Thibaut ou (Theudebaldus en latin) theut (peuple)[1] et bald (audace, hardi)[2] « hardi dans le peuple[3] » en vieux-francique est le fils de Thibert Ier et de Deoteria[4]. Il devient roi en 548[5], alors qu'il est encore mineur[6], à la mort de son père[7]. Un gouverneur assure la direction du royaume[6]. Les Alamans, qui étaient soumis au royaume depuis le règne de son père, lui restent fidèles[8].
À la mort de Saint Gall, évêque de Clermont, les évêques demandent au prêtre Caton de le remplacer mais celui-ci refuse[10]. Il est tout de même élu par les clercs mais se querelle avec l'archidiacre Cautin. Celui-ci, pour se venger, prévient Thibaut de la mort de Saint-Gall qui le fait ordonner évêque de Clermont à la place de Caton[11].
Une ambassade d'Ostrogoths demande le soutien des Francs contre les Romains mais Thibaut leur refuse son soutien. Cependant, Leutaris et Buccelin, Alamans d'origine, qui avaient été nommés commandants des armées par Thibert Ier, acceptent de combattre aux côtés des Ostrogoths[12]. Ils lèvent alors une armée composée de soixante quinze mille hommes d'origine franque et alémanique[13]. Les Francs s'emparent de Parme et Buccelin repousse les Romains commandés par le général des HérulesFulcaris[14]. Ils se voient ensuite accorder l'accès à toutes les villes occupées par les Ostrogoths[15]. Ils pillent ensuite tout le pays mais en épargnant les églises[16], respect que les Alamans, de religion païenne, ne partagent pas. Ainsi, ceux-ci violent systématiquement les lieux sacrés[17]. Leutaris décide finalement de retourner en Gaule, laissant son frère Buccelin, qui a prêté serment aux Ostrogoths, combattre les Romains[18].
Souffrant d'un handicap physique, voire de dégénérescence[19], Thibaut voit son état s'aggraver jusqu'à devenir complètement impotent. Il finit par mourir en 555[20] avant l'âge de 20 ans.
Thibaut étant mort sans laisser de descendance, son grand-oncle Clotaire Ier accapare son royaume et épouse sa veuve[9]. Puis, réprimandé par les évêques, il la quitte et la donne à Garivald, duc de Bavière.
Références
↑Ivan Gobry, Clotaire II, collection « Histoire des rois de France », éditions Pygmalion, p. 11.
↑Stéphane Lebecq, Les origines franques, Ve – IXe siècle, Seuil (Nouvelle histoire de la France médiévale, 1), 1990, pp. 108-109.
↑Laurence Charlotte Feffer et Patrick Périn, Les Francs Tome 2 : À l'origine de la France, Armand Collin Editeur, Paris, 1987, p. 130.
↑Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre III, 27.
Grégoire de Tours (trad. Robert Latouche), Histoire des Francs, coll. « Les Classiques de l'histoire au Moyen Âge, 27-28 », Les Belles Lettres, Paris, 1963, 2 tomes, réédition 1995.