Aucun superactinide n'a jamais été observé, et on ignore si l'existence d'un atome aussi lourd est physiquement possible.
Le modèle en couches du noyau atomique prévoit l'existence de nombres magiques[5] par type de nucléons en raison de la stratification des neutrons et des protons en niveaux d'énergie quantiques dans le noyau postulée par ce modèle, à l'instar de ce qui se passe pour les électrons au niveau de l'atome ; l'un de ces nombres magiques est 126, observé pour les neutrons mais pas encore pour les protons, tandis que le nombre magique suivant, 184, n'a jamais été observé : on s'attend à ce que les nucléides ayant environ 126 protons et 184 neutrons soient sensiblement plus stables que les nucléides voisins, avec peut-être des périodes radioactives supérieures à la seconde, ce qui constituerait un « îlot de stabilité ».
La difficulté est que, pour les atomes superlourds, la détermination des nombres magiques semble plus délicate que pour les atomes légers[6], de sorte que, selon les modèles, le nombre magique suivant serait à rechercher pour Z compris entre 114 et 126.
Recherche des isotopes les plus stables de l'élément 129
Dans la mesure où l'on s'éloigne de l'îlot de stabilité, les atomes ayant plus de 126 protons devraient rapidement devenir extrêmement instables, au points que Z ≈ 130 est fréquemment cité comme limite « expérimentale » estimée pour l'existence pratique des éléments superlourds[7] ; il n'est donc pas certain que l'unbiennium puisse être effectivement détecté dans un avenir raisonnablement proche.
Notes et références
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L'élément 129 n'ayant jamais été synthétisé ni a fortiori reconnu par l'UICPA, il n'est classé dans aucune famille d'éléments chimiques. On le range éventuellement parmi les superactinides à la suite des travaux de Glenn Seaborg sur l'extension du tableau périodique dans les années 1940, mais, en toute rigueur, il est chimiquement « non classé ».
↑Base de données Chemical Abstracts interrogée via SciFinder Web le 15 décembre 2009 (résultats de la recherche)
↑(en) Koichiro Umemoto et Susumu Saito, « Electronic Configurations of Superheavy Elements », Journal of the Physical Society of Japan, vol. 65, , p. 3175-3179 (DOI10.1143/JPSJ.65.3175, lire en ligne)
↑(en) Robert V. F. Janssens, « Nuclear physics: Elusive magic numbers », Nature, vol. 435, , p. 897-898(2) (DOI10.1038/435897a, lire en ligne, consulté le )
↑Encyclopaedia Britannica : article « Transuranium Element », dont la brève section « End of Periodic Table » en fin d'article situe entre 170 et 210 le nombre limite de protons pouvant être contenus dans un même noyau, mais vers 130 la limite effective au-delà de laquelle les atomes cesseraient d'être observables.