l'archipel de la Nouvelle-Calédonie, ou de la Grande Terre, produit d'une série de plissements s'étalant du Permien (299 à 251 Ma) au Tertiaire (entre 65 et 1,5 Ma), et surtout du dernier qui a occasionné une obduction d'un feuillet du manteau qui a ainsi été soulevé au-dessus des autres terrains, créant d'importantes zones de péridotites et un sous-sol riche en nickel. Il comprend notamment :
l'archipel Bélep, à 47 km au nord-ouest de l'extrémité septentrionale de la Grande Terre.
les îles Loyauté à une centaine de kilomètres au nord-est, îles de calcaire corallien édifiées au-dessus d'anciens volcans effondrés par bombement de la plaque océanique à proximité de la zone de subduction des Nouvelles-Hébrides.
les récifs d'Entrecasteaux à 223 km au nord-nord-ouest de la pointe nord-est de la Grande Terre. Ils constituent un ensemble de récifs à fleur d'eau, d'atolls et d'îlots dont font partie notamment les atolls de Huon, du Portail et de la Surprise.
les îles Chesterfield à 534 km à l'ouest de la pointe septentrionale de Grande Terre, récifs à fleur d'eau et ilots du plateau océanique.
les îles Matthew et Hunter, respectivement situées à 446 et 521 km à l'est de la pointe sud de la Grande Terre qui sont des îlots volcaniques formant l'extrémité sud de l'arc du Vanuatu.
Le pays n'a pas de frontière terrestre mais a des frontières maritimes avec le Vanuatu et les Fidji. La souveraineté françaises sur deux îles, l'île Hunter et l'île Matthew, est toutefois contestée par le Vanuatu.
L'île principale a reçu le qualificatif de « Grande Terre insulaire » par des géographes. Cette île s'étend sur 400 km de long et 40 à 65 km de large. Elle est donc représentée comme une île allongée de 16 346 km2 dont l'axe est orienté du sud-est au nord-ouest.
Elle développe sur pratiquement toute sa longueur un axe montagneux appelé « Chaîne centrale », dominée au nord par le mont Panié (1 628 m) et au sud par le mont Humboldt (1 618 m). Excentrée vers l'est, elle est bordée au nord et à l'ouest par un ensemble de collines, de petits plateaux et de plaines basses protégés des vents dominants et de ce fait offrant un paysage sec de savanes à niaouli et de forêt sclérophylle. En revanche à l'est, la Chaîne centrale se termine par des versants raides tombants directement dans la mer, ne laissant par endroits qu'une étroite bande littorale exposée aux alizés, aux fortes précipitations et à la végétation luxuriante et dense. Au sud de cette chaîne, se trouve le bassin de la plaine des Lacs, caractérisé par des paysages de maquis minier, sur un sol ferreux qui doit à sa couleur le nom de « terre rouge ». Il s'y trouve le plus grand lac de la Nouvelle-Calédonie (40 km2), le lac artificiel de Yaté, qui résulte de la construction d'un barrage hydroélectrique.
Tout le reste du territoire culmine à des altitudes inférieures à 1 500 m, si bien que les trois quarts de la Grande Terre ne dépassent pas 500 m d'altitude. Pourtant, la Nouvelle-Calédonie possède un relief montagneux sur plus de 80 % de sa superficie.
L'essentiel de la population se concentre dans la partie sud de la côte ouest de l'île, et plus particulièrement dans le Grand Nouméa qui, avec plus de 146 000 habitants en 2004, regroupe les deux tiers de la population de la Nouvelle-Calédonie.
La Grande Terre est prolongée par les îles Belep et les récifs d'Entrecasteaux au nord-ouest et l'île des Pins au sud-est. L'ensemble est enfermé dans un grand lagon de 24 000 km2, ce qui en fait l'un des plus grands lagons du monde (présenté parfois comme « le plus beau lagon du monde »[1]). Il est ceinturé par une barrière de corail d'une longueur de 1 600 km (la seconde sur la planète, après la Grande barrière de corail), située entre 10 et 50 km des côtes de la Grande Terre, et s'étendant sur 680 km de long, des récifs d'Entrecasteaux au nord-ouest à l'île des Pins au sud-est. La température de ses eaux varie entre 22 et 30°, et leur profondeur dépasse rarement les 40 m (à l'exception du « Grand Passage », détroit de 500 à 600 mètres de fond qui sépare les îles Belep des récifs d'Entrecasteaux).
Durant la glaciation de Würm à la fin du Quaternaire, l'ensemble de cet archipel formait une île unique, la barrière de corail témoignant de l'emplacement de ses côtes. 15 000 km2 de lagon ont été classés le au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Les îles Loyauté sont composées de trois grandes îles : Maré au sud-est, Ouvéa au nord-ouest, Lifou entre les deux (la plus vaste, avec une superficie de 1 207 km2, est plus grande que la Martinique) et une plus petite, Tiga (10 km2).
