Le Shadow est à l'origine un pseudonyme utilisé par un annonceur radio pour l'émission Detective Story Hour, une adaptation radiophonique d'histoires tirées du pulp éponyme[1]. Accompagné par la partition Le Rouet d'Omphale de Camille Saint-Saëns, l'acteur Frank Readick énonce la devise du personnage : « Who knows what evil lurks in the hearts of men ? The Shadow knows... » avant d'éclater d'un rire diabolique clôturant l'introduction[2].
Le personnage rencontre un tel succès que Street & Smith, l'éditeur de Detective Story Hour, crée, pour exploiter la popularité du nom, le Shadow Magazine le [3].
C'est le journaliste et magicien Walter B. Gibson qui est chargé de faire du Shadow un véritable personnage et d'écrire les premiers récits le mettant en scène. Sous le pseudonyme de Maxwell Grant, il écrira 282 des 325 courts romans et une douzaine de nouvelles. À partir de 1938, Gigson collabora avec Lester Dent, créateur de Doc Savage, pour écrire un certain nombre d'histoires pour le héros.
L'apparence du Shadow - chapeau sombre et cape noire - rappelle nettement celle de Judex, justicier héros du film muet homonyme de Louis Feuillade, dont le premier épisode portait aux États-Unis le titre The Mysterious Shadow. Le personnage a par ailleurs des similarités avec un autre héros de cinéma muet, The Shielding Shadow (connu en France sous le titre Ravengar) avec qui il a en commun un pouvoir d'invisibilité. Selon Xavier Fournier, les ressemblances sont telles que l'on peut considérer que The Shadow est une « fusion » entre Judex et Ravengar. Incidemment, dans les années 1940, des comic strips du Shadow — personnage alors inconnu des lecteurs français — sont publiés en France dans une traduction qui les transforme en aventures de Judex[4].
The Shadow est, à son tour, l'une des inspirations de Batman, qui apparaît en 1939[4].
Les aventures radiophoniques du Shadow s'arrêtèrent en 1954.
Adaptations
Bandes dessinées
The Shadow a fait l'objet de nombreuses adaptations en comics :
Street & Smith publièrent un magazine de comics dans lequel apparaissait un Shadow Comic qui dura 101 numéros entre 1940 et 1948.
Archie Comics publia aussi des comics du Shadow, sous le label Mighty Comics. Au départ, le Shadow était plus ou moins inspiré de l'émission radio, mais Jerry Siegel lui donna un aspect plus kitsch à partir du numéro 3.
La version la plus célèbre reste celle sortie dans les années 1970, réalisée par Dennis O'Neil et Michael William Kaluta et sortie chez DC Comics. Le numéro 11 de cette série reste le plus intéressant pour les fans, car il fait apparaître un autre héros des pulps, The Avenger.
De 1989 à 1992, DC publia une série, The Shadow Strikes, par Gerard Jones et Eduardo Barreto, dont l'esprit reste fidèle aux origines du Shadow.
Dark Horse Comics publia trois mini-séries, dont une adaptation du film de 1994.
Filmographie
Courts métrages
1931 : A Burglar to the Rescue de George Cochrane.
Il existe un flipper de café The Shadow, fabriqué par Midway Manufacturing Company (Williams/Bally) en . Il reprend assez bien les principaux thèmes du film[5].
Notes et références
↑Le personnage éponyme est celui qui donne son nom au livre, au film ou à la revue, et non l'inverse
↑(en) Simon Callow, Orson Welles, vol. 1 : The Road to Xanadu, Vintage, 1996, p. 320-321.
(en) Charles Coletta, « Shadow, The », dans M. Keith Booker (dir.), Encyclopedia of Comic Books and Graphic Novels, Santa Barbara, Grenwood, , XXII-XIX-763 (ISBN9780313357466), p. 567-569.
(en) Frank Eisgruber Jr., Gangland's Doom : The Shadow Of The Pulps, Chicago, Starbrite, .
(en) Karin Fast et Henrik Örnebring, « Transmedia world-building : The Shadow (1931–present) and Transformers (1984–present) », International Journal of Cultural Studies, vol. 20, no 6, , p. 636-652 (DOI10.1177/1367877915605887).
(en) Robert Sampson, The Night Master, Pulp Press, , 216 p. (ISBN978-0-934498-08-1).