Répartition des plus profondes cavités naturelles souterraines
La répartition des plus profondes cavités naturelles souterraines dans le monde, présente ci-dessous sous forme de tableaux, la répartition selon des classes de dénivelé et des zones géographiques, des cavités souterraines naturelles connues, dont le dénivelé est supérieur à sept cents cinquante mètres. Un historique résumé des records de profondeur atteints est également exposé.
La communauté spéléologique considère qu'une cavité souterraine naturelle n'existe vraiment qu'à partir du moment où elle est « inventée » c'est-à-dire découverte (ou redécouverte), inventoriée, topographiée (surveyed en anglais) et publiée.
Bien sûr, la réalité physique d'un phénomène karstique ou pseudokarstique est la plupart du temps bien antérieure à sa découverte par l'homme moderne ; cependant tant qu'elle n'est pas explorée, mesurée et diffusée, la cavité naturelle n'appartient pas au domaine de la connaissance partagée.
Les listes spéléométriques, telles que celle présentée dans cet article, sont donc des traces évolutives de la mise en évidence d'un patrimoine collectif souterrain, qui se dévoile peu à peu…
Cette compilation représente la situation connue fin 2020. Cependant, l'exploration et la publication des cavités naturelles souterraines étant un processus permanent, il peut exister un décalage temporaire entre le détail de ces listes et les plus récentes découvertes publiées.
Répartition mondiale des plus profondes cavités naturelles par classe de dénivelé
La mythique profondeur « moins 1000 » n'a été atteinte pour la première fois en cavité naturelle souterraine qu'en 1956 au gouffre Berger, en France, par des spéléologues membres du SGCAF (club de spéléo de Grenoble).
fin 2020, soit plus de soixante ans après, 111 cavités atteignent ou dépassent les 1 000 mètres de dénivelé.
Plus largement, 250 cavités d'au moins 750 mètres de dénivelé sont répertoriées (cf. tableaux 1 & 1bis), dont :
138 cavités entre 750 et 999 mètres de dénivelé (tableaux 1, 1bis & 3-1 à 3-4 ci-dessous) ;
112 cavités d'au moins 1 000 mètres de dénivelé (tableaux 1, 1bis & 2-1 à 2-7 ci-dessous), dont :
79 cavités de plus de 1 100 mètres de dénivelé (tableaux 1, 1bis & 2-6 ci-dessous) ;
52 cavités de plus de 1 200 mètres de dénivelé (tableaux 1, 1bis & 2-5 ci-dessous) ;
32 cavités de plus de 1 300 mètres de dénivelé (tableaux 1, 1bis & 2-4 ci-dessous) ;
19 cavités de plus de 1 400 mètres de dénivelé (tableaux 1, 1bis & 2-3 ci-dessous) ;
14 cavités de plus de 1 500 mètres de dénivelé (tableaux 1, 1bis & 2-2 ci-dessous) ;
2 cavités de plus de 2 000 mètres de dénivelé, toutes deux situées en Abkhazie, république sécessionniste de la Géorgie (tableaux 1, 1bis & 2-1 ci-dessous).
Tableau 1 : Répartition nette[T 1] des plus profondes cavités naturelles répertoriées, par classe de dénivelé.
< Profondeur Classes I à VIII __________________ Totaux
Total ≥ 750 m
Ref
T01
2
12
5
13
20
27
33
112
138
< Sous-totaux de classe
250
T01
T02
2
14
19
32
52
79
112
-
250
< Sous-totaux cumulés
250
T02
R
Remarques et Aide à la lecture du tableau
Sont recensées, fin 2020 dans le monde, au moins 250 cavités de plus de 750 mètres de dénivelé, dont :
112 cavités d'au moins 1 000 mètres de dénivelé,
2 cavités de plus de 2 000 mètres de dénivelé.
Parmi ces cavités, 1 est à cheval sur deux pays :
1 cavité en classe IV, sur France et Espagne.
