Service militaire en France
Le service militaire en France, ou service national français, est l'ensemble des responsabilités militaires légales dictées aux citoyens pour participer à la défense éventuelle du pays par les armes. Concrètement, il s'agit de la durée passée « sous les drapeaux », permettant d'assimiler une instruction militaire et, devant assurer ainsi à la nation d'avoir une force militaire garantissant, en temps de paix, les missions de sécurité à la charge de la France. Historiquement, le nom a évolué passant de conscription, à service militaire, puis à service national en 1965[1]. La loi Jourdan-Delbrel adoptée le institue la « conscription universelle et obligatoire » pour tous les hommes français âgés de 20 à 25 ans, c'est-à-dire le service militaire obligatoire. Cette loi était destinée à faire face à la grande démobilisation consécutive à la chute de Robespierre en 1794. C'est le texte fondateur du service national en France, qui permettra à Napoléon Ier d'alimenter les armées jusqu'en 1815[2]. Cette conscription est une évolution républicaine de la garde bourgeoise et de la milice provinciale instituées par Louvois au XVIIe siècle. En effet, dans la société d'Ancien Régime, l'armée était composée de professionnels[3]. Le service militaire a connu plusieurs formes depuis la Révolution française. Dans sa dernière forme, il est devenu théoriquement « universel et égalitaire », mais s'il était ouvert aux femmes, il n'était en réalité obligatoire que pour les hommes. En 1996, le président de la République française Jacques Chirac, prend la décision de professionnaliser les armées et de suspendre le service national. Cette décision prend effet avec la loi no 97-1019 du [4]. En 2001, la conscription est arrêtée au profit d'un « parcours citoyen » pour les jeunes, hommes et femmes, à partir de leur seizième anniversaire. Le service national est remplacé par un service volontaire pour une durée variant de un à cinq ans. La conscription n'étant toutefois que suspendue et non supprimée. En 2017, le candidat Emmanuel Macron, alors en campagne pour l'élection présidentielle, annonce dans son programme son souhait de rétablir un service national universel, d'une durée d'un mois[5]. En 2024, selon une étude du CNRS et du Cévipof, 62 % des sondés âgés entre 18 et 25 ans considèrent que « ce serait une bonne chose d'instaurer à nouveau un service militaire obligatoire »[6]. HistoriqueLa conscription ou service militaire obligatoire est la réquisition par un État d'une partie de sa population afin de servir ses forces armées. Elle se distingue en cela d'un enrôlement volontaire. Elle trouve son origine dans l'Antiquité, on la retrouve dans de nombreuses cités helléniques qui en faisaient un usage fréquent mais, dépourvue de caractère de masse, elle était limitée à la classe des « citoyens » qui ne constituait qu'un dixième de la population[7]. Faisant suite aux armées professionnelles de l'Ancien Régime ou de mercenaires utilisées jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la conscription moderne a été principalement développée et créée par la Révolution française, avec la fameuse levée en masse de l'an II ( au ), organisée ensuite par la loi Jourdan, puis abolie par la Charte constitutionnelle du 4 juin 1814, mais avec une formulation ambiguë (article 12 : « La conscription est abolie. Le mode de recrutement de l'Armée de terre et de mer est déterminé par une loi »). Le service militaire est donc réservé à ce moment-là à des volontaires, ayant le statut de professionnels. Néanmoins, à partir de 1688, le roi Louis XIV oblige ses sujets à fournir des milices provinciales pour compléter ses troupes ; les miliciens provinciaux (dont le nom a varié) ont souvent été désignés par tirage au sort. Le , au Conseil des Cinq-Cents, le député Jean-Baptiste Jourdan fait voter la loi qui rend le service militaire obligatoire. Loi Jourdan-DelbrelLe , la loi Jourdan-Delbrel (qui porte les noms du général Jourdan et du député Pierre Delbrel), institue la « conscription universelle et obligatoire ». C'est le fondement du service militaire. L'article premier de la loi énonce : « Tout Français est soldat et se doit à la défense de la patrie ». Tous les hommes français doivent effectuer un service militaire de cinq ans entre 20 et 25 ans. Les conscrits se disposent à un service de cinq ans. Ils sont répartis en 5 classes et chaque année sont appelées une ou plusieurs classes en fonction des besoins militaires. Ier EmpireLe , un décret impérial de Napoléon Ier met en place le conseil de révision et le tirage au sort[8]. Ce décret lui permettra ainsi d'avoir la main sur les conscrits, et ainsi d'agrandir ses troupes[9],[10]. Cette conscription est cependant tempérée par l'institution du tirage au sort. N'effectuaient auparavant leur service militaire que 30 à 35 % des conscrits célibataires ou veufs sans enfant, chaque canton ne devant fournir qu'un certain quota d'hommes. Si sur 100 conscrits d'un canton, 35 devaient être appelés, le conseil de révision se voyait obligé de « monter » jusqu'au numéro 70 voire 80 pour trouver le contingent exigé, compte tenu du nombre des dispensés, soutiens de famille, ajournés ou réformés. Certains conseils de récupération ne retinrent que 25 % des ajournés et réformés. Par contre, les levées anticipées et l'augmentation des contingents à partir de 1808 suscitèrent beaucoup de mécontentement[3]. Les familles qui en avaient les moyens (à partir de 1804) pouvaient négocier une somme devant notaire pour payer un remplaçant qui effectuait son service à la place de leur fils : c'est le principe du remplacement militaire[11].
