L'Amiens AC dispute sa deuxième saison en professionnel. Le club est engagé en Division interrégionale, le deuxième niveau professionnel. De nombreux changements s'opèrent dans l'équipe. Le club, dernier après huit journées, termine finalement à la douzième place sur seize équipes avec huit victoires, trois nuls et quinze défaites. En Coupe de France, le club est éliminé en 16e finale par le Red Star Olympique, quadruple vainqueur de l'épreuve, après match d'appui.
De nombreux recrutements ont lieu avant le début de la saison[1],[2].
Le gardien polonais Israël Elsner, désimpliqué par les préparations de son mariage avec une amiénoise, est remplacé par l'international André Tassin[p 1]. Quatre britanniques rejoignent le club. Un seul s'imposera, James Reid, « musclé, solide, ardent et chanceux ». Jack Trees et Thomas Whale ne disputeront qu'un seul match. Le « magnifique » demi centre Fredrick Dreyer repartira bien vite au Royaume-Uni, après huit matchs joués[p 1],[3].
Jean Cléau arrive en provenance de Colmar et s'impose au poste de demi-centre. L'amateur Georges Garrette vient du CA Montreuil et le jeune Jean Cardon de l'US Corbie. Le Hongrois Gyula Limbeck arrive du Lyon Olympique universitaire pour tenir un rôle d'entraineur-joueur, tandis que son compatriote Bela Farkas, du RC Calais, « au style élégant », arrive pour prendre le poste d'ailier droit[p 1],[3].
Deux joueurs sont recrutés en Afrique du Nord : l'inter Édouard Arravit et Foudad Missoum. Des jeunes sont intégrés à l'effectif, comme Paul Sachy, Pierre Planchais et Gilbert Rouart, tandis que le vétéran italo-français Bruno Pierrucci revient au club, après avoir joué en professionnel au Club français[p 1].
Quelques joueurs sont testés sans grande réussite. Le gardien Émile Vovard n'est pas retenu, mais devient par la suite l'une des vedettes du Stade de Reims. L'arrière Jean Fidon, malgré sa grande taille, ne fera que quatre matchs. Joseph Mogliazzi, en provenance du FC Mulhouse, prend part à trois matchs avant de repartir en Alsace[p 1],[3].
De nombreux joueurs quittent aussi le club. Urbain Wallet, qui jouait en amateur pour la saison 1933-1934, part disputer une dernière saison au Montdidier AC. Les frères Henri et Louis Saint-Georges quittent le club, ce dernier signant à l'AS Saint-Etienne pour 6 000 francs. Roland Balavoine part au Racing Club de Lens, tandis qu'Augustin Chantrel retourne au Red Star Olympique après seulement une saison en Picardie[p 2].
Le prix de l'abonnement pour les matchs de championnat (hors Coupe de France) et de 300 francs en tribunes, 200 francs en gradins et 125 francs en pourtour (soit environ 210 €, 140 € et 90 € dans les années 2020)[4].
Parcours en compétitions
Un match d'entrainement à lieu le dimanche 19 août 1934 entre les joueurs du club pour définir l'équipe[5].
La saison débute par sept défaites en huit matchs. Après la huitième journée du 4 novembre 1934, l'Amiens AC est dernier ex-æquo au classement. Le club reçoit le 11 novembre le FC rouennais, premier du championnat. Pour l'occasion, les Amiénois testent Jean Cléau au poste de demi centre, ce qui s'avérera une grande réussite, avec à la clé une victoire de l'Amiens AC (3-1)[p 2].
Malgré trois nouvelles victoires en décembre 1934, le club est à la peine et ne termine le championnat qu'à la douzième place. L'équipe-type de la saison est : Tassin - Reid, Niko - Blot, Cléau, Ottavis - Farkas, Arravit, Illiet, Garrette, Taisne[3].
En Coupe de France, l'Amiens AC est éliminé en 16e de finale par le Red Star Olympique après match d'appui. Pour l'occasion, le vétéran Paul Nicolas, 35 ans, quadruple vainqueur de l'épreuve avec le Red Star devenue joueur puis entraineur de l'Amiens AC, rechausse les crampons pour disputer les deux derniers matchs de sa carrière[6].
↑Âge des joueurs au début de la saison (1er août 1934). Les joueurs en italiques sont formés au club.
↑Ces statistiques ont été compilées à la base par le journaliste Didier Braun à partir de la presse amiénoise d'époque. Elles contiennent néanmoins des erreurs. Le total des matchs est de 307 alors qu'il devrait être de 308. Les erreurs sur le nombre de matchs joués ont été corrigé dans le tableau ci-dessous sur la base des comptes rendus de la presse d'époque (Lesieur 3→4, Lefèbvre 1→0, Fidon 4→5, Reid 23→24, Sachy 9→8, Farkas 16→17, Planchais 2→1). Il manque aussi deux buts dans le total des buteurs. Il pourrait s'agir des deux buts de Reid face à Calais lors de la dernière journée. Ces deux buts ont été rajoutés dans le tableau. Les statistiques de Coupe de France sont correctes.
↑Composition donnée par Le Progrès de la Somme et Le Grand écho du Nord de la France.
↑Résultat annulé après le forfait général de l'S servannaise et malouine.
↑Composition donnée par Le Progrès de la Somme et Le Grand écho du Nord de la France (sauf Maurice, indiqué comme étant un junior dans Le Grand écho).
↑But de Maurice d'après Le Progrès de la Somme et de Farkas d'après Le Grand écho du Nord
↑Rio sur un dégagement raté de Niko d'après Le Progrès de la Somme, Cléau contre son camp d'après Le Grand écho du Nord, Niko contre son camp d'après L'Auto.
↑Farkas d'après Le Grand écho du Nord, tir de Taisne dévié par un Parisien d'après L'Auto.
↑Arravit d'après Le Grand écho du Nord, Illiet d'après L'Auto.
↑Résultat annulé après le forfait général du Club français.
↑But de Bocquet d'après Le Progrès de la Somme et de Steyert d'après Le Grand écho du Nord
↑But de Illiet d'après Le Progrès de la Somme et de Arravit d'après Le Grand écho du Nord
↑Il s'agit de la composition donnée par Le Grand écho du Nord ; L'Auto donne une composition différente avec Umez-Taisne à gauche, mais cet Umez n'existe pas.
↑Illiet d'après Le Progrès de la Somme, Farkas d'après L'Auto
↑Taisne d'après Le Progrès de la Somme, Cléau d'après L'Auto
↑Composition donnée par Le Progrès de la Somme. Wall n'est pas le même joueur que Whale, les deux joueurs ayant joué ensemble le 1er janvier 1935 avec l'équipe réserve.
↑But de la tête d'un joueur amiénois sur corner ; pas de compte rendu dans le Grand écho du Nord.
↑Une composition est annoncée la veille du match dans Le Petit courrier mais elle n'est pas confirmée dans le compte rendu du match. Il n'y a pas de compte rendu dans Le Progrès de la Somme.
↑Ces temps de jeu sont issus des compositions dont les sources sont dans la section Résultats. Le club est exempt lors des journées 22 et 26. Pas de donnée manquante.
Références bibliographiques
École de football de l'Amiens Athlétic Club, Le Football en Picardie et l'histoire de ses origines,