Histogramme de la répartition nette[T 1] des plus profondes cavités souterraines naturelles du monde par classe de dénivelé
-- Les 250 cavités citées fin 2020 sont réparties en 8 classes de dénivelé --
classe I > 2 000 mètres
2 cavités
classe II > 1 500 mètres et ≤ 2 000 mètres
12 cavités
classe III > 1 400 mètres et ≤ 1 500 mètres
5 cavités
classe IV > 1 300 mètres et ≤ 1 400 mètres
13 cavités
classe V > 1 200 mètres et ≤ 1 300 mètres
20 cavités
classe VI > 1 100 mètres et ≤ 1 200 mètres
27 cavités
classe VII >= 1 000 mètres et ≤ 1 100 mètres
33 cavités
classe VIII >= 750 mètres et < 1 000 mètres
138 cavités
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
Répartition mondiale des plus profondes cavités naturelles par zone géographique
Ces 250 plus profondes cavités naturelles dans le monde se concentrent dans 22 pays seulement (codes ISO majuscules dans le tableau 1bis ci-dessous).
Certains autres pays (codes ISO en minuscules) ont cependant été mentionnés pour mémoire, bien qu'ils ne possèdent pas de très profondes cavités, car ils possèdent par ailleurs des cavités à fort développement, listées dans un article connexe.
Répartition par continents ou subcontinents à fin 2020 - 52 pays cités dont 22 hébergent les 250 plus profondes cavités naturelles répertoriées (> 750 mètres) -
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
Répartition détaillée par pays et par classes de dénivelé
Légende et aide à la lecture des tableaux 1 ci-dessus et 1bis ci-dessous
Les chiffres romains (« I » à « VIII ») en début des titres de colonnes 2 à 8 et 10, indiquent les classes (c'est-à-dire les intervalles) de valeurs décomptés dans chaque colonne de données.
Les nombres entre parenthèses, dans les titres des colonnes 2 à 8 et 10 du tableau 1bis ci-dessous rappellent le nombre de cavités recensées dans chaque classe, c'est-à-dire indiquées dans chaque colonne.
Les pays sont indiqués dans la première colonne par leur code ISO 3166-1. Les codes en minuscules permettent de repérer les pays pour lesquels toutes les classes sont à zéro. Les noms complets des pays, avec leur drapeau et un lien vers leur monographie, sont indiqués en colonne 11, sur fond coloré indiquant leur continent d'appartenance[T 2].
Les repères de tri en colonne 12 du tableau 1bis ci-dessous indiquent d'une part les continents de rattachement des différents pays (« Af » = Afrique, « As » = Asie, « Eu » = Europe, « NA » = Amérique du Nord, « SA » = Amérique du Sud, « Oc » = Océanie) et d'autre part les numéros d'ordre de chaque pays (classé par ordre alphabétique dans son continent puis dans l'ensemble de la liste de la colonne 11).
Tableau 1bis : Répartition des cavités par classe de dénivelé et par pays (code ISO 3166-1) Les pays sans profondes cavités mais avec cavités à grand développement ou méga-dolines ou grands puits sont cités en minuscules pour mémoire.
Les totaux bruts de la ligne « TB » ci-dessus décomptent en double chaque cavité située à cheval sur une frontière entre deux pays.
Les doublons ont été éliminés dans le total net de la répartition résumée (tableau 1), dans la répartition par continents ou subcontinents, et dans la ligne « TN » des totaux nets ci-dessous.
Historique mondial des records de profondeur atteints en cavité naturelle souterraine
Depuis 1723, les records de profondeur connus, en cavité souterraine naturelle, n'ont cessé de progresser pour atteindre la valeur de 2 212 mètres en mars 2018, au gouffre Veryovkina, en Abkhazie, république sécessionniste de la Géorgie. Ce gouffre est le plus profond connu depuis le , où la profondeur de 2 204 mètres avait été atteinte, surpassant ainsi les précédents records établis dans la même région, au gouffre Krubera-Voronja.