Les réfractaires refusaient de se présenter au tirage au sort. Il s'agissait surtout de paysans qui, en période de paix, préféraient rester aux champs pour nourrir leur famille. Généralement, les gendarmes les retrouvaient ou la justice faisait payer à leur famille une amende dissuasive[12].
L'exemption, ou réforme, se basait sur des critères physiques. La taille d'abord : il fallait mesurer plus de 1,54 mètre pour être pris. Suivaient les difformités des membres, fréquentes à cette époque, et encore la faiblesse de constitution et les problèmes de vue, les signes de déficience mentale. L'index droit coupé exemptait le conscrit du service car il était inapte au tir, ce qui incitait à des mutilations volontaires. S'ajoutait l'état de la denture qui devait permettre de déchirer les cartouches de papier.
La loi Jourdan exemptait les hommes mariés ou veufs avec enfants. Des lois, particulièrement celle de 1872, contribueront à élargir les motifs de dispense aux familles déjà marquées par les prélèvements militaires ainsi qu'à certaines professions notables, particulièrement les enseignants et les ecclésiastiques. Des sursis d'incorporation pouvaient être accordés aux conscrits en raison des travaux saisonniers. Pourtant, tous les conscrits qui avaient tiré un « mauvais numéro » ne partaient pas ; la loi de fructidor an VII () leur permit de se faire remplacer, possibilité renouvelable en cas de levées successives. En 1813, la Grande Armée est décimée par la retraite de Russie et la conscription touche désormais de jeunes adolescents de moins de vingt ans. On les appelle les Marie-Louise, car le décret est signé par l'impératrice Marie-Louise d'Autriche. Dans les faits, seul un quart des garçons est appelé sous les drapeaux, les autres étant soit exemptés, soit placés dans la réserve, avec la possibilité pour les soldats enrôlés de pouvoir se faire remplacer. Règne de Louis XVIIILoi Gouvion-Saint-CyrLe , la loi Gouvion-Saint-Cyr[13] établit le recrutement par engagement et tirage au sort, injuste puisque les classes aisées y échappaient fréquemment en payant un remplacement. Le service dure 6 ans. Le remplaçant négocie avec l'appelé et sa famille une compensation financière en échange de son engagement. Second EmpireLa loi du , limite le remplacement à la famille proche et crée l'exonération : on ne versera plus une compensation financière à une famille, mais à l'État. En conséquence, ceux qui en ont les moyens peuvent verser une taxe à la Caisse de dotation de l'armée (entre 1 800 et 3 000 francs selon les années), taxe reversée à des sous-officiers ou des hommes de troupe volontaires ayant déjà une expérience militaire. Conséquences : un vieillissement de l'armée, et un déficit de conscrits. Ce déficit atteint 19 000 hommes en 1859. La loi Niel du institutionnalise le service dans la réserve pour tous. Par ce biais, le service militaire devient personnel et universel, mais toujours pas égalitaire : les "mauvais numéros", après leurs cinq ans de service actif, font partie de la réserve durant les quatre années qui suivent. Pour les "bons numéros", il s'effectue dans la Garde nationale mobile aux obligations peu contraignantes. Troisième RépubliqueLe , Léon Gambetta s'exprime en disant « Que pour tout le monde il soit entendu que quand en France un citoyen est né, il est né soldat ». Les fondements du service militaire dit « moderne » vont être posés[14]. Loi Ernest Courtot de CisseyEn 1872, sous la présidence d'Adolphe Thiers, la Troisième République pose les principes du service militaire dit « moderne », sans dispense ni exemption. Le , la loi Cissey[15] indique que le service national est obligatoire. La durée est de 5 ans ou de 6 mois à 1 an, toujours selon la méthode du tirage au sort. Cette loi refuse aux militaires le droit de vote. L'armée devient ce qu'on appelle « la Grande Muette ». Loi Charles de FreycinetLe , la loi Freycinet[16], sur le recrutement de l'Armée est promulguée. Le service militaire passe de cinq à trois ans, mais le tirage au sort perdure. Selon le numéro tiré, la durée du service est de trois ans ou d'un an seulement. Dite « loi des curés sac au dos », elle supprime les dispenses de service militaire aux enseignants, aux élèves des grandes écoles et aux séminaristes. Désormais tout le clergé doit servir sous les drapeaux (régulier et séculier)[14]. Loi Maurice BerteauxLe , la loi Berteaux[17] du ministre de la Guerre du gouvernement Maurice Rouvier (2), préparée par le général André, précédent ministre de la Guerre, supprime le tirage au sort, les payements de remplacements, ainsi que les exemptions (sauf pour inaptitude physique). Désormais tous les hommes sont appelés pour deux ans, pour un service personnel, égal et obligatoire[2]. La loi rétablit ainsi le principe d'égalité de tous devant le service militaire. Comme il y a plus d'appelés, le service est réduit à deux ans, et l'effectif du contingent de l’armée d’active se trouve maintenu à son niveau antérieur. (Toutefois, l'article 33 autorise le gouvernement, « dans le cas où les circonstances paraîtraient l'exiger » à maintenir pour un an supplémentaire la classe libérable)[18]. Cette loi est la loi fondatrice du service militaire durant le XXe siècle. Ce système de recrutement, donne un maximum d'énergie à l'armée mobilisée. Un changement est accompli par rapport aux armées de métier du siècle précédent. Elle permet ainsi à la France d'affronter les difficultés de la Première Guerre mondiale[1]. Le , un décret relatif au recrutement des indigènes algériens met en place un recrutement par tirage au sort d'un contingent fixé en fonction des besoins. La durée du service actif imposé à chaque appelé est de trois ans. Le libéré doit ensuite une période de sept ans comme réserviste (décret no 3668 du publié au Journal officiel le ). Le un décret instituant le recrutement des tirailleurs sénégalais, désignés comme « indigènes de race noire du groupe de l'Afrique occidentale française », prévoit qu'ils « peuvent en toutes circonstances être désignés pour continuer leur service en dehors du territoire de la colonie » et précise que pour eux « la durée du service actif est de quatre ans »[19]. Loi Louis BarthouLe la loi Barthou[20], dite loi des trois ans, allonge le service militaire à 3 ans. Le recensement des appelés s'effectue à 19 ans au lieu de 20 précédemment, abaissant l'âge d'incorporation de 21 à 20 ans. (La classe 1913 est incorporée en 1913 et non 1914). Du service militaire au service nationalEn 1923, le service militaire est réduit de 3 ans à 18 mois. Les premières préparations militaires voient le jour, dont la préparation militaire supérieure (PMS) destinée à sélectionner des officiers issus du contingent. Le , la loi Paul Painlevé, sous le gouvernement Poincaré IV, réduit la durée du service militaire à un an obligatoire[21]. Le cependant, la durée repassera à deux années à la suite de l'arrivée des classes creuses due à la baisse démographique engendrée par la Première Guerre mondiale. Le contingent en 1935 de 230 000 hommes risquant de passer à 118 000 en 1936. Le , les militaires récupèrent le droit de vote perdu en 1872[22]. Quatrième RépubliqueEn 1946, le service militaire est rétabli pour une durée d'un an. Cette loi restaure un service militaire universel et égalitaire. Quatre ans plus tard, en 1950, la durée est portée à 18 mois. Durant la guerre d'Algérie (1954-1962), certaines classes sont rappelées et d’autres maintenues sous les drapeaux jusqu’à 30 mois (la durée du service sera ramenée à 18 mois après la fin des opérations en Algérie). Cinquième RépubliqueÉvolutions du service nationalUne loi du introduit la notion d'objection de conscience[2],[23]. La loi Messmer (du nom du ministre des Armées) du instaure le service national actif de 16 mois en remplacement du service militaire[24]. La loi prévoit quatre formes de service national : un service militaire, un service de défense, la coopération dans un pays étranger et l'aide technique dans les départements et territoires d'outre-mer[25]. Le statut d'objecteur de conscience est défini comme une variante clairement codifiée du service national. Les conseils de révision sont remplacés par les centres de sélection et les « trois jours »[26]. Le , le service national est ramené à un an et les sursis sont limités à 23 ans. Le premier contingent d'appelés à faire 12 mois a été libéré fin (incorporation début ). En 1970, le service national devient accessible aux femmes sous la forme du volontariat[2], et ouvre la possibilité d'un service national dans la gendarmerie[25]. Le , la loi Debré entérine la durée du service national à un an et la limitation