Président de la république de Singapour
Le président de la république de Singapour (en anglais : President of the Republic of Singapore ; en malais : Presiden Republik Singapura ; en chinois : 新加坡共和国總統 ; en tamoul : சிங்கப்பூர் குடியரசுத் தலைவர்) est le chef de l'État de Singapour. Élu pour un mandat de six ans, son rôle est essentiellement symbolique. Le Premier ministre détient en effet l'essentiel du pouvoir, suivant les conventions du système de Westminster. Le président de la république de Singapour en exercice est Tharman Shanmugaratnam, élu en 2023. HistoirePendant la période de l'autonomie gouvernementale de Singapour au sein de la Fédération de Malaisie (1959-1965), la fonction suprême était exercée par le Yang di-Pertuan Negara. Le , Singapour devient une république indépendante. Le suivant, un amendement constitutionnel remplace le titre de Yang di-Pertuan Negara par celui de président avec effet rétroactif à la date de l'indépendance. Le Yang di-Pertuan Negara, Yusuf Ishak, devient le premier président de la république de Singapour. Mort en fonction en 1970, il est remplacé par Benjamin Sheares jusqu'à son décès en 1981. Chengara Veetil Devin Nair lui succède jusqu'en 1985, quand il démissionne pour des raisons personnelles. Wee Kim Wee le remplace jusqu'en 1993. En , la Constitution de Singapour[1] est amendée afin de permettre une élection présidentielle au suffrage universel. Il s'agit d'un changement constitutionnel et politique important dans l'histoire de Singapour, puisque, désormais, le président est habilité à s'opposer aux nominations aux postes clés de la fonction publique proposées par le gouvernement. Il ou elle peut aussi examiner la mise en application de la loi sur la sécurité intérieure (Internal Security Act)[2] et de celle sur le maintien de l'harmonie religieuse (Maintenance of Religious Harmony Act)[3]. Il ou elle peut aussi donner son accord pour lancer des enquêtes sur la corruption. Les règles d'éligibilité sont si drastiques que lors des 3 premières élections au suffrage universel (1993, 1999 et 2005), le candidat du pouvoir était le seul à pouvoir se présenter. Le premier président de la république de Singapour élu par un vote populaire est Ong Teng Cheong, un ancien ministre. Il occupe ses fonctions du au . En 1996, le gouvernement limite les pouvoirs du président de la République en modifiant la Constitution pour permettre l'annulation du veto présidentiel par la majorité aux deux tiers du Parlement. Sellapan Ramanathan, communément appelé S.R. Nathan n'a pas été effectivement élu par un vote populaire, mais est devenu président en étant le seul candidat qualifié par le Comité des élections présidentielles. Son premier mandat se déroule du au . Sans opposant, il est déclaré réélu le . Tony Tan Keng Yam lui succède en 2011, puis Halimah Yacob en 2017, puis Tharman Shanmugaratnam en 2023. ÉlectionLe président de la République est élu au scrutin uninominal majoritaire à un tour pour un mandat de six ans, sans limitations du nombre de mandats. Est ainsi élu le candidat qui réunit le plus de suffrages. Les candidatures sont soumises à un contrôle très strict mené par le Comité des élections présidentielles (PEC), qui est chargé de délivrer un certificat d'éligibilité (COE) aux candidats potentiels[4]. De fait, en 1999, 2005 et 2019, les élections présidentielles singapouriennes se sont déroulées sans scrutin, un seul candidat ayant été confirmé par le comité, par conséquent élu d'office[5]. Depuis 2016, les différentes communautés ethniques reconnues s'alternent à la tête de l'État au minimum tous les cinq mandats, ce qui inclut notamment les Chinois, Malais et Indiens. Si aucun président n'a été membre d'une communauté donnée pendant cinq mandats consécutifs, l'élection présidentielle suivante est restreinte aux candidats qui en sont membres. Cette spécificité a notamment été mise en œuvre lors de élection de 2017, réservée aux Malais[6],[7]. Les candidats doivent être âgés d'au moins 45 ans au moment de l'enregistrement de leur candidature, et avoir résidé à Singapour depuis au moins dix ans avant cette date. Ils doivent obligatoirement ne pas être membre d'un parti politique ou en démissionner avant le dépôt de leur candidature afin de se présenter en candidat indépendant. Surtout, ils doivent avoir répondu dans les vingt dernières années à des critères spécifiques divisés entre ceux du secteur public et du secteur privé[8]. Les critères du service public consistent en avoir occupé au moins trois ans un des postes de ministre, juge en chef, président du parlement, procureur général, président