De nombreux États ont divisé leur territoire en subdivisions militaires, appelées régions militaires, gouvernements militaires ou districts militaires, dont les noms et la surface ont varié selon les époques.
Sous la Troisième République, plusieurs départements constituent une région militaire qui devait mettre sur pied un corps d'armée. On parle ainsi de « région de corps d’armée ». Le même général commande à la fois la région et le corps d’armée, sauf durant la Grande Guerre où les deux fonctions sont séparées.
Le décret du porte création d'un 19e corps d'armée en Algérie. La loi du porte création d'une nouvelle région de corps d'armée, la 20e (Nancy), appliquée par le décret du . La loi du porte création d'une nouvelle région de corps d'armée, la 21e (Épinal).
Avec la reconquête de l'Alsace-Lorraine, l'espace militaire métropolitain est réorganisé par le décret du : celle-ci est rattachée aux 6e, 7e, 20e et 21e régions militaires. La région militaire de Paris (RMP) est créée vers 1923. En 1934, les 10e et 12e régions militaires sont dissoutes, et ne réapparaissent qu'en , à d'autres endroits : 10e (Strasbourg) et 12e (Reims) régions militaires.
Quatrième République
Le décret du créa dix régions militaires : 1re (Paris) ; 2e (Lille) ; 3e (Rennes) ; 4e (Bordeaux) ; 5e (Toulouse) ; 6e (Metz) ; 7e (Dijon) ; 8e (Lyon) ; 9e (Marseille) ; 10e (Alger) .
Puis avec l'évolution de l'organisation administrative, la France est divisée en circonscriptions administratives régionales (vers 1963), régions administratives dépendant d'un préfet de région. L'organisation militaire épouse alors l'organisation administrative et à chaque CAR correspond une division militaire territoriale (DMT). Sur le plan défense, ces divisions militaires territoriales sont regroupées en régions militaires. Leur nombre varie selon les périodes.
En Chine
La région militaire (ou théâtre d'opération) est une organisation militaire créée selon la division administrative du pays, la position géographique, l'orientation stratégique et tactique et les missions opérationnelles. Déléguée par la Commission militaire centrale, elle se charge du commandement des manœuvres combinées de son théâtre d'opération, dirige le travail militaire et politique, la logistique et l'équipement de ses troupes, et est composée du quartier général, du département politique, du département des services logistiques combinés et du département de l'équipement. La région militaire a pour fonctions d'établir les programmes et les plans sur les préparatifs de guerre, les opérations et les forces de réserve de son théâtre d'opération, d'organiser et de commander les manœuvres combinées des différentes armées et armes du théâtre d'opération et enfin, d'assurer la logistique combinée des troupes.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne nazie a utilisé le système des régions militaires (en allemand : Wehrkreis) pour soulager les commandants sur le terrain du travail administratif dans la mesure du possible et de fournir un flux régulier de recrues qualifiées ainsi que des fournitures à l'armée de campagne. La méthode qu'ils ont adoptée a consisté à séparer de Commandement de l'armée (Oberbefehlshaber des Heeres) de la région militaire (Heimatkriegsgebiet) et de leur confier les responsabilités de la formation, la conscription, la fourniture et l'équipement des soldats et armées.
Le commandant d'un corps d'infanterie (avec son numéro de corps identique au numéro du Wehrkreis) commande la région militaire en temps de paix, mais passe à son second le commandement du Wehrkreis au déclenchement du conflit.
En temps de paix, le Wehrkreis est la base d'attache pour le Corps d'infanterie du même numéro et de toutes les unités subordonnées à cette unité.
République fédérale d'Allemagne
Aujourd'hui, des forces armées allemandes (Bundeswehr) ont quatre régions militaires (Wehrbereichskommando ou WBK) comme faisant partie de la Streitkräftebasis (soit commandement de soutien interarmées). Leurs quartiers généraux se trouvent à :
En Russie, une région militaire, traduisible aussi par « district militaire », s'appelle en russe военный округ, voïenny okroug.
Empire de Russie
Le territoire de l'Empire russe est subdivisé en treize régions militaires, chacun correspondant à plusieurs gouvernements civils[4]. Les grandes unités de l'armée impériale russe stationnées sur le territoire d'une région militaire sont structurées en plusieurs grandes unités (corps d'armée, divisions et brigades) et sont sous les ordres du commandant de cette région. En cas de mobilisation, les états-majors des différentes armées sont créés à partir de ceux des régions.
Organisation territoriale de l'armée russe en 1914
Les premiers districts militaires soviétiques sont créés en 1918, en pleine guerre civile russe. Plusieurs réorganisations se succèdent avant le déclenchement de la Grande Guerre patriotique, pour atteindre début 1941 un total 17 subdivisions militaires :
Le , les fronts sont supprimés (sauf ceux engagés en Mandchourie, qui attendirent septembre) et les districts militaires sont rétablis. De 1945 à 1948, le nombre de districts est progressivement réduit à cause de la démobilisation progressive de l'Armée soviétique. En 1983, le territoire soviétique est subdivisé en 16 :
Le décret du supprime le district de Transbaïkalie, amalgamé à celui de l'Oural. Le sont créés les districts fédéraux de Russie, aux fonctions civiles, reprenant le même découpage que les districts militaires. Le , les districts de la Volga et de l'Oural fusionnent. De 2001 à 2010, il y avait sept districts militaires :
Le , par un décret qui entre en application le , Vladimir Poutine réorganise les districts militaires. Il dissout le district militaire ouest, qui est divisé entre le district militaire de Moscou et celui de Léningrad, qui sont recréés. Le Commandement stratégique conjoint de la flotte du Nord est intégré à ce dernier et perd son statut de district militaire. Le district sud est agrandi pour intégrer les régions occupées et annexées du Sud et de l'Est de l'Ukraine[6].
À la suite de son indépendance proclamée en août 1991, l'Ukraine récupère en janvier 1992 les trois districts militaires soviétiques situés sur son territoire, qui deviennent des districts militaires ukrainiens :
En 1996-1998, une réforme redécoupe le territoire ukrainien en quatre subdivisions territoriales de l'Armée de terre ukrainienne (avec des modifications en 2005 et 2013), nommés « commandement opérationnel » (оперативне командування, abrégé en ОК) :