Une poule dans le vent(風の中の牝雞, Kaze no naka no mendori?) est un film japonais réalisé par Yasujirō Ozu, sorti en 1948. Il sort en France au cinéma en 2023 sous le titre Une femme dans le vent.
Synopsis
Dans le Japon de l'après-guerre à Tokyo, Tokiko, couturière très pauvre, élève son garçon en bas âge tout en attendant depuis quatre ans le retour de son mari soldat. Lorsque le petit tombe gravement malade, elle est confrontée à un choix très difficile.
Fiche technique
Titre français : Une poule dans le vent[1],[2],[3]
Titre français alternatif : Une femme dans le vent[4],[5]
Titre original : 風の中の牝雞 (Kaze no naka no mendori?)
Yasujirō Ozu choisit de diriger à la place Une poule dans le vent, un drame conjugal, partiellement inspiré du roman Errances dans la nuit de son ami Naoya Shiga. « Je voulais faire un film qui ne soit pas seulement sur la guerre, mais qui évoque aussi le monde de la défaite »[4]. Avec ce film, Ozu parle à la fois de la guerre et de ses conséquences, dans l'esprit voulu par l'occupant américain. L'époque propose alors de nombreuses œuvres vantant les mérites de la démocratie et témoignant des dégâts moraux causés par près de quinze années de conflit. Tout le ressentiment accumulé depuis 1937 semble se déployer dans cette œuvre atypique, où la sérénité et la mélancolie ont laissé place à la colère[4].
Accueil
Dix ans après la sortie du film, Yasujirō Ozu écrira « Tout le monde fait des erreurs. Il existe toutes sortes d'erreurs et j'aime certains de mes échecs. Mais celui-là, c'est un mauvais échec »[9]. Le film obtient cependant la septième place au classement des meilleurs films japonais de l'année 1948 de la revue Kinema Junpō[9],[10].
Des critiques mettent en avant certains détails et certaines scènes peu vraisemblables. Des draps frais et propres sur le lit d'une prostituée dans le Japon d'après guerre ? Tokiko, qui tombe dans des escaliers dans un appartement surpeuplé, et personne n'accoure voir ce qui se passe ?[9] Mais dans le contexte du style d'Ozu, ces sacrifices de la vraisemblance au profit d'une épuration stylistique marquent l'apparition d'une nouvelle approche de la réalité dans le cinéma du cinéaste[9].