Saint-Joseph de Porterie est un quartier situé au nord-est de Nantes, faisant partie d'un ensemble administratif plus vaste, le quartier Nantes Erdre.
Toponymie
Le nom de « Porterie » (ou « Portricq ») vient du nom d'un ancien château dont les vestiges, forts remaniés, subsistent toujours de nos jours dans le bourg de Saint-Joseph[1].
Des fouilles effectuées en 2009 révélèrent l'existence d'un grand fossé d'enclos témoignant d'une occupation humaine très ancienne remontant au Ve siècle av. J.-C. Il s'agit du premier site gaulois découvert à Nantes, auquel succéda entre les Ier et IIIe siècles un domaine agricole gallo-romain de type villa rustica[1],[2],[3].
Au début du XIXe siècle, Porterie n'était constitué que de hameaux regroupant quelques fermes, dépendant religieusement de la paroisse Saint-Donatien et administrativement, depuis la Révolution, de la ville de Nantes. L'éloignement de la population vis-à-vis de l'église paroissiale distante de près de 5 km et l'état des routes qui y menaient, poussèrent en décembre 1844, les grands propriétaires terriens de Porterie, à adresser une pétition à l'évêque de NantesMgr de Hercé afin de réclamer la création d'une paroisse spécifique. Dès février 1845, le maire de Nantes Ferdinand Favre et son conseil municipal émettent un avis favorable à la demande. Le roi Louis-Philippe répondit donc favorablement à cette requête en signant en ce sens l'ordonnance du créant la « paroisse de Saint-Joseph de Portricq »[1].
La nouvelle paroisse, forte de 843 âmes réparties sur 960 hectares, n'avait pas attendu sa création officielle pour commencer la construction de l'église Saint-Joseph dont les plans furent choisis sur le catalogue de l'architecte Joseph-Fleury Chenantais, puisqu'un rapport du mentionne : « L'église est en construction ; engagement a été pris de fournir un presbytère ». Le , l'édifice reçoit la bénédiction solennelle de Mgr de Hercé. C'est autour de ce nouveau lieu de culte que le bourg va prendre forme[1].
Après la création du presbytère et du cimetière, la paroisse se dote d'un conseil de fabrique. Le , le bourg voit la création d'une première école, née d'une initiative privée. Bien que dénommée « école de garçon », elle accueille également des filles jusqu'à ce qu'un deuxième établissement géré par les sœurs de Saint-Gildas, leur soit dédié quatre ans plus tard. Cependant, la loi de séparation des Églises et de l'État voté en 1905, mettra six ans à être appliquée à Saint-Joseph, du fait de l'influence importante que l'Église avait sur les habitants de la paroisse. Ainsi, aucun propriétaire n'acceptait de vendre un terrain à la ville pour que celle-ci puisse y bâtir une école publique. De plus, les grands propriétaires se cotisèrent même pour financer à grand frais les travaux de réparations des écoles paroissiales[1].
Mais rien y fait, le Président du ConseilAristide Briand prend, en août 1909, un arrêté ministériel ordonnant la création d'une école de garçons et d'une école de filles à Saint-Joseph. Un descendant de René-François Le Lasseur accepte finalement de vendre pour une somme élevée, une parcelle de terrain à la ville de Nantes. Le maire Gabriel Guist'hau fait alors construire un groupe scolaire qui ouvre ses portes le . Il accueille dans un premier temps, les enfants des employés municipaux, ceux des ouvriers des usines naissantes des environs et ceux des familles peu fortunées des hameaux des alentours comme Gachet[1].
En 1924, la paroisse de Saint-Joseph perd la partie la plus industrieuse de son territoire centrée sur le quartier de la Beaujoire
comptant notamment les cités ouvrières de « La Baratte », de « La Halvèque » et du « Ranzay », abritant les ouvriers de l'usine Batignolles-Châtillon. Une nouvelle paroisse est alors fondée autour de l'église Saint-Georges des Batignolles. Les activités économiques de Saint-Joseph restent alors essentiellement axées sur l'agriculture et notamment le maraichage qui apparut dès 1936. Les besoins de la Seconde Guerre mondiale accentuent le phénomène jusqu'aux années 1970[1].
Cependant, la poussée démographique que connait l'agglomération nantaise transforme peu à peu en terrains à bâtir, les anciennes tenues maraichères, abandonnées à la suite des départs en retraite de leurs derniers exploitants. Ainsi, des lotissements sortent de terre aux alentours du bourg d'origine[1]. La dernière opération urbaine d'envergure, baptisée « Erdre-Porterie », est en cours depuis 2003 et prévoit l'aménagement d'un écoquartier de 45 hectares réparti sur 5 sites s'étendant jusqu'au quartier de la Beaujoire. 2 200 logements, 11 000 m2 de locaux commerciaux, de services ou d'activités, une crèche, un collège, un EHPAD et le « gymnase Jean-Vincent » doivent être construits avant 2018, date à laquelle le programme doit être achevé[4].