Plus de cinquante ans auparavant, la profondeur mythique des 1 000 mètres avait été franchie en juillet 1956 au gouffre Berger, en France.
Tableau 4 : Historique mondial des records de profondeur en spéléologie[1]
↑ a et bLes sous-totaux et totaux sont expurgés des doublons créés par la présence de cavités à cheval sur plusieurs pays.
↑Par simplification arbitraire :
i - La Russie, est considérée comme appartenant au pseudo-continent européen (repère « Eu- »).
ii - La Géorgie et la Turquie sont classées dans le pseudo-continent Asiatique (repère « As- »).
iii - L'Amérique du Sud (repère « SA- ») commence au-dessous de l'isthme de Tehuantepec et inclut donc l'Amérique centrale.
iv - Les pays de la zone Caraïbes (Cuba, Porto Rico) sont classés dans l'Amérique du Nord.
par ordre alphabétique (direct ou inverse) des noms de pays sur l'ensemble de la liste, en tenant compte des lettres régionales (notamment accentuées), utiliser le bouton de colonne « Pays ».
par ordre alphabétique des codes ISO 3166, utiliser le bouton de la première colonne « ISO ».
par ordre alphabétique des continents, puis des pays dans chaque continent, utiliser le bouton de la dernière colonne « Tri ».
↑Une cavité est comptée en double dans la classe IV. Cette cavité est à cheval entre la France et l'Espagne.
↑Ce sous-total brut compte en double chaque cavité des classes I à VII située à cheval sur la frontière entre deux pays. Une cavité entre dans ce cas ; cette cavité est à cheval entre la France et l'Espagne dans la classe III.
↑Ce total général brut compte en double chaque cavité de l'ensemble des classes I à VIII située à cheval sur la frontière entre deux pays. Une cavité entre dans ce cas : le réseau de la Pierre-Saint-Martin, à cheval sur la France et l'Espagne.
↑Le doublon de cavité comptée en double dans la classe IV a été supprimé. Cette cavité est à cheval entre la France et l'Espagne.
↑Ce sous-total net supprime les doublons de cavités des classes I à VII, situées à cheval sur la frontière entre deux pays.
↑Ce total général net supprime les doublons de cavités de l'ensemble des classes I à VIII, situées à cheval sur la frontière entre deux pays.
↑La « division » administrative (État ou région ou autre) dans laquelle se trouve la cavité est indiquée ici, seulement pour les pays à structure fédérale (États-Unis, Mexique, Allemagne, Autriche, Espagne, etc.) ou à forte décentralisation régionale (France, Italie, etc.). Exceptionnellement, une cavité peut être à cheval sur deux divisions d'un même pays, voire encore plus rarement à cheval sur deux pays voisins.
↑La « subdivision » administrative (province ou département ou comté ou autre) dans laquelle se trouve la cavité est indiquée ici ; cette information est suivie éventuellement par une localisation administrative encore plus fine (commune, section, village, lieu-dit, etc.) dénommée de façon générique « localité ».
↑Dans les titres de colonne des tableaux de listage des cavités, le terme « Massif » désigne l'ensemble montagneux ou karstique dans lequel est creusée la cavité ; il peut s'agir de chaîne(s), mont(s), etc. ; le terme « Zone » désigne un sous-ensemble du précédent.
↑ a et bAu moment où la cavité concernée détenait le record de profondeur
Notes relatives aux différents pays (Note-xx)
Espagne
↑À cette époque, la majorité des entrées et du développement du réseau de La Pierre Saint-Martin se trouvait en Espagne ; son nom en espagnol était donc prépondérant.
France
↑La précision relative de +/- 1% généralement admise pour une topographie souterraine effectuée au compas ou boussole et au clisimètre dans les années 1990, laisse une incertitude entre le Mirolda et le Jean-Bernard quant au détenteur du record. Rapidement, d'autres cavités sont venus prendre cette place, rendant caduc le débat qui s'était instauré au sein du milieu spéléologique français.
