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Religion en Éthiopie

En Éthiopie (environ 110 millions d'habitants, en 2020, hors diasporas), plusieurs religions sont pratiquées. Selon le recensement de 2007, d'après Fox News, les chrétiens représenteraient 43,5 % de la population, répartis entre orthodoxes miaphysites (33,9 %), protestants (8,6 %) et catholiques (0,7 %)[1]. L'orthodoxie serait dominante en milieu urbain (59,1 %) d'après le recensement de 2007.

Les statistiques de l'ONU (2015) sont sensiblement différentes : Christianisme (dont Protestants) 43 %, Islam 42 %, Animistes 10 % (surtout dans la région des nations, nationalités et peuples du Sud), Baha'is, Juifs, Agnostiques, sans religion et divers, environ 5 %.

En ce qui concerne la répartition géographique, l'Éthiopie peut grossièrement être divisée en deux avec d'une part les hauts plateaux (Addis-Abeba, Amhara et Tigré) dont les habitants sont majoritairement orthodoxes et les terres de l'est (Harar, Afar et Somali) où les habitants sont principalement musulmans sunnites. La région Oromia est partagée, avec 53 % de chrétiens et 43 % de musulmans. La région des nations, nationalités et peuples du Sud est la seule où les protestants sont les plus nombreux [réf. nécessaire].

L'Église Sainte-Marie-de-Sion qui abriterait l'Arche d'alliance

L'Éthiopie est le deuxième plus ancien État chrétien dans le monde, après l'Arménie. Saint Frumence de Tyr fut, d'après la tradition, celui qui aurait introduit le christianisme dans le pays en convertissant le roi Ezana d'Aksoum au cours du IVe siècle[2].

L'Église orthodoxe éthiopienne, qui fait partie des Églises des trois conciles, est la principale confession chrétienne d'Éthiopie et prétend regrouper 50 % de la population éthiopienne. Jusqu'en 1959, elle faisait partie de l'Église copte orthodoxe. Elle est la seule Église orthodoxe précoloniale de l'Afrique subsaharienne.

Selon le recensement national officiel de 2007, 62,8 % de la population éthiopienne serait chrétienne[1] dont 43,5 % pour l'Église orthodoxe éthiopienne, 18,6 pour les Églises protestantes (telles que l'Église éthiopienne orthodoxe Tehadeso[réf. souhaitée], le P'ent'ay et l'Église évangélique éthiopienne Mekane Yesus) et l'Église catholique éthiopienne qui regroupe environ 0,7 % de la population. Selon les données du département d'État américain 50 % du pays serait chrétien, dont 40 à 45 % pour l'Église éthiopienne orthodoxe, et environ 10 % pour les Églises évangéliques et pentecôtistes[3].

Une mosquée à Harar

Selon les statistiques du département d'État américain, les musulmans constitueraient approximativement 45 % de la population éthiopienne[3]. D'après le recensement national officiel de 2007, leur part ne dépasserait pas 33,9 %[1]. La plupart des musulmans éthiopiens sont sunnites et la majorité appartiennent à des ordres soufis[3].

L'islam est arrivé en Éthiopie en 650. Des religieux musulmans affirment qu'Addis-Abeba, la capitale du pays, abrite environ un million de musulmans[4]. L'islam est surtout présent dans les régions Somali et Afar ainsi que dans certaines parties du sud de la région Oromia

Enfant juif éthiopien attendant de faire l'aliyah.
Zones où les Beta Israel vivaient avant leur émigration vers Israël.

Les Juifs éthiopiens (Beta Israel, voire Falashas[a]) ont presque totalement immigré en Israël où ils sont devenus les Juifs éthiopiens[6]. Il existe deux hypothèses principales sur leur origine. Ils seraient des descendants soit du noyau juif présent en Éthiopie avant la christianisation, soit de fondamentalistes chrétiens qui auraient rejeté une partie de la Bible. Cette dernière hypothèse remporte l'assentiment de la majorité des spécialistes[7].

Les premiers textes mentionnant clairement les Beta Israel datent du XIVe siècle. Ils deviennent connus en Occident au XIXe siècle et leur « judéité » est reconnue par le gouvernement israélien en 1975. Les opérations Moïse et Salomon ont transporté, en 1984 et 1991, la grande majorité des juifs éthiopiens en Israël où ils sont aujourd'hui environ 105 000. Une petite communauté existe encore en Éthiopie, principalement composée de Falash Mura, c'est-à-dire de Beta Israel convertis au christianisme et qui, de ce fait, ne sont pas reconnus par Israël même s'ils sont revenus au judaïsme.

Animisme

Environ 2,6 % des Éthiopiens ont des croyances animistes en 2007[1].

Religion et politique

La constitution éthiopienne garantit la liberté religieuse, bien que dans certaines localités elle ne soit pas toujours respectée. Il n'y a pas de religion d'État et il est interdit de créer un parti politique fondé sur la religion. Les groupes religieux doivent être déclarés et enregistrés auprès des autorités gouvernementales.

Il existe des tensions entre l'Église orthodoxe éthiopienne et les protestants, ainsi qu'avec les musulmans.

