Le Sahîh d’Al Bukhari (en arabe : صحيح البخاري / Ṣaḥīḥ al-Bukhārī) signifie « l'authentique de l'imamAl-Bukhari » et est l'un des six grands recueils de hadiths. Il est considéré par les musulmanssunnites comme le livre le plus fiable après le Coran[1],[2] et comme l'une des trois sources de hadiths les plus authentiques avant le Sahih Muslim et Al-Muwatta de l'imam Mâlik[3].
C'est une source majeure, sinon la source principale de l'eschatologie et de la jurisprudence islamique. C'est de là que découlent la plupart des règles islamiques populaires, et parfois controversées, comme celle du port du voile.
Selon ses dires, il aurait recueilli plus de 600 000 hadiths, avant de décider que 593 000 d'entre eux étaient faux.
Il ne garde finalement que 1,17% de ses trouvailles, soit 7 000 hadiths, rassemblés dans le Sahih[4],[5],[6].
En réponse aux doutes exprimés par les académies de l'ouest[pas clair] à propos de l’auteur réel du livre qui porte son nom et de la date effective de sa rédaction, les sunnites argumentent que les érudits les plus réputés de l'époque en matière de hadiths, tels qu’Ahmad Ibn Hanbal (année 855), Ibn Maīn (année 847) et Ibn Madīni (année 848), ont tous admis l'authenticité de son livre[7]. La renommée immédiate des recueils a ainsi constitué un argument d’authenticité qui rendait hautement improbable toute contestation après la mort des auteurs.
Au cours de cette longue période de vingt-quatre ans, Bukhari a apporté de légères modifications à son livre, en particulier à ses têtes de chapitre. Chaque version porte le nom de son narrateur. Selon Ibn Hajar al-Asqalani dans son livre Nukat, le nombre de hadiths est le même dans tous les récits (les différentes versions). Celui qui est le plus célèbre aujourd'hui est la version racontée par al-Firabri, le disciple préféré de Bukhari (année 932 de l’ère chrétienne /année 320 de l’hégire). Dans son livre Târikh Baghdad (Histoire de Bagdad), Khatîb al-Baghdâdî citait Firabri ainsi : « Il y avait environ soixante-dix mille personnes qui ont entendu Sahih Bukhari en même temps que moi. ».
Firabri n'est pas le seul témoin de Sahih Bukhari. Beaucoup d'autres ont parlé de ce livre aux générations suivantes, tels qu'Ibrahim ibn Ma'qal (année 907), Hammad ibn Shaker (année 923), Burduzi Mansour (mort en l’an 931) et Husain Mahamili (année 941). De nombreux livres ont noté des différences entre toutes les versions, celui de Al-Fath'ul Bâri étant le plus célèbre.
Le Sahîh d'Al-Bukhârî (trad. Octave Houdas et William Marçais, entièrement revu, corrigé et annoté par Corentin Pabiot), Paris, Maison d'Ennour, , 17 × 25 cm (BNF41147061, présentation en ligne)