L'épreuve est créée en 1988 par Eugenio Bomboni(it) et Pasquale Piacente[1],[2],[3]. Elle comporte alors huit étapes. L'Italienne Maria Canins, vainqueur en 1985 et 1986 du Tour de France, s'impose. La première vainqueur étrangère est Catherine Marsal en 1990, année où elle remporte toutes les principales épreuves. L'épreuve est arrêtée à cause de difficultés économiques[3]. Elle reprend après une pause de deux ans. De 1995 à 1998, Fabiana Luperini remporte l'épreuve par quatre reprises grâce à ses talents de grimpeuse principalement. Elle n'est pas au départ en 1999 et l'Espagnole Joane Somarriba gagne. Elle réitère sa prestation l'année suivante malgré la présence de l'Italienne. L'arrivée 2003 est un contre-la-montre dans le centre de Venise[4],[5].
En 2005, il y une incursion en Suisse avec notamment un contre-la-montre en côte dans le Col du Simplon. La Grande Boucle féminine internationale disparaît en 2010 et le Tour de l'Aude en 2011, le Tour d'Italie devient le seul grand tour féminin. L'édition 2010 fait la part belle à la montagne avec l'ascension du Stelvio, du Col de la Bernina, en Suisse, et du Col de Livigno. La Madonna del Ghisallo est également au programme. Elle est remportée par la grimpeuse Mara Abbott, première vainqueur non-européenne. Marianne Vos, en pleine domination, remporte par trois fois la course. En 2011, le légendaire col du Mortirolo est escaladé, mais par le versant sud, nettement plus facile que l'autre[7]. Vos remporte l'étape. En 2013, la course ne compte que huit étapes. La difficulté du parcours s'est accrue avec les années. La fin des années 2010 est marquée par le duel entre Anna van der Breggen et Annemiek van Vleuten, chacune ayant finalement quatre victoires à leur palmarès. Le prologue et une étape en 2015 ont lieu en Slovénie. En 2020, des chemins blancs, typique des Strade Bianche, sont empruntés[8]. En 2024, RCS MediaGroup, l'organisateur du Tour d'Italie masculin, devient l'organisateur de la course[9].
Parmi les autres ascensions régulières du Tour : la montée des lacs de Cancano est escaladée en 2011[10],[11] et en 2019[12]. San Domenico di Varzo constitue une arrivée au sommet en 2013, 2014 et 2015[13]. La Madonna del Ghisallo est montée en 2004[14], 2006[15], 2010, 2014[16]. Le Monte Serra est aussi un classique, il est passé en : 1998[17], 1999 (à deux reprises)[18], 2007[19], 2008[20] et 2009. Le Monte Zoncolan est au parcours en 1997[21] et en 2018[22]. Le Zoncolan est donc apparu au parcours du Tour d'Italie féminin avant de faire partie de l'épreuve masculine[23]. Le col du Mortirolo est monté en 2011 et 2016, cette seconde fois par l'ouest. Le Blockhaus est monté pour la première fois en 2024[24].
Le Tour d'Italie féminin comprend généralement autour de dix étapes. De 1995 à 2001, il y en avait plus avec un pic de seize étapes et demi-étapes en 2000. La distance oscille entre 619 km en 1993 et 1 450 km en 2001, elle est néanmoins généralement comprise entre 850 et 1 000 km.
Contre-la-montre
Selon les éditions, le parcours comprend plus ou moins de kilomètres de contre-la-montre. Les distances sont élevés entre 1999 et 2001 avec plus de 30 km au programme. Ceci coïncide avec la fin de la série de victoire de Fabiana Luperini, notoirement médiocre dans l'exercice chronométré. En 2003, le contre-la-montre de la dernière étape est décisif dans l'attribution de la victoire de Nicole Brändli face à Edita Pučinskaitė[4],[5]. La distance diminue brutalement en 2004. Un contre-la-montre par équipes est organisé lors de cette édition, mais peut difficilement être qualifié de succès, deux des principales favorites : Joane Somarriba et Nicole Brändli y perdant toute chance de victoire finale[27]. En 2005, le contre-la-montre individuel est en montagne dans les pentes du col du Simplon[28]. Un contre-la-montre en montagne a également lieu en 2007 sur le Monte Serra. En 2014, le seul exercice chronométré est le prologue de 2 km. À contrario, 2015 et 2016 sont des éditions avec relativement plus de kilomètres en solitaire avec plus de 20 km. De 2017 à 2021, un contre-la-montre par équipes inaugure l'épreuve. En 2021, le contre-la-montre de montagne se déroule sur le territoire de Formazza[29].
Régions traversées
L'épreuve traverse les différentes régions d'Italie. Le tableau ci-dessous montre, les régions du Nord : Vénétie, Lombardie, Piémont et l'Émilie-Romagne sont nettement plus parcourues que celles du Sud. La Toscane était très parcourue pendant les premières éditions, mais sa présence se raréfie avec le temps.
