Saint-Bonnot est une commune située dans le département de la Nièvre, dans l’arrondissement de Cosne-Cours-sur-Loire. La superficie de la commune est de 1 614 hectares. Son altitude varie entre 247 et 332 mètres[1]. Elle compte 138 habitants en 2017.
Le village est implanté dans le quart nord-ouest de la Nièvre, à environ 37 km de Nevers (par la route). Il est situé à 9 km de Prémery et à 40 km au sud-est de Cosne-Cours-sur-Loire, son chef-lieu d'arrondissement. Il est traversé par la D 540.
Le sous-sol est essentiellement composé de roches calcaires, marnes et gypses.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 919 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 8,3 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Premery », sur la commune de Prémery à 7 km à vol d'oiseau[5], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 911,1 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 40,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −15,1 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7].
Au , Saint-Bonnot est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nevers, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 93 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (78,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (78,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (65,2 %), prairies (15,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (13,4 %), terres arables (5,9 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Le nom de Saint-Bonnot évoquerait la mémoire de l’homme d’église Bonitus, évêque de Clermont au VIIe siècle[15].
On relève les occurrences suivantes du nom de la commune : Sanctus-Bonetus (1287), Sanctus-Bonitus (1478)[16] et Saint-Bonnot-les-Forges (1715)[17].
La première mention connue du nom de la commune remonte à 1287 : Sanctus-Bonetus.
Au Moyen Âge serait apparue, dans un arbre de la forêt, la statue d’une Vierge qu’on aurait essayé vainement de descendre de son arbre. On construisit alors une chapelle à proximité, Notre-Dame-du-Charme[19]. Un pèlerinage y est encore organisé de nos jours, le [20].
En 1765, les 24 et , une attaque de loup est signalée dans les villages de Giry et de Saint-Bonnot. Plusieurs bœufs, vaches, juments et chiens meurent de la rage. Cinq habitants sont également mordus par l’animal. Un médecin est envoyé sur place plus de deux mois après les faits. Dans l’intervalle, quatre blessés sont morts, respectivement 30, 42, 53 et 57 jours après l’attaque. À l’arrivée de l’homme de l’art, il ne reste donc qu’un survivant, auquel le médecin prescrit de « fréquentes frictions mercurielles »[21]...
En 1833, le , le fils d’un laboureur de la Queue-en-Rosay est attaqué par un loup enragé près de la maison familiale ; deux semaines plus tard, il est atteint à son tour de la rage ; son père, qui décide alors de l’étouffer, sera jugé, et acquitté, par la cour d’assise de la Nièvre[22].
En 1906[23], le nombre d'habitants de Saint-Bonnot, qui compte 117 maisons, s'élève à 323 individus. La commune compte un instituteur public, un curé, un garde champêtre, un « garde-propriétaire » et deux cantonniers. Il n’y a que cinq commerçants : 2 aubergistes, 2 épiciers et 1 cafetier. Les artisans sont plus nombreux : 10 couturières, 4 tailleurs de pierre, 3 maçons, 3 sabotiers, 2 maréchaux-ferrants, 2 rouliers, 1 charron, 1 charpentier, 1 tourneur et 1 cordonnier. La catégorie socioprofessionnelle la plus représentée est celle des cultivateurs (36 individus, dont 26 sont propriétaires), suivie par les bûcherons (17), les charbonniers (7), les domestiques (6) et les journaliers (6). On recense également dans la commune 1 fermier et 1 « revendeur ». Certains habitants exercent deux activités : l’un des maréchaux-ferrants, par exemple, est également épicier. Au total, on relève à Saint-Bonnot 28 professions différentes. On n’y trouve, selon le recensement de 1906, ni médecin ni notaire ni sage-femme. Il n’y a aucun étranger dans la commune. Comme c’est souvent le cas dans la Nièvre, plusieurs familles du village accueillent un « petit Paris » : il y a 44 « assistés de la Seine » à Saint-Bonnot en 1906, qui composent donc près de 14 % de la population.
En 1912, on trouve à Saint-Bonnot une Société scolaire et post-scolaire de tir[24], qui est un organisme de préparation militaire.
En 1928 a lieu l’inhumation au cimetière communal d’une infirmière de l’hôpital Necker, dont le décès consécutif à un accident du travail provoque une vive émotion[25].
Curés
Gilles Le Curé (1695)[26], Jean Boidot (1852)[27], Étienne Bridet (1906).
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[29].
En 2021, la commune comptait 143 habitants[Note 3], en évolution de +14,4 % par rapport à 2015 (Nièvre : −4,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )