Rue de l'Archet rue de l'abreuvoir Thibaut-aux-Dés rue des Jardins ruelle-Jean-de-la-Poterne ruelle des Étuves-aux-Femmes rue de l'Abreuvoir-Marion rue de l'Arche-Marion rue Thibautodé vicus Theobaldi ad Decios vicus Theobaldi ad Tados rue Thybault-aux-Dez rue Thibaut a Dez rue Thibaut-aux-Dés rue Thibaud-Ausdet rue Thibault-Oudet rue Thiébaud-Audet rue Thibautodé rue des Bourdonnais rue à Bourdonnas rue Adam-Bourdon rue Guillaume-Bourdon rue Sire-Guillaume-Bourdon rue Lenoir-Saint-Honoré passage de l'Échaudé
La désignation de cette rue change fréquemment au fil des années. En 1398, elle est nommée « rue des Jardins » avant de prendre des noms liés à la présence de bains (étuves) dans cette rue[1].
Elle devient au XVe siècle la « ruelle Jean-de-la-Poterne », du nom d'un de ses habitants qui y possédait des bains ; en 1530, elle est désignée « ruelle des Étuves-aux-femmes » ; en 1565, son nom est « rue de l'Arche-Marion », une dite Marion étant tenancière des bains publics vers 1500[1].
En 1702, la rue de l'Arche-Marion, qui fait partie du quartier Sainte-Opportune, comporte 1 maison et 1 lanterne[6].
La rue finit par prendre le nom de « rue de l'Archet », le quai de la Mégisserie enjambant la rue de l'Archet qui descendait vers la Seine par un pont constitué d'une arche[1].
Rue Thibault-aux-Dez
Origine du nom
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer le nom de cette rue. Elle pourrait tenir son nom du propriétaire de plusieurs maisons de cette rue au XIIIe siècle, un certain Thibaut Odet. Son nom pourrait également venir d'un joueur surnommé Thibaut-aux-Dès. Toutefois, Jean de Marlès[7], l'abbé Lebeuf et Jacques Hillairet pensent que le nom d'Odet, qui était celui d'une famille considérable, fut celui de Thibaut Odet, trésorier d'Auxerre sous Louis IX au XIIIe siècle. S'appuyant sur des documents du XIIIe siècle, Jaillot réfute cette thèse. Il relève dans des actes de 1220 et 1282 la mention vico Theobaldi ad decios, et en 1295 vicus Theobaldi ad Tados[8].
Les numéros de la rue étaient noirs[4]. Le dernier numéro impair était le no 21 et le dernier numéro pair était le no 20.
Historique
Au nord de la rue de l'Archet se trouve la rue Thibautodé, se terminant au niveau de l'actuelle rue de Rivoli.
La rue Thibautodé existait déjà en 1230 sous les formes latines de vicus Theobaldi ad Decios ou vicus Theobaldi ad Tados et sous la forme romane, ou française de « rue Thybault-aux-Dez » ou « Thibaut-aux-Dés ».
Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris, de Guillot de Paris, sous la forme « rue Thibaut a Dez », puis au XVe siècle, elle est désignée « rue Thibaud-Ausdet », « Thibault-Oudet » ou encore « Thiébaud-Audet ».
Au XVIIe siècle, cette rue a pris le nom de « rue Thibautodé », forme qu'elle garda jusqu'en 1852 lorsqu'elle fut intégrée à la rue des Bourdonnais. Elle est citée sous le nom de « rue Thibault dodée » dans un manuscrit de 1636.
Initialement « rue à Bourdonnas », puis « rue Adam-Bourdon », « rue Guillaume-Bourdon » ou « rue Sire-Guillaume-Bourdon » du nom de deux frères fonctionnaires municipaux, des notables bourgeois, à la fin du XIIIe siècle, la rue devient la « rue des Bourdonnais » au début du XIVe siècle en référence à ces deux frères. Elle commence au niveau de l'actuelle rue de Rivoli et se termine rue Saint-Honoré[1].