Régions italiennes traversées
Année
VAL
PIE
LOM
TRE
VEN
FRI
LIG
EMI
TOS
UMS
MAR
LAZ
ABR
MOL
CAM
PUG
BAS
CAL
SIC
SAR
1988
X
X
X
X
X
X
1989
X
X
X
X
X
X
1990
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X
X
X
X
X
X
X
1993
X
X
X
X
X
1994
X
X
X
X
X
X
1995
X
X
X
X
X
X
1996
X
X
X
X
X
X
X
1997
X
X
X
X
X
X
1998
X
X
X
X
X
X
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1999
X
X
X
X
X
X
2000
X
X
X
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2001
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X
X
X
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2002
X
X
X
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2003
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X
X
X
X
2004
X
X
X
2005
X
X
X
2006
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X
X
X
2007
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X
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X
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2008
X
X
X
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2009
X
X
X
X
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2010
X
X
X
X
2011
X
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X
X
X
X
2012
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X
X
X
X
X
X
2013
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X
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X
X
X
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2014
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X
X
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X
X
X
X
2015
X
X
X
X
2016
X
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X
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2017
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X
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X
X
X
2018
X
X
X
X
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2019
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X
X
X
2020
X
X
X
X
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2021
X
X
X
X
2022
X
X
X
X
X
2023
X
X
X
X
X
2024
X
X
X
X
X
Total
0
21
24
6
27
10
7
21
17
7
10
10
8
5
8
4
0
3
2
3
En sus, le parcours s'est rendu plusieurs fois à l'étranger : Saint-Marin en 1988, Suisse en 2004 et 2005, ainsi que Slovénie en 2015.
Villes étapes
Les villes étapes suivantes accueillent le Tour d'Italie plusieurs années (liste non-exhaustive) :
On peut noter que San Fior, San Vendemiano, Vittorio Veneto et Gaiarine sont distantes de seulement quelques kilomètres dans la province de Trévise. Crocetta del Montello et Valdobbiadene, quoique plus à l'ouest, sont également dans cette province.
Organisation
Les trois premières éditions sont organisées par Eugenio Bomboni(it) et Pasquale Piacente[1],[2],[3]. La première épreuve est organisée conjointement par le Gruppo sportivo Piacente di Roma et par le Veloclub Donna Sport[30].
En 1998, l'Union Ciclistica Vittorio Veneto organise l'épreuve[31].
En 2002, la Fédération italienne de cyclisme confie l'organisation à Giuseppe Rivolta afin de sauver l'épreuve[6]. Il reste dans l'équipe organisatrice au moins jusqu'en 2021. En 2024, RCS MediaGroup, l'organisateur du Tour d'Italie masculin, devient l'organisateur de la course[9].
L'organisation n'a pas toujours brillé par sa qualité. En 2023, Cycling news mentionne ainsi que le parcours est souvent révélé très tardivement. Comme autres exemples : certains parking étaient parsemés de verre cassé, des voitures enlevées de la ligne de départ à la dernière minute ou l'hébergement de quatre coureuses par chambre d'hôtel[32]. En 2000, la position des sprints intermédiaires différait ainsi parfois de celle indiquée[33],[34]. En 2003, la liste de départ du prologue, qui débute à 20h, n'est connue qu'après cette heure et change plusieurs fois. Celui-ci comptait parfois pour le classement général, parfois non, cela n'était pas toujours indiqué de manière claire par l'organisation[35],[36].
Relégation en catégorie nationale en 2002
En 2002, Alessandra Cappellotto manque un contrôle antidopage durant le Tour du Trentin. Elle est donc suspendue quinze jours. En vertu de cette règle, elle ne peut pas prendre le départ du Tour d'Italie. Toutefois sur ce point, le règlement de la fédération italienne est en contradiction avec la réglementation UCI, qui elle, l'autorise à démarré. D'interminables réunions s'ensuivent. Le directeur du Giro, Giuseppe Rivolta décide finalement d'exclure l'équipe Power Plate- Bik de la course. Le représentant de l'UCI, Simon Didier, quitte la course et la déclasse en catégorie nationale[37].
Primes
Les primes restent longtemps stables, ainsi la victoire d'étape attribue 248 € en 2004 et 269 € en 2015 ; la victoire au classement général attribue 457 € en 2004 et 525 € en 2015. En 2016, les primes sont doublées. En 2019, la prime pour la victoire finale passe subitement de 1 145 € à 7 210 €. En 2021, année de réapparition du Tour de France Femmes, la prime pour la victoire finale atteint 53 675 €. En parallèle, l'évolution de la prime pour une victoire d'étape reste plus modérée avec 735 € en 2021.
Couverture médiatique
La RAI couvre de longue date l'épreuve (au moins depuis 2007[38]). Un résumé quotidien est généralement diffusé.
Dopage
L'édition 2001 a été marquée par le dopage. Le 12 juillet, la police italienne effectue une descente dans les hôtels à la recherche de produits dopant[39]. Le matin du 13, Rosalisa La Pomarda, alors troisième du classement général, est exclue de la course après un contrôle sanguin l'indiquant inapte à concourir[40]. Par la suite, la vainqueur de l'épreuve Zinaida Stahurskaia est contrôlée positive à un diurétique[41].
Divers
En 1998, pour la première fois, ce sont des mannequins masculins qui célèbrent les vainqueurs sur le podium[31].
Notes et références
↑ a et bMichel Dalloni, Le Vélo, La Boétie, 256 p. (lire en ligne).
↑Ce décompte comptabilise également les contre-la-montre par équipes gagnés par l’équipe d’un pays ou d’une marque sous l'étendard d’un pays (Une seule victoire par nations pour un contre-la-montre collectif (Détail : Pays-Bas = 3 ; États-Unis = 2 ; Allemagne = 1 ; Finlande = 1).