Dans le cadre de la réforme statutaire du , les limites de la Région Sud correspondent à celles de ce qui est aujourd'hui considéré comme l'agglomération nouméenne (appelé « Grand Nouméa »), et dont l'expansion urbaine est à cette époque encore limitée. Elle s'étend sur 1 897,6 km2, soit le 1/5 sud de la côte ouest de la Grande Terre.
Cela correspond donc aux quatre communes suivantes :
Son point culminant est alors le Mt Humboldt (Païta), deuxième plus haut sommet de la Chaîne Centrale et de la Nouvelle-Calédonie avec 1 618 mètres d'altitude maximale. Elle est limitrophe de la tout aussi récente, et tout aussi éphémère, Région Centre, qui la borde à l'est et au nord.
Démographie
La Région Sud est à l'époque la seule à avoir un urbanisme développé, tout en conservant de très fortes zones rurales, surtout au sud du Mont-Dore et à Païta. Au recensement de 1983, les quatre communes totalisaient 85 098 habitants, soit 58,5 % de la population totale de l'archipel sur un peu moins du dixième de sa superficie[3], dont 60 112 (70,64 %) à Nouméa seule, 14 614 (17,17 %) au Mont-Dore, 5 538 (6,51 %) à Dumbéa et 4 834 (5,68 %) à Païta[4]. La densité est ainsi de 44,8 hab./km2 (mais de 1 315,4 hab./km2 à Nouméa et de 6,9 hab./km2 seulement à Païta).
Compétences
Les compétences des régions sous le statut Fabius-Pisani sont dans un premier temps très étendues, établissant un véritable régime fédéral local :
Le « statut Pons I » du (qui est en fait surtout une refonte, sans en modifier le cadre institutionnel, de celui « Fabius-Pisani » afin de réviser la politique en matière de réforme foncière et de réduire les pouvoirs des régions), redéfinit ainsi ces prérogatives :
l'intervention en matière de développement économique local,
l'enseignement des cultures locales et promotion des langues vernaculaires (par le biais de conventions passées avec le Territoire ou l'État pour fixer les modalités d'enseignement de ces langues ainsi que pour les adaptations éventuelles des programmes aux spécificités culturelles locales),
La collectivité est gérée par un Conseil de Région de 21 membres, élu au suffrage universeldirect à la proportionnelle de liste, selon la règle de la plus forte moyenne. La réunion des quatre conseils de région forment le Congrès du Territoire, l'assemblée délibérante à l'échelle de la Nouvelle-Calédonie. Le statut de 1985 étant de nature transitoire en vue de l'organisation d'un référendum d'autodétermination avant le , la limite du mandat des conseillers de région est fixé à la date d'application de la nouvelle loi qui tirera les conséquences de cette consultation (à savoir celle reconnaissant un éventuel accès à la pleine souveraineté, sinon un texte fixant un statut plus durable au sein de la République française).
Le Conseil de Région élit en son sein, lors de sa première réunion, un président et deux vice-présidents, au vote uninominal secret à trois tours maximum. Le président prépare et exécute les délibérations du conseil, et peut déléguer certaines de ses attributions à ses vice-présidents. Il est également, avec ses homologues des autres régions et sous la direction du président du Congrès du Territoire, membre du Conseil exécutif chargé d'« assister » le Haut-commissaire de la République, délégué du gouvernement, qui assure les fonctions exécutives du Territoire.
Le jour du scrutin, la liste RPCR de Jacques Lafleur arrive largement en tête, avec 26 615 voix soit 70,62 % des suffrages exprimés et 17 sièges sur 21. Celle du FLNKS, tirée par l'autre député, Rock Pidjot (président de l'Union calédonienne UC, principale composante du Front, depuis sa création en 1953, député depuis 1964 et chef de la tribu de La Conception au Mont-Dore), obtient pour sa part seulement 2 820 votes (7,48 %) et 1 élu. Elle est d'ailleurs devancée par le Front national de François Néoeré qui, avec 5 263 suffrages (13,96 %), fait élire trois de ses membres au Conseil de région. N'obtiennent aucun représentant : la liste « Organisation politique d'alliances d'Opao » (OPAO)[5] de l'ancien poids lourd de l'UCGabriel Païta (1 245 voix, 3,3 %), celle du mouvement indépendantiste modéré de Libération kanak socialiste (LKS) emmenée par Henri Bailly (1 230 votes, 3,26 %), et enfin la petite formation « Calédonie nouvelle », à vocation centriste mais anti-indépendantiste, de l'avocat Jean Leder ferme la marche (516 bulletins, 1,37 %). La participation était alors assez élevée (à 78 %), mais moins que dans les trois autres régions[6].
Le Conseil de la Région Sud était ainsi composé, entre sa première séance le et le scrutin suivant du :
Présidents (et donc membres du Conseil exécutif du Territoire), successivement :
- : Jean Lèques (RPCR), démissionnaire immédiatement après son élection comme maire de Nouméa, il reste toutefois membre du Conseil de Région.
- : Pierre Frogier (RPCR), délégataire de compétences pour la préparation et l'exécution du budget, l'ordonnancement des dépenses, l'exécution des titres de recettes et la prise de tous actes et décisions concernant l'administration de la Région, notamment pour signer les marchés publics.