des sursis. En août de la même année, la codification des différentes préparations militaires est mise en place, dont la préparation militaire supérieure (PMS), qui permet aux appelés d'accéder au statut d'officier durant leur service national, puis d'officier dans la réserve[27]. Les autres préparations militaires permettent de choisir une arme, Terre, Marine ou Air, et d'accéder à des fonctions de sous-officier. En dépit de la sélectivité, de très nombreux appelés suivront ces préparations militaires, (jusqu'à 10 % du contingent)[28], d'autant qu'elles permettent de choisir une date d'incorporation. Le , le décret no 72-806 signe la mise en place effective du Code du service national, qui recense les lois et les réglementations applicables[29]. À partir de , le ministère de la Défense signe des protocoles avec diverses administrations civiles, permettant à des appelés de remplir des emplois non militaires[30]. Il s'agit de la première forme civile du service national après l'objection de conscience ; en 1996, cela concernait 13 437 personnes pour huit protocoles : ville, rapatriés, handicapés, environnement, anciens combattants, santé, culture et CEA. Le , le service national dans la gendarmerie reçoit sa forme définitive. Les reports initiaux automatiques jusqu'à 22 ans sont créés. Le , une loi ouvre un service civil au sein de la police nationale[25]. Entre 1983 et 1993 des appelés du contingent pouvaient être mis à disposition du ministère du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle pour effectuer leur service à titre de volontaires formateurs en informatique (VFI)[31]. Le [32], la loi Joxe réduit la durée du service militaire à dix mois, celle du service des objecteurs à vingt mois. Dès 1991, des appelés n'effectuaient que dix mois au lieu de douze avant la validation officielle de la loi. Cette loi ouvre aussi la possibilité d’un service de sécurité civile. Au sein même de l'institution militaire, des voix soulignent les disparités de traitement et les injustices du service national en vigueur, comme le général de division Michel Loridon, auteur d'une tribune publiée dans Armées d'aujourd'hui sous le titre : « Service compris ». Suspension du serviceLes bouleversements géopolitiques consécutifs à la disparition du bloc de l'Est remettent en cause la politique française de défense dès le début des années 1990. Ainsi, dans le cadre de la préparation des élections législatives du printemps 1993, le RPR propose en une liste de réformes pour la législature à venir. Parmi celles-ci, la diminution progressive du format des armées par la réforme du service national. Le même document indique que le pays « a besoin de se doter d'une véritable armée professionnelle et doit, dès lors, renoncer au principe de la conscription »[33]. Le , le président de la République française, Jacques Chirac, annonce « sa décision » de professionnaliser les armées[34]. Il laisse entendre que la seule solution est de supprimer définitivement la conscription obligatoire, et de la remplacer par un volontariat. Il lance toutefois un « grand débat national ». Le Premier ministre, Alain Juppé, et le ministre de la Défense, Charles Millon, sont chargés du dossier. Le , la mission d'information de l'Assemblée nationale rend son rapport d'information, « la France et son service », dit « rapport Séguin ». Ce rapport consacre près de 40 pages (sur 170) à souligner les carences de la démarche du gouvernement, ainsi que l'absence de débat approfondi sur le service national et l'absence de consultation suffisante du Parlement. En outre, il formule « les réserves les plus formelles tant sur la durée que sur les modalités de la période de transition de six années ». Dans ce contexte, le général (2S) Michel Loridon rédige un projet de service civil obligatoire (« l'Acte citoyen ») qu'il adresse pour réflexion aux différentes autorités et aux élus chargés des sujets de Défense. Le « grand débat national » prend fin le . Le chef de l'État annonce la teneur de la réforme du service national. Les hommes nés en 1978 et auparavant continueront d'effectuer le service selon l'« ancienne formule », dont la « durée sera progressivement réduite ». Ils connaîtront une « disparité de destin et d'obligation », mais « les besoins de la défense nous l'imposent ». Les hommes nés en 1979 