Au début du XXe siècle, il est commun de faire interpréter des personnages noirs par des acteurs blancs[1]. C’est le cas notamment dans Uncle Tom’s Cabin, sorti en 1903 et réalisé par Edwin S. Porter.
En 1940, Hattie McDaniel obtient un Oscar pour son rôle dans Autant en emporte le vent. Jamais un acteur noir n’avait emporté la statuette avant elle ; cependant, l’actrice est encore cantonnée aux rôles de mammy (type de femme de chambre noire).
D’autres comédiens noirs connaissent à l’époque une certaine notoriété. C’est le cas de Sidney Poitier, acteur très populaire, à qui l’on a cependant reproché de jouer des rôles trop « blancs », comme dans Devine qui vient dîner... de Stanley Kramer. Jusque-là, les rôles des Noirs au cinéma sont donc considérés soit comme dévalorisants, soit comme hypocrites.
Dans les années 1970, la communauté afro-américaine demande un cinéma à son image, fait par les noirs pour les noirs. C’est alors qu’apparaît le mouvement de la Blaxploitation. De celui-ci découle de nombreux longs-métrages, qui, s’ils mettent en avant la culture noire américaine, participent également à la perpétuation de nombreux stéréotypes[2].
C’est avec Spike Lee que le cinéma afro-américain de revendication voit le jour. Souvent au centre de la polémique[3], les films du réalisateur offrent pour la première fois « une sensibilité de noir »[3].
Avec les tensions d’où provient le mouvement Black Lives Matter, le médium cinématographique apparaît comme le support idéal pour dénoncer les injustices infligées à la communauté afro-américaine. Le réalisateur Ryan Coogler sort en 2013 le long-métrage Fruitvale Station, qui met en scène le meurtre par un policier de l’Afro-Américain Oscar Grant.
Notes et références
↑(en) Donald Bogle, « Black Beginnings : From Uncle Tom’s Cabin to The Birth of a Nation » in Toms, Coons, Mulattoes, Mammies and Bucks, édition Continuum,