Ce sont des îles hautes carbonatées constituant la partie émergée de la ride des Loyauté, relief sous-marin issu, à l'instar de la Grande Terre, des plissements de la croûte océanique à l'est de la plaque australienne. Les îles constituent donc les sommets de cette ride qui ont progressivement émergé à partir du Pléistocène en raison de la proximité de la zone de subduction de la fosse des Nouvelles-Hébrides (où la plaque australienne plonge sous la plaque pacifique) qui entraîne un bombement de la plaque océanique australienne.
Contrairement à la Grande Terre, les îles Loyauté possèdent un relief peu élevé (culminant à 138 m à Maré, à 104 m à Lifou et à 42 m à Ouvéa), mais particulièrement chaotique, rappelant celui du lagon, du fait de son histoire géologique particulière, avec des falaises sur les littoraux et de vastes réseaux de grottes et de gouffres à l'intérieur, au sol calcaire particulièrement perméable. Celui-ci empêche l'installation de cours d'eau mais aboutit à la création de « lentilles d'eau douce », chaque île comportant ainsi une petite nappe phréatique d'eau douce, ou saumâtre à Ouvéa, « flottant » au-dessus de l’eau salée, grâce à sa plus faible densité et à la faible miscibilité des deux liquides. Quoi qu'il en soit, la question de l'approvisionnement en eau douce et de la gestion des réserves des nappes est une question importante aux îles Loyauté, avec l'installation de citernes pour recueillir les eaux de pluie ou d'une usine de dessalement à Ouvéa. Totalement exposées aux vents dominantes, elles connaissent pourtant d'importantes précipitations qui favorisent l'extension d'une végétation dense et luxuriante.
Faiblement peuplées (22 080 habitants en 2004), elles connaissent de plus un fort mouvement migratoire vers le pôle économique, commercial et industriel du Grand Nouméa.
Falaises de Xodre sur Lifou, typiques du relief côtier des îles Loyauté
Trou aux tortues sur Ouvéa, représentatif de la topographie chaotique de l'intérieur des îles
Un vaste réseau d'îlots et de récifs affleurant inhabités
L'archipel des Chesterfield, à 534 km à l'ouest-nord-ouest de la pointe nord de la Grande-Terre, sert essentiellement pour la récolte de données météorologiques et de réserve naturelle pour les oiseaux marins et les tortues[2]. Il comprend[3] :
Le climat de Nouvelle-Calédonie est tropical, tempéré par l'influence océanique et influencé périodiquement par les phénomènes El Niño et La Niña, avec des vents dominants à l'est et au sud-est (les alizés). Il comprend des températures relativement chaudes (la moyenne des températures établie sur 12 mois pour la période 1952-1965 est d'environ 23,2 °C, avec un pic inférieur à 22,3 °C en 1965 et supérieur à 25 °C en 1998[4]) et une humidité assez forte (la moyenne annuelle du taux d'humidité de l'air oscillant entre 73 et 81 %)[5].
Sismicité
La sismicité locale est faible, mais non négligeable, par réactivation de failles existantes, anciennes ou récentes. La subduction de l'Arc du Vanuatu est l'origine principale du risque sismique et tsunami (jusqu'à 8.0).
Dans le cas d'un séisme générateur de tsunami, de magnitude 7 à 8, au Vanuatu, l'arrivée des vagues aux Îles Loyauté varie entre 15 et 20 minutes[6].
La biodiversité de la Nouvelle-Calédonie, un large groupe d'îles du Pacifique, est considérée comme la plus importante de la planète. L'île possède un niveau élevé d'endémisme, avec notamment beaucoup de plantes, d'insectes, d'oiseaux et de reptiles uniques. L'île n'a pas de mammifère à part des chauves-souris, et aucun amphibien. La biodiversité néocalédonienne est menacée par des espèces introduites, l'exploitation forestière, les incendies et le développement urbain et les gisements miniers (nickel et d'autres métaux précieux). La Nouvelle-Calédonie a perdu de nombreuses espèces depuis que l'être humain a posé le pied sur l'île, mais aucune ne s'est éteinte depuis le XVIe siècle.
Liste de géographes et géologues de la Nouvelle-Calédonie
↑Slogan touristique assez répandu, il a été repris dans un livre de vulgarisation océanographique publié par l'IRD comprenant plus de 500 photographies du lagon calédonien et préfacé par Luc Besson : P. Laboute, M. Feuga, R. Grandperrin, Le Plus Beau lagon du monde, éd. Alizés, Nouméa, 1991, 272 p., réédité en 1999 par les éditions Catherine Ledru.
Jacques Bonvallot et Jean-Christophe Gay (dir.), Atlas de la Nouvelle-Calédonie, IRD, Marseille, Congrès de la Nouvelle-Calédonie, Nouméa, 2012, 269 p. (ISBN978-2-7099-1740-7)