Un milliardaire américain confie à Tom Ripley la mission de convaincre son fils Philippe Greenleaf, noceur invétéré qui passe de longues vacances en Italie avec sa maîtresse Marge, de rentrer en Californie.
Tom entre dans l'intimité du couple et devient l'homme à tout faire de Philippe qui le fait participer à toutes ses aventures, non sans souvent l'humilier.
De son côté, Tom s'insinue au sein du jeune couple et y sème la zizanie.
Alors qu'ils sont tous trois en croisière sur le bateau de Philippe, et à la suite d'une dispute, Philippe laisse Tom dans un canot attaché par un cordage au bateau, en plein soleil. Philippe et Marge s'enferment dans la cabine, et constatent, lorsqu'ils ressortent, que la corde s'est rompue. Ils partent à la recherche de Tom, qu'ils finissent par retrouver déshydraté et avec un fort coup de soleil.
Tom se venge en suscitant une dispute entre Philippe et Marge, et Philippe, enfant gâté colérique, finit par débarquer Marge pour se retrouver seul avec Tom dont l'attitude l'intrigue.
Les deux hommes une fois seuls sur le bateau, Tom avoue ingénument à Philippe qu'il compte l'assassiner, puis prendre sa place pour, à son tour, mener la grande vie.
Bluffé par un tel cynisme, Philippe le met au défi de réaliser son plan. Tom passe immédiatement à l'action et le poignarde. Puis il jette le corps, emmailloté dans de la toile et des cordages et lesté par l'ancre, en pleine mer.
Dès son retour à terre, Tom met son plan en application. Il falsifie le passeport de Philippe en remplaçant sa photo par la sienne, et s'entraîne à imiter sa signature. Il téléphone à Marge en imitant la voix de Philippe pour lui dire qu'il ne souhaite pas la voir pour l'instant.
Lorsque Freddy Miles, un ami de Philippe, lui rend visite et soupçonne quelque chose de louche, Tom le tue aussi. La découverte de son corps amène la police italienne à intervenir. Tom change régulièrement d'identité, passant de la sienne à celle de Philippe selon les circonstances, et déménage fréquemment. Il cherche à imputer l'assassinat de Freddy à Philippe, et rédige une lettre d'adieu et un testament pour rendre plausible la thèse du suicide de ce dernier.
Tom retourne auprès de Marge pour essayer de la séduire. Celle-ci a un rendez-vous pour la vente du bateau de Philippe. L'embarcation est hissée hors de l'eau et l'on découvre alors le corps de Philippe, resté accroché au filin de l'ancre. Tom, ignorant ce qui se passe, savoure tranquillement un alcool dans un bar après avoir dit à la tenancière qu'il n'a jamais été aussi heureux. Les policiers arrivent discrètement et demandent à celle-ci d'appeler Tom : il se dirige dans leur direction, un sourire aux lèvres...
Fiche technique
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Le rôle principal de Tom Ripley était à l'origine destiné à l'acteur Jacques Charrier, tandis qu'Alain Delon s'était vu attribuer le rôle de Philippe Greenleaf, le jeune héritier indolent ami de Tom Ripley. Après lecture du scénario, Alain Delon se rend au domicile du réalisateur René Clément où l'attendaient aussi les frères Hakim, producteurs du film, pour décliner le rôle proposé[2], et affirmer qu'il correspondrait mieux au personnage principal, argumentant qu'il partage le caractère de voyou de Tom Ripley. Alain Delon raconte la réaction des producteurs : « Ce fut horrible. Les frères Hakim, Robert surtout, hurlaient : « Comment ! Vous osez ! Vous n'êtes qu'un petit con ! Vous devriez payer pour le faire ! » Ça a duré jusqu'à deux heures du matin, constamment à la limite de la rupture définitive. Et puis est venu un grand silence impressionnant, je m'en souviens très bien. Et dans ce silence est tombée la voix de Bella Clément : « Rrrené chérri, le petit a rrraison ». Et jusqu'à quatre heures du matin, elle a expliqué pourquoi le petit avait raison»[3].
