Le RPG-7 (en russe : ручной противотанковый гранатомёт, routchnoy protivotankovy granatamiot, « lance-grenades antichar manuel ») est un lance-grenade propulsée par roquette non guidée, antichar, portatif et réutilisable. Créé par les Soviétiques en 1961, il est directement utilisé par le Việt Minh durant la guerre du Viêt Nam. Son mécanisme est inspiré de celui du Panzerfaust de la Seconde Guerre mondiale, et directement issu du RPG-2.
Développement et production
À partir de , l’Union soviétique commença à chercher un remplaçant à son lance-grenades antichar RPG-2. À cette fin, le bureau de développement GSKB-47 fut créé à partir de différentes institutions faisant des recherches sur les lance-roquettes et s’installa à Krasnoarmeysk, dans la banlieue de Moscou[1].
Deux projets concurrents furent lancés : le RPG-150, qui prit plus tard le nom de RPG-4, avec son projectile PG-150 et le RPS-250, accompagné de son projectile PG-7. Les deux systèmes étaient similaires sur un certain nombre de points : tous deux introduisaient par exemple un déflecteur de souffle en forme de cône à l’arrière du tube, afin de dévier l’effet de celui-ci, et des améliorations au niveau de la chambre d’expansion afin d’augmenter la vélocité du projectile. Le RPG-4 était toutefois plus court, plus léger et plus simple que le RPG-7, qui de son côté se démarquait par ses optiques et surtout par les performances de son projectile. Le RPG-4 fut finalement abandonné en 1960 et le RPG-7 adopté l’année suivante. Le sous-bureau chargé du développement du RPG-7, dirigé par V.K. Firulin, reçut en 1962 le prix Lénine de technologie pour son travail[2].
Plusieurs variantes furent introduites dans les décennies qui suivirent, mais les changements qu’elles ont introduits sont mineurs et n’ont pas modifié les performances de base de l’arme. Le RPG-7V adopté en 1970 ne se distingue par exemple que par la capacité d’adapter des systèmes de vision nocturne. Par ailleurs, la plupart des pièces sont interchangeables entre les différents modèles[1].
RPG-7V, aussi appelé RPG-7W en Pologne et Allemagne de l’Est : modèle introduit en 1970 avec des optiques modifiées afin de permettre l’adaptation de systèmes de vision nocturne[5].
RPG-7V1 : RPG-7V équipé d’un bipied pliable et détachable à l’avant du tube et d’un viseur PGO-7V permettant une visée plus précise (remplacé à la fin des années 1980 par le PGO-7VZ, adapté à la portée supérieure des nouvelles munitions)[3].
RPG-7V2 : RPG-7V équipé du système de visée supplémentaire UP-7V permettant de tirer efficacement les munitions thermobariques TBG-7 et explosives OG-7[3].
Variantes spéciales
RPG-7D : le RPG-7D, pour Desantnii (« parachutiste ») est une version pliable du RPG-7, destinée à équiper les troupes aéroportées et introduite en 1968. Le tube peut être séparé en deux éléments transportables séparément. Un dispositif de sécurité est prévu pour empêcher que l’arme puisse faire feu lorsqu’elle n’est pas assemblée[6]. Remplacée à la fin des années 1970 par le RPG-16[7].
RPG-7D1 : RPG-7D pouvant accepter les systèmes de vision nocturne.
RPG-7D2 : RPG-7D équipée du viseur PGO-7VZ.
Variantes non-russes
AGI 3x40 Brandgranatenwerfer : variante produite en Allemagne de l’Est dans les années 1980, constituée de trois tubes assemblés en arc de cercle, ne pouvant tirer que des munitions incendiaires et conçue spécifiquement pour l’attaque de Berlin-Ouest[8].
Al-Nassira : copie du RPG-7 produite sous licence en Irak depuis les années 1980, mais qui se distingue du modèle original par l’absence d’optique, remplacée par une simple mire métallique[4].
RPG-7-USA : la société Airtronic USA, basée dans l’Illinois a annoncé en un modèle de RPG-7 complètement repensé, avec un mécanisme de détente emprunté au M16 et des rails Picatinny permettant de fixer toutes sortes d’accessoires[9].
Sageg : copie du RPG-7 produite sous licence en Iran, mais dont l’optique est simplifiée par rapport à l’original. Il en existe une version raccourcie, dite « commando »[10].
Type 69 : copie chinoise du RPG-7 développée dans les années 1960. Il ne s’agit pas d’une copie exacte, car le viseur est très différent de l’original[4].
Type 69-I : amélioration du Type 69 développée dans les années 1980 par NORINCO. Les parties en bois laissent place à du composite, un bipied est installé et le tube est raccourci – bien que plus lourd. Les organes de visée sont améliorés et peuvent désormais recevoir des systèmes de vision nocturne[4].