Au fil des siècles, la rue a connu différentes dénominations, en allemand ou en français : Bei S. Andres (1252), St. Andreasgässlein (1580), Brandgasse (1580), rue Brûlée (1817), rue des Récollets (1823, 1918), Franziskanergasse (1872, 1940), et, à nouveau, rue des Récollets à partir de 1945[1].
Le nom de la rue perpétue le souvenir de l'ancienne église des Récollets[2] – les récollets formant un ordre mendiant issu d'une réforme de l'ordre franciscain[3], qui possédaient plusieurs bâtiments conventuels dans ce quartier de Strasbourg[2].
Histoire
Au Moyen Âge, pour des raisons stratégiques et en l'absence de route importante, on ne peut accéder au front est du castrum que par deux poternes, celle de Saint-André et celle de Pierre. Cette configuration confère une certaine importance à l'étroit passage à proximité de la poterne de Saint-André (St. Andresen Thörlein) qui ferme alors la rue et donne accès au pont sur le canal du Faux-Rempart. Près de la poterne s'élève l'église Saint-André qui deviendra l'église des Récollets[4],[2].
Bâtiments remarquables
Comme le faisait déjà remarquer Adolphe Seyboth au milieu du XIXe siècle, la rue « ne renferme que deux maisons[5]». Le côté pair est occupé par l'ancien couvent qui abrite depuis 1974 le siège de la Fondation européenne de la science, dont la façade principale donne sur le quai Lezay-Marnésia[6].
no 1 (ancien no 3)
L'ancien hôtel de Gallahan — du nom de son maître d'ouvrage, le baron Louis Denis de Gallahan, conseiller et grand veneur du margrave de Bade[7] — est construit en 1767-1768 par le maître-maçon Laurent Goetz, dans un style Régence avec une touche de rococo, comme en témoignent des consolesrocailles plaquées sur la façade, côté rue des Récollets[2],[1].
Le bâtiment est incendié lors des bombardements de 1870. Émile Becker l'acquiert en 1871 et le reconstruit. Ce nouvel édifice comprend un rez-de-chaussée, trois étages en maçonnerie et un quatrième étage en pans de bois[7].
Entre 1784 et 1857, la maison porte le no 18 de la rue Brûlée, puis, de 1858 à 1871, le no 3 de la rue des Récollets, avant de prendre le no 1 depuis cette date[7].
no 3 (actuel)
Le vaste immeuble d'habitation qui fait l'angle avec le no 27 de la rue Brûlée compte quatre niveaux. Le rez-de-chaussée est occupé par des commerces. La date de sa construction n'est pas établie[8].
Notes et références
↑ a et bMaurice Moszberger (dir.), « Récollets (rue des) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 62 (ISBN9782845741393)
↑ abc et dRoland Recht, Jean-Pierre Klein et Georges Foessel (dir.), « Rue des Récollets », in Connaître Strasbourg : cathédrales, musées, églises, monuments, palais et maisons, places et rues, Alsatia, 1998 (nouvelle édition remaniée), p. 99 (ISBN2-7032-0207-5)
↑Régis Bertrand, Les Récollets. En quête d’une identité franciscaine, Presses universitaires François-Rabelais, 2018, 352 p. (ISBN9782869065826)
↑« Brûlée (rue) : Brandgass », Maisons de Strasbourg. Étude historique sur les maisons de Strasbourg entre le XVIe et le XXe siècle[1]
↑ a et bAdolphe Seyboth, Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu'en 1870, L'Imprimerie alsacienne, 1894, p. 171-173
↑« Fondation Européenne pour la Science (Strasbourg) », ArchiWiki [2]
↑ ab et c« 1, rue des Récollets », Maisons de Strasbourg. Étude historique[3]
Maurice Moszberger (dir.), « Récollets (rue des) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 62 (ISBN9782845741393)
Roland Recht, Jean-Pierre Klein et Georges Foessel (dir.), « Rue des Récollets », in Connaître Strasbourg : cathédrales, musées, églises, monuments, palais et maisons, places et rues, Alsatia, 1998 (nouvelle édition remaniée), p. 99 (ISBN2-7032-0207-5)
(de) Adolphe Seyboth, « Franziskanergasse. Rue des Récollets », in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870 ; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 20