Les théâtres patentés étaient des théâtres qui furent autorisés à produire du « théâtre parlé » après la restauration du roi Charles II d'Angleterre en 1660. Les autres théâtres avaient interdiction de présenter de tels spectacles « sérieux », mais ils pouvaient jouer des comédies, des pantomimes ou des mélodrames. Le drame était aussi mis en scène, mais en l'entrecoupant de chants et de danses, afin que l'ensemble ne parût pas trop sérieux ou dramatique.
Après les problèmes rencontrés sous la direction de Charles Killigrew, le fils de Thomas, la King's Company fut absorbée en 1682 par sa rivale, la Duke's Company. Les deux troupes fusionnèrent sous le nom d'United Company à Drury Lane, sous l'autorité de l'ancien dirigeant de la Duke's Company, Thomas Betterton. Cette compagnie disposait alors du complet monopole sur le « théâtre parlé » de Londres, et la production théâtrale en souffrit, en qualité et en quantité[2]. En 1693, un avocat, Christopher Rich, s'empara de la direction de la troupe, mais ses méthodes autoritaires provoquèrent une scission parmi les acteurs en 1694. Betterton obtint de Guillaume III en 1695 l'autorisation de former une troupe théâtrale au vieux théâtre de Lincoln's Inn Fields. En 1720, la troupe s'installa au Théâtre Royal de Covent Garden, qui est l'actuel Royal Opera House. Les deux théâtres patentés fermèrent en été.
D'autres lettres patentes furent accordées à des troupes d'autres villes d'Angleterre, comme au Théâtre royal de Bath en 1768, au Théâtre royal de Liverpool in 1772, et au Théâtre royal de Bristol en 1778.
(en) Judith Milhous, Thomas Betterton and the Management of Lincoln's Inn Fields, 1695–1708, Carbondale, Southern Illinois University Press, , 304 p. (ISBN978-0-8093-0906-1)