Stélio Farandjis, né le à Sartrouville en Seine-et-Oise (auj. Yvelines)[1], est un universitaire, un syndicaliste, un homme politique et un écrivain français. Il a rédigé une thèse sur Condorcet. Il a été secrétaire-général-adjoint du SNESUP (Syndicat national de l'enseignement supérieur) de 1969 à 1975 et secrétaire-général du Haut Conseil de la francophonie de 1984 à 2001.
Formation
Né dans une famille d’origine grecque arrivée en France en 1923, de religion orthodoxe, Stélio Farandjis est élève du cours complémentaire Félix-Pécaut dans le XVIIe arrondissement de Paris[1].
Militant au Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNESup) et partisan de l'alliance de ce syndicat avec les communistes, il est candidat à sa direction en 1967 sur une liste conduite par le communiste Guy Bois, battue par celle d'Alain Geismar. Il rejoint alors la tendance « Action syndicale », qui reprend la direction à partir de 1969. Il restera plusieurs années au bureau national puis à la commission administrative nationale du SNESup, et deviendra en 1970 secrétaire-adjoint du SNESup, pour les questions de formation permanente, de sport et de relations internationales[1].
En 1979, après l'échec de l'Union de la gauche, Stélio Farandjis lance avec Guy Bois membre du PCF et René Buhl de la CGT, une vaste pétition "Pour l'Union dans les luttes" qui recueillera plus de 140 000 signatures selon René Buhl[4].
En 1984, il est nommé par François Mitterrand secrétaire général du Haut Conseil de la francophonie organisme dont il a été l'initiateur. Par cette entité étaient réunies, sous l'autorité du Président de la République Française (vice-président Léopold Sédar Senghor) "des personnalités françaises et étrangères autour d'une politique internationale de la langue française"[5]. Reconduit en 1995 dans cette fonction par Jacques Chirac, il y demeure jusqu'en 2001.
Stélio Farandjis est l'un des artisans de la montée en puissance de l'idée francophone et du dialogue qui s'est noué avec d'autres grands ensembles linguistiques : l'Arabophonie, l'Hispanophonie, la Lusophonie. Il crée dès 1983 lors de sa rencontre officielle avec le ministre algérien de la cultureAbdelmadjid Méziane le terme d'« arabofrancophonie » qui désigne « la situation qui dépasse la simple coexistence et implique un dialogue entre les deux cultures : le monde arabe et le monde francophone »[6].
Il prend sa retraite de secrétaire général du Haut Conseil de la francophonie en , et est alors nommé inspecteur général de l'Éducation Nationale. Il rédige le rapport L'éducation à la francophonie (dans l'enseignement primaire, secondaire et supérieur) remis au ministre de la Jeunesse, de l'Éducation nationale et de la Recherche Luc Ferry en . Stélio Farandjis est depuis 2004 inspecteur général honoraire de l'Éducation Nationale.
Il est par ailleurs coprésident de l'Association pour le dialogue islamo-judéo-chrétien à partir de 1982[1], coprésident de l'Union internationale pour le dialogue interculturel et religieux et l'éducation de la paix, membre du Conseil d'administration du Festival des Francophonies en Limousin et membre du Comité Scientifique du Pôle Management des entreprises culturelles et industries créatives de l'ESC Dijon.
Citations
"La francophonie est l'alliance de l'universalité française avec le principe de la diversité. En effet désormais le français n'est plus la création des seuls Français, il est la propriété commune des peuples qui le parlent et le font vivre"[7].
"Une autre idée n'a fait que grandir en moi au fil des années : la nécessité absolue d'allier unité, égalité et diversité... j'ai forgé la devise "Égaux, Différents, Unis" pour le timbre à l'effigie de la francophonie en 1985[8]".
Initiateur de la publication annuelle État de la Francophonie dans le monde, Stélio Farandjis est également l'auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux textes, parmi lesquels :
Éducation permanente et socialisme (en collaboration avec Jean-Paul Bachy, Gérard Delfau, Dominique Taddei, Commission permanente de Démocratie et Université), Paris, Tema-éditions, 1973
Préface de Jaurès écrivain, Camille Grousselas, éd. européennes Érasme, 1990
Francophonie fraternelle et civilisation universelle, La Garenne-Colombe, Ed. de l'Espace européen, 1991
Francophonie et humanisme: débats et combats, éditions Tougui, Paris, 1993
Préface de Socio-économie de la musique en France, Mario d'Angelo, La Documentation Française, Paris, 1997
Préface de La chrétienté orthodoxe, Maurice Zinovieff, Paris, Publisud, 1997
Philosophie de la Francophonie. Contribution au débat, L'Harmattan, 1999
"L'Occident entre mythe et réalités. Le poids de l'histoire, le défi de l'avenir", in Djamchid Assadi, Mario d'Angelo (coord.) Regards croisés sur l'Occident, EurOrient, N°31, 2011, L'Harmattan, p. 33-42, (ISBN978-2-296-54307-2).