Au XVIIe siècle, la rue des Bourdonnais est le lieu de commerces de draps, de tissus d'ameublement et de soieries[1].
Au no 31 se trouvait un autre bâtiment notable, un hôtel[11] dont l'édification fut commanditée par Pierre le Gendre, trésorier des guerres et trésorier du roi. Propriété de la famille du président Roze au 16e et XVIIe siècle, l'hôtel avec pour enseigne La Couronne d'Or est ensuite occupé par des commerçants d'étoffes. Parmi ceux-ci, il faut probablement compter les marchands d'étoffes de soie, d'or et d'argent, Gaultier (Barthélémy [-1678] puis son fils François [-1688]), dont parle La Bruyère dans ses Caractères et madame de Sévigné[12]. Il a ensuite été habité par le chimiste Antoine-François Fourcroy. Cet hôtel de style gothique flamboyant et style Renaissance à la décoration remarquable a été détruit en 1841 ; seuls Viollet-le-Duc et quelques personnalités protestèrent sans succès contre la destruction de ce prestigieux hôtel particulier[13],[14]. Des vestiges en sont conservés à l'École des beaux-arts.
En 1817, le cul-de-sac au Lard débutait entre les nos 1 et 3 rue Lenoir-Saint-Honoré et se terminait en impasse.
Les numéros étaient rouges. Le dernier numéro impair était le no 3 et le seul numéro pair était le no 2. Il était situé dans l'ancien 4e arrondissement, quartier des Marchés.
Historique
Dans cette impasse, qui faisait la continuation de la rue au Lard, était située l'ancienne boucherie de Beauvais qui contenait 28 étaux en 1702[19],[20].
Longue de 9 m, une décision ministérielle du 24 juin 1817 avait fixé 8 m la largeur de cette impasse, qui devait être supprimée en vertu des décrets des 10 mars 1852 et 21 juin 1854.
Au no 32 se trouve le siège de l'association Emmaüs, qui gère plus de 20 centres d'accueils à Paris et en banlieue parisienne, et emploie plus de 400 travailleurs sociaux. Le , à l'occasion de la commémoration du premier anniversaire de la mort de l'abbé Pierre, une plaque commémorative est apposée à la façade de l'immeuble, siège de l'association Emmaüs et cœur historique du mouvement Emmaüs, par un SDF et un compagnon d'Emmaüs, en présence de Bertrand Delanoë, maire de Paris.
Au no 31 se trouvait l'hôtel Legendre de style gothique également nommé hôtel La Trémoille, bâti en 1512 pour Pierre Legendre trésorier de France, démoli en 1841[22],[15].
↑ abc et dJean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris.
↑Ou « Thibaut-aux-Dez » selon le Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris de Jean de La Tynna, p. 17.
↑Jean de la Caille : Description de la ville et des fauxbourgs de Paris en vingt planches.
↑Paris ancien et moderne, ou, Histoire de France divisée en douze périodes appliquées aux douze arrondissements de Paris, vol. 3, p. 48.
↑Jean-Baptiste-Michel Renou de Chauvigné dit Jaillot et Michel Fleury, Recherches critiques, historiques et topographiques sur la ville de Paris, Berger-Levrault, (ISBN978-2-7013-0125-9, 978-2-7013-0133-4 et 978-2-7013-0127-3).
↑Les vestiges de l'hôtel Le Gendre et le véritable hôtel de la Trémoïlle, par un groupe de recherche de l'Université de Paris sous la direction d'André Chastel, article sur Persée.
↑Inventaire après décès de Barthélémy Gaultier du 23 août 1678 chez Pierre Parque MC/ET/LXXXVI/425 ; Inventaire après décès de François Gaultier 24 janvier 1688 MC/ET/LXXXVI/448.
↑Jean-Abel Hugo : La France historique et monumentale : Histoire générale de la France, depuis les temps les plus reculés, jusqu'à nos jours , illustrée et expliqué par les monuments de toutes les époques…, 1836 (voir en ligne. Hôtel construit pour Pierre Legendre, également nommé hôtel de La Trémoille, démoli en 1841.