naturel est très faible (+ 0,12 % en moyenne annuelle entre 1999 et 2004 contre + 0,4 % de moyenne nationale. Seuls les départements de Tarn-et-Garonne et de Haute-Garonne affichent un excédent des naissances sur les décès.
La croissance démographique, plus importante depuis 1999 que durant les années 1990, résulte, comme au cours de la décennie précédente, d’arrivées bien plus nombreuses que de
départs. Cet apport migratoire s'est accentué, passant de 11 000 migrants par an en
moyenne entre 1990 et 1999 à 16 000 migrants annuellement depuis lors.
En fait on constate que les flux d'entrée et de sortie avec les autres régions françaises ont progressé dans les deux sens, mais les arrivées en région Midi-Pyrénées ont plus augmenté que les départs, ce qui a entraîné une hausse de l'excédent migratoire de la région[18]. Au total, du fait de l'intensité de ces mouvements migratoires, les arrivants depuis 1999 de plus de 4 ans (y compris en provenance des DOM-TOM et de l'étranger), représentent en 2004 près de 11 % de la population de la région. Si cette situation devait perdurer on assisterait à un renouvellement presque total de la population d'ici l'an 2050, du moins dans les zones de forte immigration (axe Nord-Sud: Lot, Tarn-et-Garonne-Haute-Garonne et partiellement Ariège).
Principaux flux de l'immigration interrégionale
Les chiffres suivants concernent les migrants de métropole âgés de 5 ans et plus, entre le et le , c’est-à-dire sur une période de cinq ans[19].
région
émigration vers
immigration depuis
solde migratoire
Île-de-France
25 800
55 800
30 000
Aquitaine
27 600
29 100
1 500
Languedoc
22 400
23 200
800
PACA
11 500
17 100
5 600
Autres régions
47 600
89 300
41 700
Total
134 900
214 500
79 600
Les nouveaux venus sont jeunes (70 % ont moins de 40 ans, contre seulement 45 % pour la totalité de la population régionale). Ils sont aussi beaucoup plus diplômés. En effet, 41 % des adultes sont diplômés de l’enseignement supérieur, alors que ce chiffre n'est que de 22 % pour la population totale de la région. Grâce à cela, la population de Midi-Pyrénées est désormais plus diplômée que la moyenne nationale.
Analyse par âge des migrants
Les immigrants (interrégionaux et internationaux) sont beaucoup plus jeunes que la population moyenne de la région, et le nombre des jeunes tend à s'accroître entre les périodes 1990-1999 et 1999-2004 :
groupes d'âges
Solde migratoire annuel pour 10.000 habitants
Comparaison 1999-2004 avec régions voisines
1990-1999
1999-2004
Aquitaine
Languedoc
Tous les âges
47
67
61
99
de 20 à 29 ans
45
81
3
21
de 30 à 59 ans
49
71
77
120
60 ans et plus
26
30
42
78
Lecture de ce tableau :
durant la période 1999-2004, pour 10.000 habitants de Midi-Pyrénées âgés de 20 à 29 ans, il y a eu annuellement 81 immigrants de cette tranche d'âges (20-29). Durant la même période, toujours pour 10 000 personnes de cette tranche d'âges, il n'y a eu annuellement que 3 immigrants en Aquitaine et 21 en Languedoc-Roussillon.
On constate tout de suite que le Languedoc-Roussillon reçoit beaucoup plus de personnes âgées (retraités venus passer une fin de vie sous le soleil) et l'Aquitaine reçoit beaucoup moins de jeunes personnes de 20 à 29 ans.
Les mariages
En 2004, on a enregistré 11.038 mariages en région Midi-Pyrénées, dont :
9.332 entre deux conjoints français ;
236 entre conjoints étrangers ;
664 mariages mixtes entre époux français et épouse étrangère ;
806 mariages mixtes entre épouse française et époux étranger.
On assiste comme partout en France à un mélange assez généralisé de population française et étrangère, puisque sur 1 942 conjoints étrangers ayant contracté mariage, 1 470 (soit plus ou moins 75 %) l'avaient fait dans des mariages mixtes (contre 71 % pour l'ensemble de la métropole).
À l'inverse de ses voisines l'Aquitaine et le Languedoc-Roussillon, une seule grande ville, Toulouse, domine sans partage le paysage urbain de la région. De 1990 à 1999, Midi-Pyrénées avait progressé de 119 194 habitants, et Toulouse s'en est octroyé 123 645, soit plus que la totalité. Cependant les autres aires urbaines ont connu elles aussi un développement parfois fort sensible (Montauban, Rodez, Pamiers, Cahors, Albi). L'urbanisation a donc progressé et les zones rurales ont continué à se dépeupler. À noter la baisse continue des aires urbaines de Lourdes et de Mazamet tout au long de la période. Enfin pour Decazeville, il s'agit d'un véritable effondrement.
Des chiffres officieux plus récents existent pour l'aire toulousaine : la population serait passée à 1 117 000 début (estimation INSEE et AUAT). La situation évolue rapidement à la suite du boom démographique de la région constaté depuis 1999.
De plus, une sensible remontée de l'aire urbaine de Lourdes serait également constatée depuis 1999.
Il en est de même pour toutes les autres aires urbaines de la région qui, depuis 1999, connaissent un profond renouveau démographique.