On dénombre environ onze ascensions, dont 5 en dessous de 300 m de dénivelé et les autres autour de 450 m. Il y a entre autres les montées à la Roche de Hoff, à la chaume Fonie, à la Roche des Bioquets, au Forgoutte ou au col du Luthier.
Intérêt géographique, historique et gastronomique
Le GR 533 permet la découverte des Basses et Hautes Vosges ; le randonneur découvre ainsi les faciès[1] très typés de ces massifs dont la roche-mère marque très sensiblement les paysages et la forme des vallées.
Le massif du Donon se caractérise à l’œil nu par le grès vosgien[2], le massif vosgien cumule les vallées en V[3] qui explique les nombreux rochers que les randonneurs longent pendant la marche. Le fort taux de boisement et la très faible densité de population de cette région font que le marcheur peut se retrouver finalement assez longtemps dans le calme des forêts de sapins à hêtres sans rencontrer beaucoup de monde. Les distances entre agglomérations sont grandes ; entre Niderhoff et Saint-Dié-des-Vosges, le sentier ne passe que par de rares écarts sur environ 60 km de distance. Au-dessus de 500 m, le sapin pectiné redevient endémique et les forêts mixtes sont à l’avantage des conifères[4]. L’impression globale de vallées entaillées avec des pentes raides et rocheuses[5] domine sur ce tronçon de la randonnée.
Les Hautes-Vosges cristallines[6] se caractérisent par un paysage plus ouvert dû aux vallées en auge[1],[7]. De même, l’altitude plus élevée donne à ce sentier de nombreux points de vue.
La randonnée permet de découvrir l’estive et les alpages des chaumes avec de nombreuses fermes-auberges[8].
Le marcheur ne pourra pas se rendre compte de la dichotomie géologique du massif vosgien en parcourant ce sentier : il se trouvera en permanence à l’ouest où l’altitude augmente insensiblement[1] vers les crêtes ; à l’est de la ligne sommitale, la faille du fossé rhénan[5] a provoqué des versants abrupts et rocailleux. Pour compléter la découverte du massif vosgien côté oriental, il faudrait idéalement parcourir aussi le GR 5.
À l’exception du pays de Sarrebourg qui se trouve sur la limite des langues germano- romanes, côté francique rhénan, tout le parcours du GR 533 se trouve dans la zone romane, autrefois de patois lorrain[9]. Une infime partie sur Lorquin appartient au lorrain de Seille-et étangs[9] et la partie à l’extrême sud fait partie du domaine franc-comtois. Entre les deux, on est dans l’ancienne aire vosgienne avec le vosgien de la montagne et celui des Vosges granitiques[9]. Quelques tables patoisantes non loin du sentier subsistent dans la partie méridionale, par exemple à Fresse-sur-Moselle.
D’un point de vue historique, le sentier GR 533 permet de passer dans d’anciens états du Saint-Empire romain germanique comme le duché de Lorraine, la Principauté de Salm-Salm et la Franche-Comté. Son caractère historique n’est pas aussi prononcé que dans d’autres GR car il traverse des espaces autrefois moins peuplés aux confins de la Lorraine. En revanche, il donne un bon aperçu des chaumes du massif vosgien. Le sentier traverse, en effet, d’anciennes chaumes secondaires[N 1] reconquises par la forêt ou d’autres primaires abandonnées depuis plus d’un siècle. Avec la chaume Francis ou celle du Grouvelin, le randonneur peut observer la reconversion des pelouses subalpines vosgiennes en pistes de ski.
En s'arrêtant dans les fermes-auberges, les randonneurs liront sur les cartes des plats vosgiens qui compléteront le profil global de ce sentier de grande randonnée essentiellement lorrain:
↑ ab et cClaude Martinaud et Frank Paris, Réussir le commentaire de cartes et de documents géographiques aux concours Agro-Veto : BCPST 2e année, Dunod, , 320 p. (ISBN978-2-10-057200-7 et 2-10-057200-8, lire en ligne), p. 152.
↑Agnès Acker, Encyclopédie de l'Alsace, vol. 5, Editions Publitotal, , 7896 p., p. 3383-3386.
↑Anthony Simon (Création statut Fermes-Auberges en 1976 favorisant une fréquentation accrue des chaumes), La pluriactivité dans l'agriculture des montagnes françaises : un territoire, des hommes, une pratique, vol. 19, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, , 515 p. (ISBN2-84516-192-1 et 9782845161924, lire en ligne), p. 262.
↑ ab et cAlain Litaize et Pascal Joudrier (préf. Christian Poncelet), Vosges : Langue et littérature, Paris, Christine Bonneton, coll. « Encyclopédies régionales », , 431 p. (ISBN2-86253-077-8), chap. 3, p. 224.
Notes
↑Les chaumes secondaires sont d'origine anthropique. Elles sont situées sous la limite de la forêt à une altitude moyenne, en dessous de 1 100 m d'altitude. Les chaumes réalisées par l'homme montaient jusqu'au massif du Donon. Seule la toponymie permet de se rappeler que l'estive a eu lieu autrefois à une altitude relativement basse dans les Vosges gréseuses.