La péritonite est l’inflammation du péritoine[1]. La péritonite est une infection assez grave qui peut déboucher sur la mort si elle n’est pas traitée, car la surface péritonéale est interne ; les conséquences locales et générales sont donc très rapides. De par le risque de septicémie, la péritonite est une urgence chirurgicale mettant en jeu le pronostic vital[2].
L’infection provient d’une suppuration ou d’une perforation du tube digestif permettant à des bactéries d’atteindre le péritoine[3]. En fonction des moyens locaux et généraux de défense, trois évolutions sont possibles : la guérison, l’abcès ou la péritonite[4].
Le syndrome péritonéal aigu
Signes fonctionnels
Douleur abdominale d’installation brutale, dont le siège est fonction de la cause. Dans certains cas, on peut observer une irradiation scapulaire (douleur projetée dans la région de l’omoplate), mais le plus souvent cette douleur n’irradie pas. Douleur très intense, sévère, continue et exacerbée par tous les mouvements[2].
auscultation : abolition des bruits intestinaux normaux ;
inspection : le malade est pâle et figé, avec un faciès péritonéal, il a constamment soif et on n’observe pas de respiration abdominale (soulèvement de l'abdomen lors des mouvements respiratoires) ;
palpation : le maître symptôme de la péritonite est la contracture abdominale qui est une manifestation involontaire de la paroi abdominale la rendant rigide (« ventre de bois »)[1], tonique grâce à la musculature abdominale, permanente, invincible et douloureuse ; mais c’est un signe inconstant, la défense péritonéale étant plus fréquente[3] ;
touchers pelviens : douleur vive, nette et exacerbée (dite exquise)[5],[Note 1] du cul-de-sac de Douglas. Il peut y avoir aussi d'énormes douleurs dans le bas du ventre.
radiographie : sur un cliché abdomen sans préparation (si possible en position debout ou assise, au pire en décubitus latéral, le patient étant allongé sur le côté) on pourra observer l’existence d’un épanchement aérique ou pneumopéritoine caractérisé par la présence d’air sous les coupoles diaphragmatiques. On pourra parfois aussi voir l’existence d’un syndrome occlusif paralytique caractérisé par une distension hydro-aérique de l’ensemble du tube digestif et/ou des niveaux liquides dans les anses digestives (images rectilignes horizontales, témoin de l’interface liquide-air et qui ne sont pas visualisées chez le sujet sain en raison du brassage permanent du contenu de l’intestin) ;
échographie, scanner : non indiqués pour le diagnostic des péritonites, peuvent cependant apporter des renseignements quant à leur cause[6].
Il existe également des péritonites dites tertiaires, qui correspondent à des infections intra-abdominales persistantes après traitement et fréquemment associées à des défaillances multi-viscérales. Elles sont habituellement causées par des micro-organismes fongiques ou des bactéries multi-résistantes[6] et sont de mauvais pronostic.
Le traitement est avant tout chirurgical, associé à une réanimation adéquate[1]. Un traitement médical isolé avec uniquement une antibiothérapie reste une exception, dans les cas sans rupture viscérale (dictionnaire des maladies à l'usage des professions de santé). Il faut y associer le traitement de la cause.
Le traitement chirurgical privilégie la laparotomie médiane (bien que des techniques cœlioscopiques restent envisageables en fonction des contextes). Il est d'usage d'avoir recours à une exploration complète de l'abdomen à la recherche d'étiologie si cette dernière n'était pas déjà clairement objectivée, de pratiquer des prélèvements à but microbiologique (pour adapter l'antibiothérapie si celle-ci est nécessaire), et de traiter la cause (appendicectomie, sigmoïdectomie, suture d'un ulcère…). La chirurgie est conclue par un lavage abondant et une fermeture adéquate[2].
↑Pierre Léon Thillaud, « Pathographie de Louis XVII au temple (août 1792-juin 1795) : Analyse du rapport », Cahiers de la Rotonde, Belgique, Cour de France.fr, no 6, 1979-1986, p. 74 (ISSN0183-536X, SUDOC234756357, lire en ligne, consulté le ).