- : Jean-Claude Briault (RPCR), délégataire de compétences pour l'action sanitaire et sociale, l'enseignement et la formation professionnelle ainsi que la vie culturelle, la jeunesse, les sports et les loisirs.
Le statut du modifie les contours géographiques de la Région Sud, qui perd les communes de Dumbéa et Païta au profit de la nouvelle Région Ouest, et gagne celles de Yaté et de l'île des Pins sur l'ancienne Région Centre. Elle correspond pratiquement à l'ancienne 1re circonscription (dite circonscription sud) qui servait à élire l'Assemblée territoriale entre 1957 et 1985 (Dumbéa en faisait également partie).
Ses limites englobent désormais le « Grand Sud », à savoir les 13 % sud-est de la Grande Terre et l'île des Pins, pour une superficie de 2 179,4 km2.
Cela correspond donc aux quatre communes suivantes :
Sur la côte ouest :
Nouméa (chef-lieu territorial et régional, proposé par une délibération en date du du Conseil de région[9])
Son point culminant est alors le massif de Kouakoué (Yaté), dans la Chaîne Centrale. Elle est bordée au nord par les deux autres nouvelles régions du statut Pons II : Ouest et Est. Ce découpage, proposé par Dick Ukeiwé et entériné par Jacques Chirac, sert à rééquilibrer quelque peu démographiquement les quatre régions, même si la Région Sud est nettement plus peuplée.
Démographie
La Région Sud est désormais un peu plus rurale que celle du statut Fabius-Pisani, puisqu'elle a abandonné sa banlieue proche de Dumbéa, et en gagnant deux communes rurales avec Yaté et l'Île des Pins. Au recensement de 1989, les quatre communes totalisaient 84 353 habitants, soit 51,4 % de la population totale de l'archipel sur un peu moins du dixième de sa superficie, dont 65 110 (77,19 %) à Nouméa seule, 16 370 (19,41 %) au Mont-Dore, 1 465 (1,74 %) à l'île des Pins et 1 408 (1,67 %) à Yaté[4]. La densité est ainsi plus faible que celle de la région Sud du statut Fabius-Pisani, avec 38,7 hab./km2 (mais de 1 424,7 hab./km2 à Nouméa et de 1,05 hab./km2 seulement à Yaté).
Compétences
Le statut Pons II est adopté après le rejet de l'indépendance au référendum d'autodétermination du (par 98,3 % des suffrages exprimés et 58 % des inscrits, la participation n'étant que de 59,1 % du fait du boycott des indépendantistes) : son but est ainsi d'être durable, de recadrer l'autonomie du Territoire au sein de la République française et de renforcer l'aspect fédéral de la régionalisation. Les compétences des régions sont ainsi très vastes :
emploi : la formation professionnelle et les aides à l'emploi.
Institutions et politique
Conseil de région
La composition, le mode d'élection et le fonctionnement du Conseil de Région n'est pas modifiée, avec toujours 21 membres élus. La durée maximale du mandat des conseillers de région est fixé à 5 ans.
Le président du conseil de Région reste, avec ses homologues des autres régions, membre de droit du Conseil exécutif (aux côtés de son président et de 5 autres membres élus par le Congrès), qui assure désormais les fonctions exécutives du Territoire. Il est également le seul conseiller de région à ne pas pouvoir siéger au Congrès du Territoire. Les membres du Conseil exécutif doivent également quitter cette dernière assemblée, mais peuvent rester membres du conseil de région.
Politique
Une seule élection régionale sous ce statut va avoir lieu, le , dans un contexte très tendu (les indépendantistes, qui ont rejeté le statut Pons II, boycottent ce scrutin qui se déroule en plus alors que vient de commencer la prise d'otages d'Ouvéa). La Région Sud, qui reste majoritairement anti-indépendantiste, est celle où la participation est la plus forte, à 82 %.
Le jour du scrutin, la liste RPCR arrive naturellement en tête, mais avec une domination moindre qu'en 1985 du fait de la percée des mouvements radicaux et nationalistes français dans l'électorat anti-indépendantiste du fait de l'instabilité. La formation de Jacques Lafleur emporte ainsi 13 des 21 sièges, contre 5 au Front national (FN) emmené par Guy George, 2 au Front calédonien (FC, parti créé en 1983 pour critiquer la « mollesse » supposée du RPCR, il est fermement anti-autonomiste et départementaliste) de Claude Sarran et 1 à la liste « Entente » (formée par des dissidents du FN et du FC) d'Alain Dagostini.
Le Conseil de la Région Sud était ainsi composé, entre sa première séance le et le scrutin suivant du :
1er Vice-président (délégataire des pouvoirs de l'ordonnateur du budget et chargé des compétences liées au secteur rural, aux ressources naturelles, aux affaires économiques et aux infrastructures) : Daniel Laborde (1er adjoint au maire de Nouméa, Jean Lèques, depuis 1986)
2e Vice-président (RPCR, chargé des compétences liées au tourisme, aux affaires sociales, à l'emploi, à l'éducation, à la culture, à la jeunesse et aux tourismes) : Jean-Claude Briault (RPCR)
21 membres du Conseil de région :
13 du RPCR (en gras ceux qui sont restés également membres du Congrès) :
Martin Hamu (président de la commission de la formation professionnelle, de l'emploi et de l'action sanitaire et sociale, également membre élu du Conseil exécutif)[10]