Marie Laforêt a souligné l'inconfort qui existait sur le plateau à cause de ses deux compères : « Alain Delon et Maurice Ronet étaient si prétentieux, si méprisants : deux trous du cul ! »[4]
Tournage
Le tournage a eu lieu du au en Italie, notamment dans la province de Naples (Spiaggia Maronti près de Sant'Angelo d'Ischia), ainsi qu'à Ischia (Ischia Ponte, Ischia Porto et Palazzo D'Ambra), Procida et à Rome[5].
Les lieux de tournages aujourd'hui
Ischia Ponte, lorsque Ripley et Philippe arrivent à Mongibello (avec la maison de Marge tout à gauche).
Ischia Ponte, lorsque Ripley apporte la lettre à Philippe.
Ischia Ponte, la maison de Marge.
Ischia Ponte, Castello Aragonese, avant que Marge quitte le bateau.
Ischia Ponte, station de bus, lorsque Ripley et Marge attendent le bus.
« Il est très difficile de parler d'un film aussi parfait : les épithètes les plus laudatives n'exprimant que très imparfaitement l'admiration que l'on éprouve pour ce Plein Soleil qui peut être considéré comme l’œuvre d'une équipe : les images d'Henri Decaë sont d'une beauté à couper le souffle et jamais le procédé Eastmancolor n'a été aussi bien utilisé ; la musique de Nino Rota [...] est excellente comme toujours et la direction d'acteurs remarquable » - Michel Azzopardi[9].
Box office
Lors de sa première exploitation, Plein Soleil a totalisé 1 814 180 entrées en salles[10], dont 1 459 988 entrées l'année de sa sortie[11]. À Paris, le film totalisa 360 120 entrées durant cette même première sortie[10]. Au fil des ressorties, le long-métrage parvient à réaliser un total toutes exploitations de 2 445 907 entrées en France, dont 521 015 entrées sur Paris[10] et 185 538 entrées dans la banlieue parisienne, portant le total à 706 553 entrées à Paris et sa banlieue[12].
Le roman débute avec les embrouillaminis de la vie quotidienne de Tom Ripley à New York et sa rencontre avec les parents de Richard "Dick" Greenleaf[13], partie qui n'est pas mise en scène dans le film. Celui-ci commence au moment où Tom et Dick (Philippe) font une sortie à Rome et y achètent un livre de reproductions du peintre Fra Angelico pour offrir à Marge ; dans l'œuvre de Patricia Highsmith, c'est à Paris que Tom acquiert un livre sur les peintures de Van Gogh pour documenter son propre voyage solitaire à Arles et sur la Riviera française, épisode non repris dans le film. Le jeu du chat et de la souris auquel se livrent Philippe et Tom y est inexistant. Par ailleurs, le meurtre de Philippe est beaucoup moins violent à l'écran que dans le livre où Tom tue Dick à coups répétés de rame dans un canot à moteur qu'il sabordera ensuite. Si le canot est finalement retrouvé au fond d'une crique retirée, le corps de sa victime, lui, ne sera jamais repêché. Les relations de Dick avec Marge ne sont que platoniques (même si Marge est, pour sa part, amoureuse de Dick). De son côté, à aucun moment Tom n'envisage de séduire Marge, laquelle ne lui inspire que répulsion, et qu'il songe même un bref instant à tuer pour ne pas être découvert. La dernière partie du roman où Tom s'est installé dans son cossu palazzo vénitien et où il reçoit la visite du détective privé américain MacCarron[13] n'est pas non plus portée à l'écran. Enfin, le roman est imprégné d'une homosexualité latente de la part de Tom que l'on ne retrouve pas dans le film.
↑François Le Brun, « Lasse jamais fatigué », Yachting classique, no 75, janvier février mars 2018, p. 20-29 (ISSN1297-711X, lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bPatricia Highsmith et Jean Rosenthal, Monsieur Ripley: plein soleil roman, Librairie générale française, coll. « Le livre de poche », (ISBN978-2-253-05571-6)
Voir aussi
Bibliographie
Claude-Marie Trémois, Téléciné, no 89, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), mai-, (ISSN|0049-3287)