Stalingrad ou L'ennemi aux portes au Québec et en Ontario (Enemy at the Gates) est un film multinational réalisé par Jean-Jacques Annaud, sorti en 2001.
Vassili Zaïtsev est un jeune tireur d'élite. Pendant le siège de Stalingrad, il rencontre Danilov, un officier politique de l'Armée rouge, auquel il démontre ses talents en tuant des Allemands, notamment des officiers, avec des tirs de fusils rapides et précis. Danilov propose au commandement de faire de Vassili un héros, une idole, pour redonner espoir aux hommes, en publiant ses exploits. En riposte, l'état-major allemand dépêche son meilleur tireur d'élite, le major König. Au cœur de la bataille de Stalingrad, une traque s'engage alors entre les deux héros. La bataille, ainsi que l'état de grâce de Vassili auprès du commissaire politique, semblent suspendus à l'issue du duel.
Sacha est un garçon soviétique qui connaît König et Vassili. Il travaille pour Danilov et donne des informations tronquées à König, qui aident Vassili. König finit par comprendre que le garçon travaille pour les Soviétiques et le pend. Vassili et Danilov font la connaissance de Tania Tchernova, Danilov pense entamer une relation avec elle, mais lorsqu'il se rend compte que c'est Vassili qui bénéficie de ses faveurs, il envoie une lettre à ses supérieurs pour dénoncer un comportement défaitiste de Vassili. Peu après, Tania est frappée par un éclat d'obus. La pensant morte, Danilov regrette d'avoir trahi son ami. Il décide alors d'aider Vassili en s'exposant à découvert, pour que König lui tire dessus et ainsi révèle sa position. Danilov meurt d'une balle dans la tête, et lorsque König sort de sa cachette et s'approche pour constater l'état de la victime, Vassili le tue à son tour d'une balle dans la tête.
Tania survit finalement à sa blessure et Vassili la retrouve dans un hôpital.
Certains éléments de la bande originale du film sont empruntés à des compositeurs russes. Ainsi, le thème de trompette apparaissant de manière récurrente tout au long du film serait emprunté à la Première Symphonie de Sergueï Rachmaninov. Un court passage de la bande originale (situé lors de l'ultime apparition du commissaire du peuple Danilov) est clairement emprunté au début de la Symphonie no 11 de Dmitri Chostakovitch. Le thème de Vassili et Tania ferait, quant à lui, penser au thème de La Liste de Schindler, composé par John Williams.
L'histoire de ces deux ennemis s'inspire de l'affrontement entre Vassili Zaïtsev, héros de la guerre patriotique russe et à qui ont été attribués 242 ennemis abattus[réf. nécessaire], et son rival allemand, le major Heinz Thorvald, maître instructeur des tireurs d'élite allemands, envoyé à Stalingrad pour tuer celui qui était devenu un des symboles de la résistance soviétique face à la Wehrmacht. L'existence de ce major Thorvald fait l'objet d'un débat, certains historiens avançant qu'il aurait été créé par la propagande soviétique pour accroître le prestige de Zaïtsev.
Erreurs
On voit deux tourelles de T-34/85 sur le train au début du film (en ). Or le T-34/85 date de 1944.
Le personnage de Sacha Filippov est grandement modifié par rapport à la réalité : dans le film il a une dizaine d'années alors qu'en réalité il a dix-sept ans. En outre, dans le film, il donne des renseignements aux Allemands pour de la nourriture et des informations aux Soviétiques pour aider Vassili Zaïtsev, En réalité, il ne donnait pas de renseignements aux Allemands et obtenait des informations pour les Soviétiques du fait qu'il était cordonnier pour les Allemands et non parce qu'on lui en donnait en contrepartie de la nourriture.
Vassili Zaïtsev était militaire depuis 1936 et était déjà sous-lieutenant en arrivant à Stalingrad, et non un simple soldat inexpérimenté comme le film le montre.
Une fois de plus, comme dans de nombreux livres ou documentaires, le commandant en chef allemand est appelé « von Paulus ». En réalité son nom est Friedrich Paulus.
Sur la base de 137 critiques collectées par Rotten Tomatoes, le film a reçu une note d'approbation de 54 % des critiques avec une note moyenne pondérée de 5,7⁄10. Les critiques ont été résumées comme « Atmosphériques et passionnantes, Stalingrad a le bon aspect de la guerre. Cependant, l'histoire d'amour semble hors de propos ». Sur Metacritic, qui attribue une note normalisée, a calculé un score moyen de 53⁄100, basé sur 33 évaluations.
L'accueil en France est un peu plus enthousiaste, puisque pour 24 critiques, le site Allociné lui attribue une moyenne de 3.3⁄5
Box-office
Malgré son grand budget de 68 000 000 dollars, le film a réussi à rembourser son budget en ramassant en Amérique du Nord 51 401 758 dollars et en totalisant au niveau mondial 96 976 270 dollars.
En France, le film est un grand succès avec 1 108 034 entrées.
La série Call of Duty rend hommage au film à trois occasions. Dans le premier opus, la campagne soviétique s'ouvre sur une scène similaire à celle du film : les troupes russes traversent la Volga en étant mitraillées par l'aviation allemande, après quoi le joueur atteint la ville où des officiers soviétiques distribuent des fusils et des munitions.
Dans le second, lors de la campagne russe, le joueur joue un soldat russe prénommé Vassili, lors des missions à Stalingrad.
Le RTSCompany of Heroes 2 rend également hommage au film à travers une cinématique de la campagne reprenant la quasi-intégralité des plans du franchissement du fleuve et des hommes qui montent à l'assaut le tout en image de synthèse gérées par le moteur du jeu lors de l'introduction de la campagne soviétique à Stalingrad.
Dans le cinquième opus, Call of Duty: World at War, une mission est en partie inspirée du film. Le joueur contrôle un tireur d'élite russe muni d'un Mosin-Nagant (l'arme de Vassili) et tente d'abattre un général allemand avec l'aide d'un sergent soviétique.