de la Commission de service public, auditeur général, comptable général ou secrétaire permanent[8]. Les critères du service privé consistent en avoir été au moins trois ans le directeur général d'une compagnie ayant effectué un profit après impôt et des capitaux propres d'au moins 500 millions de dollars américains[8]. Le PEC ne délivre par ailleurs son certificat qu'aux candidats dont il estime que l'expérience et les compétences permettront de remplir les fonctions et les devoirs de la présidence, en plus d'être « une personne intègre, de bon caractère et de bonne réputation ». Cette évaluation se fait à sa propre discrétion, le comité pouvant refuser de certifier des candidats remplissant les critères, ou même la délivrer à des candidats qui ne les remplissent pas, comme ce fut le cas en 2011 avec la candidature de Tan Jee Say, qui ne remplissait pourtant pas les critères du secteur privé[8]. L'élection se déroule au suffrage universel direct depuis celle de 1993, remportée par Ong Teng Cheong. Auparavant, le président était élu au suffrage indirect par le Parlement[9]. En 2023, les membres de la diaspora obtiennent pour la première fois la possibilité de participer au scrutin[10]. Comité des élections présidentiellesLe Comité des élections présidentielles est établi par l'article 18 de la Constitution. Sa fonction est de s'assurer que les candidats au poste de président ont les compétences requises par l'article 19 de la Constitution[11]. Le Comité est constitué [12] :
Pour l'élection de 2005, les membres du Comité des élections présidentielles étaient le Dr Andrew Chew Guan Khuan (Président), Lim Siong Guan et H.R. Hochstadt[14]. Conditions requisesPour pouvoir participer à une élection présidentielle, une personne doit remplir les conditions suivantes :
RestrictionsUne fois élu, le président de la république de Singapour doit :
Termes de la fonctionLe président de la république de Singapour détient ses fonctions pour un mandat d'une durée de 6 ans. La personne élue à la fonction de président de la République assume les fonctions qui lui sont imparties à partir du jour où son prédécesseur les quitte ou, si le poste est vacant, le lendemain de l'élection. Dès son accession au pouvoir, le président de la République est tenu de prêter et souscrire, en présence du chef de la justice ou d'un autre juge de la Cour suprême, au serment de fonction, qui est le suivant [30]:
Maintien : la liste civileLe Parlement de Singapour est tenu de fournir une liste civile pour l'entretien de la présidence[31]. Il le fait au moyen du Civil List and Pension Act[32]. Pour l'exercice 2009, la somme de la classe I de la liste, qui comprend le salaire personnel du Président (3 137 700 $, connue sous le terme d'argent de poche privé), une indemnité de représentation (69 000 $) et une indemnité pour un président par intérim (3 600 $), est de 3 210 300 $[33],[34]. La réduction des dépenses de 822 800 $ par rapport à l'exercice 2008 est due à une diminution de la cassette et au reclassement de dépenses pour les cérémonies et les célébrations offertes par le président de la classe I à la classe III des dépenses. Les salaires des collaborateurs personnels du président (classe II) s'élève à 3 823 400 $, soit une réduction de 216 000 $ attribuable à la baisse des primes versées en vue d'un ralentissement économique prévu. La classe III des dépenses a augmenté de 601 300 $ à 2 015 300 $. En plus d'être utilisés pour les cérémonies et les célébrations, ces fonds servent à couvrir les frais de l'Istana (la résidence présidentielle), véhicules, utilitaires et autres fournitures. La Classe IV pour les frais de services spéciaux a été augmenté, passant de 89 000 $ à 598 400 $, afin de prévoir le remplacement de deux voitures d'État et l'installation d'un nouveau dépôt de documents d'archives[33]. Dernière électionPour l'élection de 2005, comme pour celle de 1999, aucun vote n'est organisé. Comme le Comité des élections présidentielles a estimé qu'aucun autre candidat ne répondait aux critères requis par la Constitution, S.R. Nathan est déclaré président de la République, sans opposition. Le , Tony Tan Keng Yam est élu avec 35,19 % des voix devançant son principal rival, Tan Cheng Bock de 7 000 voix[35]. L'élection a mobilisé 2 274 773 inscrits; il y eut 2 153 014 votants, 37 826 bulletins blancs ou nuls, soit 2 115 188 suffrages exprimés, dont 744 397 voix pour Tony Tan Keng Yam. Résidence officielleListeVoici une liste des présidents de la république de Singapour depuis l'indépendance le :
Références
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