constitueront une année « blanche », entre les « ancienne » et « nouvelle » formules, et ne passeront pas du tout sous les drapeaux. La loi de programmation militaire (no 96-589) est adoptée le , après déclaration d'urgence, et publiée au Journal officiel le . Elle fixe à six années la durée de la transition entre armée de conscription et armée professionnelle, ainsi que le budget alloué à cette transition. Le , un premier projet de loi portant réforme du service national, dans lequel figure le rendez-vous citoyen d'une semaine et la suspension de la conscription, est déposé au Parlement par Charles Millon. La dissolution de l'Assemblée nationale le en suspend l'examen. La nouvelle majorité issue des élections du mois de juin ne reprend pas le texte ; elle adopte le suivant en première lecture, après déclaration d'urgence, un nouveau projet de loi portant réforme du service national. Adoptée définitivement le , la loi entre en vigueur le . L’appel sous les drapeaux est suspendu. Dès lors, sont mis en place le recensement et la journée d'appel de préparation à la défense (JAPD). Cette journée est étendue aux jeunes femmes et ouvre la possibilité d'effectuer des périodes de volontariat dans divers secteurs de la défense, de la sécurité, de la solidarité, de la coopération et de l’aide humanitaire[25]. Les hommes et femmes nés en 1980 ou après sont seuls concernés. La loi crée la préparation militaire d'initiation et de perfectionnement à la défense nationale (PMIP-DN)[35]. La préparation militaire supérieure (PMS) est conservée, en vue de pourvoir en officiers de réserve. Elle est complétée le par une loi relative aux volontariats civils. Le , le collectif « SansNous » est créé. Fédérant les derniers sursitaires, il se fixe comme objectif d'abréger la fin du service national et d'écarter les poursuites judiciaires qui pourraient être engagées contre les déserteurs ou contre les insoumis. Le suivant, en réaction aux actions des derniers sursitaires, le ministre de la Défense, Alain Richard, annonce devant l'Assemblée nationale que les titulaires de CDI seront désormais exemptés de fait. Le suivant, le ministre de la Défense annonce des mesures de valorisation pour les derniers appelés au service national, comme la libération anticipée au bout de huit mois de service pour les appelés trouvant un CDI pendant cette période et une prime de 4 000 F pour ceux qui iront au bout des dix mois. Le , le décret no 2001-550 relatif à la libération anticipée des appelés du service militaire est signé, mettant fin à la conscription avec environ une année d'avance en regard de la période de transition initialement fixée. Les appelés militaires déjà sous les drapeaux sont tous libérés le , chaque contingent effectuant un mois de service en moins que le contingent précédent. Les derniers objecteurs de conscience sont libérés en . En 2002, la conscription est suspendue. Un « parcours citoyen » est mis en place. Il est constitué d'un recensement, d'une information délivrée par l'Éducation nationale sur le domaine de la Défense et de la Journée défense et citoyenneté. Le service national est remplacé par un service volontaire, ouvert à tous les jeunes Français de 18 à 26 ans, nés en 1980 ou après, pour une durée variant d'une à cinq années. Le , le service militaire volontaire (SMV) est créé. Rapidement, le suivant, un premier centre du service militaire volontaire ouvre à Montigny-lès-Metz. Dispositifs citoyensL'engagement au service de la France est renforcé par des dispositifs civiques mis en place tout au long de la Cinquième République :
Service national universelLors de la campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron présentait le projet de service national universel : un «service national de durée courte, obligatoire et universel», « véritable projet républicain, qui doit permettre à notre démocratie d'être plus unie et d'accroître la résilience de notre société »[36]. En , le Premier ministre Édouard Philippe annonce la mise en place d'un service national universel (SNU) d'une durée d'un mois pour tous les jeunes, filles et garçons, âgés de 15 à 17 ans, ayant quatre objectifs : transmettre un socle républicain, renforcer la cohésion nationale, développer une culture de l’engagement, accompagner l’insertion sociale et professionnelle[36]. Gabriel Attal, nommé