Issue d'une famille de lecteurs et de musiciens, elle voue dès l'enfance un intérêt aux mots. Pensionnaire dans un petit collège de Nicolet où enseignent des religieuses peintres, musiciennes et comédiennes, elle y fait la plus grande partie de ses études. C'est par la correspondance avec son grand-père qu'elle développe sa plume dans sa jeunesse. Pourtant, elle n'envisage jamais de faire carrière dans le domaine de l'écrit. Après ses études à Nicolet, elle étudie la littérature et l'histoire de l'art à l’Université de Montréal, où elle obtient un baccalauréat ès arts en 1964. Elle participe à deux créations de la troupe théâtral Les Apprentis-sorciers. Elle enseigne le français de 1969 à 1974.
Elle se fait d'abord connaître comme auteure-compositrice-interprète dans les années 1960-1970. Elle est couronnée du prix du Patriote en 1970 pour sa carrière musicale. Son succès en musique lui permet de se consacrer plus aisément à l’activité littéraire.
En 1978, elle publie son premier roman, intitulé Flore Cocon, qui attire l'attention du public et des critiques. L’écriture apparaît rapidement comme une nécessité pour elle. Essais, romans, poésie, nouvelles, elle explore toutes les formes de l’écrit. L’auteure ne cherche délibérément pas à se ranger dans une spécificité générique, puisque l’essentiel pour elle, c’est d’écrire.
Elle participe à la promotion de la littérature québécoise en fondant en 1978 une maison d’édition, Le Biocreux, avec Paul Paré, où paraît La Survie (1979), son premier recueil de nouvelles.
Elle continue de produire à un rythme particulièrement soutenu pendant les années 1980 une suite d'ouvrages où reviennent les thèmes de l'affranchissement de la femme envers les traditions, du poids de l'emprise familiale et du conformisme social, ainsi que de la menace et de la violence qui régissent les relations de pouvoir au sein du couple et de la famille. Son roman Laura Laur remporte le prix du Gouverneur général 1983, catégorie roman, mais c'est L'Obéissance (1991), récit sans concessions d'une mère infanticide, qui demeure son plus gros succès critique et public.
Parallèlement à ses romans et poèmes, Suzanne Jacob fait également entendre sa voix de femme dans Liberté et dans la revue féministe La Gazette des femmes dans laquelle elle assure la chronique «Ah!» de 1981 à 1991.
Elle fait partie de l'Académie des arts et des lettres du Québec depuis 2001. La même année paraît Rouge, mère et fils, « une fiction où de nombreuses histoires individuelles se superposent et se nouent de façon tout à fait étonnante »[2].
La Bulle d'encre, Montréal, Presses de l'Université de Montréal/Boréal, 1997 ; réédition, Montréal, Boréal, coll. « Boréal compact » no 130, 2001 - Prix de la revue Études françaises
« Des images de synthèse » dans la bulle d'encre (1997)
Le Bal des humains, Laval, Les 400 Coups, 2007 (en collaboration avec le sculpteur Patrick Cady)
↑Voir par exemple Anne Caumartin, « La fuite comme acte éthique : le discours générationnel chez Hélène Lenoir et Suzanne Jacob », Études françaises, vol. 46, no 1, , p. 53-61 (lire en ligne), ou Collectif, « Suzanne Jacob », Voix et Images, numéro préparé par Lori Saint-Martin et Christl Verduyn, vol. 21, n° 2 (62), hiver 1996, p. 212-412 [lire en ligne].
↑Doris G. Eibl, « L’entendu et l’autrement : aspects du métissage dans Rouge, mère et fils de Suzanne Jacob », Études françaises, vol. 40, no 1, , p. 95-110 (lire en ligne)