Les Caraïbes appelaient cette île « Liamaiga »[1],[2].
Premiers Européens
Saint-Christophe fut découverte en 1493 par Christophe Colomb lors de son deuxième voyage et il la baptisa en son honneur « San Cristóbal ». Les colons français la nommèrent alors « Saint-Christophe » et les Anglais « Saint-Christopher » ou plus récemment sous le diminutif de « Saint-Kitts ».
Saint-Christophe est le berceau de la colonisation des Antilles par la France et l'Angleterre, voire des Pays-Bas.
Lorsque le flibustierPierre Belain d'Esnambuc se voit dans l'obligation de se retirer à Saint-Christophe en 1625, il rencontre sur place une communauté de planteurs huguenots français qui le secourent.
Ceux-ci partagent l'île avec des Anglais sous la gouverne de Thomas Warner.
Un traité de partition de l'île est ratifié avant que Belain d'Esnambuc ne retourne en France afin de solliciter l'attention de la monarchie française.
L'île est donc divisée en trois : les deux extrémités sont françaises alors que la section au milieu est anglaise.
Pendant l'occupation binationale de l'île, les uns les autres doivent constamment passer d'un quartier à l'autre pour se déplacer puisque le milieu, montagneux et couvert d'une dense forêt tropicale est inaccessible.
Afin de commercer avec les colons français et anglais qui cultivent le tabac, les Zélandais jettent les bases d'une colonie-entrepôt sur l'île voisine de Saint-Eustache.
Les Néerlandais monopolisent ainsi le commerce des Antilles françaises jusque dans les années 1660-1670.
Période coloniale britannique (1713 à 1900)
La France cède Saint-Christophe à la Grande-Bretagne par le traité d'Utrecht en 1713 qui met fin à la guerre de Succession d'Espagne. En janvier 1782 l'île est attaquée par les Français. L'escadre de Grasse débarque une forte troupe qui contraint la garnison anglaise à la capitulation malgré une contre-attaque de la Royal Navy.
Période contemporaine, XXe siècle
En 1967 les trois îles Saint-Christophe, Niévès et Anguilla forment un État associé à la couronne britannique avec une totale autonomie interne, mais en 1971 Anguilla se rebella et obtint le droit de faire sécession.
En 1983, Saint-Christophe conjointement avec Nevis obtient l'indépendance et un siège à l'ONU en tant que fédération de Saint-Christophe-et-Niévès.
Géographie
Saint-Christophe se situe dans le nord des Petites Antilles, à 304 km à l'est-sud-est de Porto Rico et est baignée par la mer des Caraïbes. Niévès, toute proche (3,2 km), se trouve au sud-sud-est, tandis que l'île néerlandaise de Saint-Eustache se trouve à 12,8 km au nord-ouest.
Sa superficie est de 176 km2.
Topographie
Relief : L'île est montagneuse, d'origine volcanique et son plus haut sommet est le volcan Liamuiga endormi depuis environ 1800.
De type inter-tropical de convergence avec une saison dite « sèche » (décembre à juin) et une saison dite « humide » plus ou moins marquées. L'île subit le passage des cyclones tropicaux atlantiques.
Faune
La forteresse de Brimstone Hill, la plus puissante des Caraïbes, a valu à Saint-Christophe le titre de « Gibraltar des Antilles ». Mais l'île possède un autre point commun avec le rocher méditerranéen : une importante colonie de singes en liberté. Originaires d'Afrique, ces vervets ou singes verts sont arrivés ici au début de l'esclavage, il y a trois cents ans, embarqués comme « animaux de compagnie » à bord des navires négriers. Profitant des conflits militaires entre Français et Anglais, ils se sont échappés, trouvant refuge dans les montagnes. Longtemps, ils furent cantonnés et chassés pour leur viande puis utilisés pour la recherche scientifique dans les années 1970-1980. Ces pratiques ayant été abandonnées, leur population a explosé pour atteindre quelque 40 000 individus, au grand dam des autorités de l'île. Car s'ils séduisent les touristes, ces primates saccagent aussi les cultures et les nids d'oiseaux.
Alfred Martineau, Trois siècles d'histoire antillaise : Martinique et Guadeloupe de 1635 à nos jours, Paris, Société de l'histoire des Colonies françaises, , 282 p. (lire en ligne), p. 15 à 33