Le taux de rémunération des dépôts, ou taux de la facilité de dépôt, est le taux d'intérêt fixé par la banque centrale auquel sont rémunérés les dépôts que placent les banques et autres établissements financiers auprès de la banque centrale. Il fait partie des trois taux directeurs.
Concept
Le taux de rémunération des dépôts permet à la banque centrale de rémunérer les dépôts des banques commerciales sur leur compte à la banque centrale. Il s'agit d'un outil de régulation macroéconomique.
Pour inciter les banques à prêter plus (et ainsi stimuler la croissance), la banque centrale peut baisser son taux de rémunération des dépôts ; pour freiner l'inflation (et ainsi refroidir la machine économique), la banque centrale peut augmenter son taux de rémunération des dépôts[1].
En effet, si le taux de rémunération des dépôts est inférieur au taux du marché, cela incite les banques à utiliser leurs liquidités excédentaires pour prêter. S'il est supérieur au taux du marché, les banques commerciales sont incitées à déposer leur argent[2].
Historique
Le taux de rémunération des dépôts est plafonné par les politiques américaines du New Deal afin d'inciter au maximum les banques à prêter. Le plafond est supprimé dans les années 1980[3].
Une étude menée en 2019 par Lawrence Summers montre qu'un taux de rémunération des dépôts négatif entame la rentabilité des banques commerciales, et les entraîne à augmenter les taux d'intérêts sur les prêts qu'elles accordent aux ménages et aux entreprises[9]. Des systèmes à deux paliers sont créées à la suite de la publication de cette étude[10]. Toutefois, une étude de 2016 de Demiralp, Eisenschmidt et Vlassopoulos montre que l'augmentation des liquidités en excès d'une banque d'un point de pourcentage conduit à une augmentation de 0,01 point de pourcentage de ses prêts aux ménages et institutions non financières[11].
↑Valérie Venck, « La BCE laisse sa politique monétaire inchangée malgré la crise sanitaire », AGEFI, , p. 1 (lire en ligne)
↑Gauti Eggertsson, Ragnar Juelsrud, Lawrence Summers et Ella Getz Wold, « Negative Nominal Interest Rates and the Bank Lending Channel », National Bureau of Economic Research Papers, National Bureau of Economic Research, (lire en ligne)
↑(en) Selva Demiralp, Jens Eisenschmidt et Thomas Vlassopoulos, « Negative Interest Rates, Excess Liquidity and Retail Deposits: Banks’ Reaction to Unconventional Monetary Policy in the Euro Area », ECB Working Paper, Social Science Research Network, no ID 3391745, (lire en ligne, consulté le )