↑ a et bDes sources datant de juillet 2017 avaient retenu initialement la profondeur de 2 151 mètres pour le gouffre Veryovkina (cf. karst.ninja et dmitry.stobla). Une restitution topographique ultérieure d'août 2017 conclut à une profondeur de 2 204 mètres. Le sondage du lac d'entrée du siphon terminal (The last Nemo station c'est-à-dire « La dernière halte de Némo ») en mars 2018, a permis d'ajouter huit mètres, soit une profondeur totale topographiée de 2 212 mètres.
↑Le gouffre Krubera-Voronja s'ouvre à l'altitude relativement modeste de 2 250 mètres. Son point bas, atteint en 2010, est à seulement 100 mètres d'altitude et à une douzaine de kilomètres de la mer Noire. Son potentiel résiduel de profondeur est donc faible, sauf à découvrir des entrées supérieures.
↑Ce record qui venait confirmer l'exceptionnelle profondeur du gouffre Krubera-Voronja et qui dépassait de plus de 400 mètres la profondeur des gouffres Mirolda et Jean-Bernard, mit définitivement un terme au débat qui s'était instauré au sein du milieu spéléologique français à propos des profondeurs de ces deux dernières cavités.
↑Philippe Drouin, dans la rubrique « Le coin des grands » de la revue Spelunca n°108, annonçait un record de -2062 mètres seulement pour Krubera-Voronja le 19 octobre 2004. C'est la valeur de -2080 mètres annoncée par A. Klimchouk, issue de travaux collectifs et publiée sur le site de la Commission de spéléologie et d'études karstiques du Centre de Moscou de la Société géographique russe, généralement plus fiable, qui est retenue ici. Cette côte correspond à un terminus de branche, atteint en bas de la salle « Game Over ».
↑ a et bCe record intermédiaire de -1823 mètres en juillet 2004 pour le gouffre Krubera-Voronja n'est pas confirmé par A. Klimchouk qui mentionne seulement un record à -1785 mètres atteint le 23 août 2004 sur la branche diffluente du siphon Yantarny, avant le record suivant de -1843 mètres, atteint deux jours plus tard sur la branche principale qui franchira plus tard la barre des -2000 mètres (cf. rgo-speleo.ru).
↑La profondeur de -1710 mètres pour le gouffre Krubera-Voronja a été atteinte en janvier 2001 et non en juin 2001 comme indiqué par Philippe Drouin, dans la rubrique « Le coin des grands » de la revue Spelunca n°108. Cette côte correspond à un terminus de branche, en bas de la « salle des Spéléologues Soviétiques ».
Suisse
↑La source Spelunca (Paul Courbon, « Le coin des grands », Spelunca « Écho des profondeurs - Étranger », no 108, , p. 4-5 (ISSN0242-1771, lire en ligne, consulté le )) indique une profondeur connue de 376 mètres en 1909, alors que la source du site officiel ((de) « Das Nidlenloch », sur nidlenloch.ch (consulté le )) indique 396 mètres pour la même année.
↑ abcd et e(en) A. Klimchouk - Ukrainian Speleological Association (USA) - The Call of the Abyss Project, « Coupe du système Krubera-Voronja avec mention des records de profondeur », sur rgo-speleo.ru le site de la Commission de spéléologie et d'études karstiques du Centre de Moscou de la Société géographique russe, (consulté le ).
↑(it) Kravanja Tom (CGEB - Commission des grottes Eugenio Boegan), « Cavità n° 1 - Grotta di Padriciano », sur catastogrotte.fvg.it Catasto Speleologico Regionale Del Friuli Venezia Giulia, (consulté le ).
↑ a et b(en) Bob Gulden, membre NSS#13188, Salem, Virginia, USA, pour NSS GEO2 Committee on Long & Deep Caves, « World Deepest Caves », sur caverbob.com, (consulté le ).