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D'abord médecin, sa carrière en médecine fut difficile et peu brillante. Il se tourna vers la littérature qui ne fut guère plus lucrative à ses débuts. Toutefois, vers 1748, deux de ses romans lui permettent d'améliorer l'ordinaire. Il connaît bien le français et fait un premier voyage à Paris en 1750.
En 1763, il effectue un grand voyage en famille de la France à l'Italie. Prématurément vieilli à 42 ans par le travail, une maladie de poitrine, les déceptions et la perte d'une fille, il quitte la Grande-Bretagne pour un séjour d'un an et demi sur les rivages méditerranéens. Il passa par Boulogne, Paris, la vallée du Rhône pour rejoindre Montpellier. Il prend de nombreuses notes sur les régions visitées qu'il envoie dans ses nombreuses lettres à ses amis d'Angleterre.
Il décrit ainsi le passage du bac au village de Saint-Laurent-du-Var : « Six de ces hommes, les pantalons retroussés jusqu'à la ceinture, avec de longues perches en main, prirent soin de notre voiture et, par mille détours, nous conduisirent sains et saufs à l'autre bord[2]. »
Il arrive à Nice fin 1763[3]. Il y reste jusqu'au printemps 1765, un séjour entrecoupé d'un voyage en Italie. Il recouvre la santé sous le soleil hivernal.
À son retour, il publie un ouvrage en deux volumes intitulé Travels through France and Italy, écrit avec un regard acerbe. Il décrit les ruines romaines de Cemenelum et dépeint la vie populaire. Extraits d’un de ses récits concernant les « festins » niçois qui se placent entre le printemps et l’été : « [Hommes et femmes] se réunissent dans les plus beaux habits et dansent au son du fifre et du tambour. Des étalages ambulants offrent de la pacotille, des bibelots à offrir, des gâteaux, du pain, des liqueurs, du vin. Toute la société de Nice s’y rend. J’ai vu toute une noblesse à l’un de ces festins, qui se tenait sur la grande route en été, mêlée à une foule immense de paysans, de mules et d’ânes. Elle était couverte de poussière et transpirait de tous ses pores dans la chaleur excessive de l’été. Je serai fort ennuyé de savoir d’où peut naître leur plaisir dans ces occasions ou bien d’expliquer pourquoi ils vont tous à ces rendez-vous, à moins que cela ne leur soit prescrit comme une pénitence ou comme un avant goût du purgatoire. [...] Les roses et les œillets sont envoyés à Turin, Paris et même Londres. On les emballe dans une boîte de bois, pressés les uns contre les autres, sans aucune préparation. Qui les reçoit coupe le bout des tiges et les plonge pendant deux heures dans de l’eau vinaigrée, redonnant leur fraîcheur et leur beauté. » (Nice 1764)
Son récit de voyage connaît un succès important. Il attire alors les toutes premières familles anglaises fortunées et les artistes en mal d'inspiration. En dépit de sa mauvaise humeur et de son caractère difficile, il se révèle un reporter curieux, avisé, original d'esprit et doté d'un regard aiguisé sur les choses. Il décrit les ombres et les lumières de cette contrée, les désagréments du climat et la beauté des fleurs et sa douceur hivernale. L'influence niçoise marque son inspiration littéraire ultérieure.
Smollett repose à Livourne en Italie où il est mort.
« Les faits sont têtus » : en traduisant le Gil Blas de Lesage, au livre X chapitre 1, Smollett a traduit « Les faits parlent »[4] par « Facts are stubborn things »[5], soit en français « Les faits sont têtus », expression souvent reprise ultérieurement, notamment par Lénine.
↑Extrait de: Histoire de Saint-Laurent du Var [1]. Le premier pont sur le Var ne fut construit que par les troupes révolutionnaires en 1792
↑Note du 20 octobre 1763 signalant qu'il est impossible de trouver à Nice des appartements meublés. Il souligne les prix prohibitifs des loyers niçois (notes de décembre 1763)