Chiffres et évolution

Évolution des religions en pourcentage de 1994 à 2007

Année Chrétiens Orthodoxes Protestants Catholiques Musulmans Religions traditionnelles Autres
1994 61,6% 50,6 % 10,1 % 0,9 % 32,8% 4,6% 1,0%
2007 62,8% 43,5 % 18,6 % 0,7 % 33,9% 2,6% 0,7%
Évolution 1,2%en augmentation -7,1%en diminution 8,5%en augmentation -0,2%en diminution 1,1%en augmentation -2,0%en diminution -0,3%en diminution

Évolution des religions en nombre de 1994 à 2007

Année Chrétiens Orthodoxes Protestants Catholiques Musulmans Religions traditionnelles Autres
1994 32,689,482 26,844,932 5,366,360 478,190 17,406,087 2,444,085 531,323
2007 46,420,822 32,154,550 13,748,842 517,430 25,058,373 1,921,881 517,430
Évolution 13,731,340en augmentation 5,309,618en augmentation 8,382,482en augmentation 39,240en augmentation 7,652,286en augmentation -522,204en diminution -13,893en diminution

Évolution des religions en Éthiopie par regions de 1994 à 2007

1994 2007 1994 2007 1994 2007 1994 2007 1994 2007 1994 2007 1994 2007
Régions Chrétiens Orthodoxes Protestants Catholiques Musulmans Religions traditionnelles Autres
Addis-Abeba 86,65% 83,0%en diminution 82,0% 74.7%en diminution 3,87% 7,77%en augmentation 0.78% 0,48%en diminution 12,7 % 16,2%en augmentation 0,8 %
Afar 4,4 % 4,7%en augmentation 3,9% 3,9%en stagnation 0,4% 0,7%en augmentation 0,1% 0,1%en stagnation 95,6% 95,3%en diminution
Amhara 81,6% 82,7%en augmentation 81,5% 82,5%en augmentation 0,1% 0,2%en augmentation 18,1 % 17,2%en diminution 0,1 %
Benishangul-Gumuz 40,6 % 46,5%en augmentation 34,8% 33%en diminution 5,8% 13,5%en augmentation 44,1% 45,4%en augmentation 13,1 % 7,1%en diminution
Dire Dawa 36,7 % 28,8%en diminution 34,5% 25,71%en diminution 1,5% 2,81%en augmentation 0,7% 0,4%en diminution 63,2% 70,9%en augmentation 0,1 % 0,3%en augmentation
Gambela 71,35% 90,2%en augmentation 24,13% 16,8%en diminution 44,01% 70,0%en augmentation 3,21% 3,4%en augmentation 5,15 % 4,9%en diminution 10,28 % 3,8%en diminution 1,1 %
Harar 39,49 % 30,8%en diminution 38,09% 27,1%en diminution 0,94% 3,4%en augmentation 0,46% 0,3%en diminution 60,28% 69,0%en augmentation 0,2 %
Oromia 49,9% 48.2%en diminution 41,3% 30,5%en diminution 8,6% 17,7%en augmentation 44,3 % 47,5%en augmentation 4,2 % 3,3%en diminution 1,1 %
Somali (Région) 0,9 % 0,6%en diminution 0,9% 0,6%en diminution 98,7% 98,4%en diminution 0,3 % 1%en augmentation
SNNPS 65,4% 77,8%en augmentation 27,6% 19,9%en diminution 34,8% 55,5%en augmentation 3,0% 2,4%en diminution 16,7 % 14,1%en diminution 15,4 % 6,6%en diminution 1,5 %
Tigré 95,9% 96,1%en augmentation 95,5% 95,6%en augmentation 0,1%en augmentation 0,4% 0,4%en stagnation 4,1 % 4%en diminution

On observe une montée incontestable du protestantisme qui est en augmentation dans toutes les régions éthiopiennes sans exception.

Estimations 2020

Notes et références

Notes

  1. Le nom Falasha (amharique : « exilé », « errant », « sans terre ») couramment utilisé pour les désigner, sans intention malveillante en Europe, est rejeté par les Juifs éthiopiens qui le considèrent comme péjoratif[5].

Références

  1. a b c et d (en) [PDF]Central Statistical Agency of Ethiopia, « Summary and Statistical Report of the 2007 Population and Housing Census », (consulté le ), p. 17.
  2. Pierre Schneider et al., chap. 3 « L'Afrique antique, de Carthage à Aksoum », dans François-Xavier Fauvelle (dir.), L'Afrique ancienne : De l'Acacus au Zimbabwe, Belin, coll. « Mondes anciens », , 678 p. (ISBN 978-2-7011-9836-1).
  3. a b et c (en) Rapport 2008 sur la liberté religieuse dans le monde
  4. (en) Rapport 2005 sur la liberté religieuse dans le monde
  5. « Falashas », dans Encyclopaedia Judaica, vol. 3, (ISBN 0685362531), p. 500 : (trad.) « Les Beta Israel, ainsi que le groupe s'appelle lui-même, étaient connus des autres jusqu'à récemment comme les Falashas, terme regardé par le groupe comme méprisant. ».
  6. Lisa Anteby-Yemini, Les juifs éthiopiens en Israël. Les paradoxes du paradis, Paris, CNRS Éditions, CRFJ – Centre de recherche français de Jérusalem, 2004, 532 p.
  7. Marie-Laure Derat et al., chap. 9 « L'Éthiopie chrétienne et islamique », dans François-Xavier Fauvelle (dir.), L'Afrique ancienne : De l'Acacus au Zimbabwe, Belin, coll. « Mondes anciens », , 678 p. (ISBN 978-2-7011-9836-1).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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