le secrétaire d'État auprès de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, déclare lors de sa prise de fonctions que la mise en place du SNU est « la grande réforme de société du quinquennat ». Il aura la charge d'aider son ministre à mettre en place ce nouveau service national dont le lancement fait débat. A ce moment, les contours exacts du SNU ne sont pas encore connus et beaucoup de flous entourent son lancement[37]. En juillet 2020, Gabriel Attal quitte cette fonction pour devenir porte-parole du gouvernement, alors qu'aucun projet de loi n'a été déposé. Le SNU est constitué d'une phase obligatoire comprenant deux semaines en séjour de cohésion en dehors du département d'origine (en internat, avec port de l'uniforme et thèmes d'engagement : activités physiques, sportives et de cohésion ; citoyenneté et institutions nationales et européennes ; découverte de l'engagement ; développement durable et transition écologique et solidaire ; autonomie, connaissance des services publics et accès aux droits ; culture et patrimoine ; défense, sécurité et résilience nationales) puis deux semaines d'une mission d'intérêt général au sein d'une association, d'une administration ou d'un corps en uniforme. Une deuxième phase, facultative, consiste en un engagement pour une durée de trois mois à un an, dans un cadre en lien avec la défense et la sécurité (armées, police, gendarmerie, pompiers, sécurité civile), l’accompagnement des personnes, la préservation du patrimoine ou l’environnement. Elle peut également être accomplie dans le cadre de l’actuel service civique[36]. Gabriel Attal, alors Premier ministre, annonce le 30 janvier 2024 lors de sa Déclaration de Politique Générale à l'Assemblée nationale, «lance(r) les travaux en vue de sa généralisation à la rentrée scolaire 2026.»[38] OpinionsEn 1899, les dispenses de service militaire aux enseignants, aux élèves des grandes écoles et aux séminaristes sont supprimées. Le général Émile Jourdy écrit :
— Général Émile Jourdy, L’instruction de l’armée française de 1815 à 1902, Paris, Félix Alcan, 1903, p. 200-201, cité par Odile Roynette-Gland, « L'impossible émergence d'une culture de la confiance dans l'armée française avant 1914 », Mil neuf cent, 2015/1 n° 2033, De Dreyfus à Verdun, Penser l’horizon militaire (1906-1916), p. 31-50, ISSN 1146-1225 En 1973, Daniel Pennac, dans son livre pamphlet Le Service militaire au service de qui ?, définissait le service militaire comme un acte citoyen[39], qui permettrait d'accéder à une forme de maturité sociale. À son arrivée, le nouveau soldat recevait un uniforme ; en conséquence, il remisait ses vêtements civils. On lui donnait une coupe de cheveux standardisée, très courte et impersonnelle. Il passait de nouveau la visite médicale où il passait une série d'examens afin de définir son aptitude à servir l'unité assignée[40]. La pratique militaire faisait découvrir une forme de hiérarchie sociale, concrétisé par le système des grades, celui des décorations et des dignités[41]. En 2024, selon une étude du CNRS et du Cévipof, 62% des Français âgés entre 18 et 25 ans considèrent que « ce serait une bonne chose d'instaurer à nouveau un service militaire obligatoire »[6]. Aspects culturelsFêtes des conscritsDans de nombreuses communes (pour la plupart rurales), les appelés organisaient des manifestations avant leur départ. Après la guerre d'Algérie, le manque d'adhésion de la jeunesse au principe du service militaire avait fait pratiquement disparaitre cette tradition dans la grande majorité des communes. Le Service national suspendu, ces fêtes des conscrits sont encore cependant toujours organisées dans certains villages, soit par des jeunes (rarement), soit (beaucoup plus souvent) par des anciens appelés. Expressions relatives au service
Dans les artsBande dessinée
Télévision
Cinéma
Voir à la partie Filmographie de l'article suivant :
Dans Le juge Fayard dit le shérif (Yves Boisset, 1977), le personnage de Camus, joué par Jean-Marc Thibault, déclare aux journalistes, à sa sortie de prison : « Les gardiens ont été très corrects. Vous savez, ce n'est pas pire que le service militaire ! ». Chanson
Littérature
Notes et références
Voir aussiBibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Articles connexes
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