Le protectorat d'Aden (en anglais : Aden Protectorate ; en arabe : محمية عدن / maḤmiyahʿAdan), environ 285 000 km2, est un protectorat britannique en Arabie méridionale (partie sud du Yémen actuel) dans la première moitié du XXe siècle.
Histoire
Initialement, seuls des arrangements informels sont conclus avec neuf tribus avoisinant le port d'Aden, colonie britannique et port important dépendant sur le plan colonial de l'empire des Indes britanniques. Ce type d'arrangement existe depuis 1874 avec l'accord tacite de l'Empire ottoman, qui maintient sa suzeraineté sur le Yémen au Nord. Les entités tribales commencent à être appelées « les 9 tribus » ou « les 9 cantons », soit :
Abdali (Lahej)
Alawi
Amiri (Dhala)
Aqrabi
Aulaqi
Fadhli
Haushabi
Subeihi
Yafa
Le tracé de la frontière nord avec l'Empire ottoman, qui comprend la plus grande partie du Yémen, est opéré entre 1902 et 1904 par deux commissions, l'une britannique, basée à Aden, l'autre ottomane, basée au fort d'al-Turba. Cette opération donne lieu à une série d'accrochages avec les tribus locales, faisant 10 tués, 25 blessés et 35 morts par d'autres causes du côté britannique ; les pertes ottomanes ne sont pas connues[1].
En commençant par un traité formel de protection avec le sultanat Mahri de Qishn et Socotra en 1886, le Royaume-Uni s'attelle à une lente formalisation des arrangements de protection, incluant plus de 30 principaux traités de protection, le dernier signé seulement en 1954. Ces traités, de même qu'un certain nombre d'accords mineurs, fondent le protectorat d'Aden, qui s'étend très à l'est d'Aden, dans le Hadramaout, à l'exception d'Aden même, qui constitue la colonie d'Aden, puis l'établissement d'Aden, et enfin l'État d'Aden. En échange de la protection britannique, les dirigeants des composantes territoriales s'engagent à ne pas conclure d'accords avec une quelconque autre puissance étrangère, ni à lui céder une portion de territoire.
La pression nationaliste poussa les dirigeants menacés des États du protectorat à relancer les efforts de formation d'une fédération et, le , six d'entre eux signèrent un accord formant la fédération des émirats arabes du Sud :
Le , la colonie d'Aden rejoint la fédération qui devient la fédération d'Arabie du Sud. Dans le même temps, les États (principalement situés dans la partie orientale) constituent désormais le protectorat d'Arabie du Sud.
En 1937, le contrôle du protectorat d'Aden est transféré de Bombay au Foreign Office à Londres. Pour des motifs administratifs, le protectorat est informellement divisé en protectorat oriental et protectorat occidental[2], chacun avec son propre conseiller politique et une certaine séparation sur le plan administratif.
Les noms et le nombre de ces entités, ainsi que leurs frontières, fluctuent au fil du temps, certaines n'ayant quasiment aucune véritable administration. Plusieurs sont toutefois connues des philatélistes et des numismates. La liste ci-avant a été établie d'après celles de l'article de la Wikipedia anglophone et du site Web World Statesmen.org, qui diffèrent surtout pour la liste du protectorat oriental.
En 1938, les Britanniques signent un traité de conseil avec le sultan Quaiti, et d'autres du même type avec certaines des entités dans les années 1940–1950, par lesquels un résident britannique est placé dans chacune d'elles.