Rempart est l'acronyme de Réhabilitation et entretien des monuments et du patrimoine artistique.
Les 200 associations membres de l'Union ont toutes en commun la volonté de restaurer et sauvegarder un élément du patrimoine et de lui redonner vie, agissant en faveur du développement local et de l'aménagement du territoire, en particulier en milieu rural[2].
La plupart d'entre elles organisent des chantiers de bénévoles qui permettent à des milliers d'entre eux chaque année de participer à des projets associatifs de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine[3]. Les chantiers REMPART constituent non seulement des lieux de découverte du patrimoine et des techniques de restauration, mais aussi des lieux d'apprentissage de la vie en collectivité et d'exercice de la citoyenneté[4]. REMPART est membre du réseau Cotravaux.
Membre de la Fédération Patrimoine-Environnement[5], réseau national au service des patrimoines et des paysages, l’Union Rempart est, par ailleurs, membre du « Groupe des 8 »[6].
Le patrimoine
Les associations membres de Rempart interviennent sur un patrimoine très varié : chapelles, forts, prieurés, châteaux, moulin, four à chaux, chemin de fer, jardins, forges, terrasses, que ces édifices soient protégés au titre des Monuments historiques ou simples petits patrimoines. Ces éléments peuvent être issus de toutes époques, de la préhistoire à nos jours, sans qu'aucune ne soit particulièrement privilégiée.
L'objectif du mouvement REMPART est à la fois de restaurer le patrimoine mais aussi de faire en sorte que les édifices une fois restaurés soient réutilisés et trouvent une place dans la société contemporaine[7]. Projet de restauration et projet de réutilisation sont indissociables.
Fonctionnement
Chaque projet est le fruit d'une collaboration entre d'une part l'association locale membre de Rempart et, d'autre part, des partenaires locaux (population, collectivités, pouvoirs publics). Il prend en compte l'environnement social, économique et culturel de l'édifice concerné, les moyens humains, financiers et techniques dont l'association locale peut disposer, ainsi que les spécificités de l'édifice. Les projets bénéficient du soutien de l'État, des régions, des départements et des collectivités locales, ainsi que de divers partenariats privés, par exemple la Fondation du patrimoine[8], la Fondation pour les monuments historiques (sous l'égide de la Fondation de France)[9], la Fondation Hermès, la Fondation Total, etc. REMPART est également le diffuseur de la plaque "Monument historique".
L'objectif est que chacun des sites pris en charge par une association membre soit non seulement sauvegardé ou restauré, mais également réutilisé et animé dans le cadre d'un projet de développement local à long terme : une ruine médiévale devient un lieu de spectacle, une maison rurale, un gîte d'étape, un musée, etc.
Pour faire connaître ses actions, REMPART édite annuellement des catalogues présentant les chantiers de bénévoles et les stages de formation proposés par ses associations membres.
Son congrès annuel se déroule sous l'égide d'associations régionales dans des lieux à chaque fois différents. Par exemple en 2014 dans l'Aveyron[10], en 2015 dans la Meuse[11]. L'union REMPART fêta en 2016 ses cinquante ans d'existence[12].
Partenariats internationaux
Les associations de l'Union Rempart agissent principalement en France, en lien avec les services de l'État, mais elles peuvent parfois aussi mener des actions à l'étranger en collaboration avec des partenaires du pays hôte, en général associatifs, par exemple en Italie, en Espagne ou même en Chine[13].
En plus des efforts de sauvegarde et de restauration, l'association vise à réutiliser et animer les lieux où elle agit, partant du constat qu'un bâtiment, un site naturel ou archéologique risque de retourner plus vite à l'état antérieur de dégradation si une fonction ne lui est pas trouvée en accord avec les communautés locales.
Éducation et formation
Si la restauration du patrimoine est un objectif du Mouvement Rempart, elle est également un outil d'éducation et de formation de l'individu, ainsi qu'un vecteur d'insertion sociale voire professionnelle[14]. Le chantier est utilisé comme lieu de prise de responsabilité, l'autonomie de chaque bénévole étant favorisée, et aussi d'apprentissage technique (taille de la pierre, fabrication de vitraux, maçonnerie, etc.), avec une emphase particulière sur la redécouverte et la transmission de techniques anciennes et des savoir-faire locaux (notamment par le biais de stages de formation approfondie)[15].
Les associations membres de Rempart réalisent également des travaux d'études, des relevés du bâti, des recherches en archives ou encore des travaux archéologiques pour assurer une sauvegarde et une restauration durables des édifices dont elles ont la charge.
Enfin, de nombreuses autres actions sont menées au sein de l'Union pour contribuer à une meilleure éducation du grand public : organisation de conférences et de spectacles, visites guidées des sites, publication de livres, de brochures, de guides, de travaux de recherche, etc.
Bibliographie et éditions
René Dinkel, L'Encyclopédie du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bâti et naturel - Protection, restauration, réglementation. Doctrines - Techniques - Pratiques), Paris, éditions Les Encyclopédies du patrimoine, , 1512 p. (ISBN2-911200-00-4)
Chapitre XI Les chantiers de bénévoles pour la restauration du patrimoine architectural, pp 284 à 321 ; Chapitre XII L'affaire de tous, pp. 322 à 345 ; Chapitre XIII Les moyens de défense du patrimoine et de l'environnement, pp. 346 à 374 et Notices : * Association, p.411 ; *Rempart (Union), pp. 1118 à 1123; * Carnet d'adresse liste d'associations œuvrant pour le patrimoine, pp. 1304 à 1307
Christophe Robert et Hervé Thillard, Maçonnerie traditionnelle : Techniques de construction et de restauration, 2008 (ISBN978-2-904365-49-2)
Patrimoine vivant
Au départ, la collection Patrimoine vivant a été créée pour répondre aux questions des bénévoles qui travaillent sur les chantiers de restauration. Le premier titre, Châteaux forts, écrit par André Châtelain, est paru en 1983.
Au fil des ans, le public s'est considérablement élargi, et aujourd'hui, les lecteurs sont tout simplement des gens curieux et passionnés par le patrimoine. Pour dynamiser la promotion de ces ouvrages, Rempart s'est associé à l'éditeur Desclée de Brouwer qui diffuse les livres en librairie.
Au travers de cette collection, Rempart souhaite proposer une vision large du patrimoine. Les thèmes de Patrimoine vivant sont très variés. Outre des sujets plutôt traditionnels sur le patrimoine bâti - « Châteaux forts », « Places fortes », « Demeures médiévales » - la collection aborde aussi le patrimoine culturel, transmis par le biais d'un savoir-faire - « Costumes », « Chants et instruments » - ou encore des sujets plus rares tels que « Quartier cathédral », « Manoirs » ou « Canons » (dernier titre paru).
Lettre ouverte
Les onze associations les plus importantes qui se consacrent à la sauvegarde du patrimoine français font connaître d'une même voix, leur expérience et leur analyse prospective aux Français et à leurs élus que le Patrimoine est une richesse et une chance. Elles formulent dans une lettre ouverte publiée[17] sous forme d'ouvrage vingt-deux propositions pour une gouvernance améliorée, une transmission simplifiée et une gestion économique et durable du patrimoine[Note 1].
↑Denis Couillard de Lespinay, « L’union Rempart : comme l’oeuf de Colomb », Continuité, no 63, , p. 37–39 (ISSN0714-9476 et 1923-2543, lire en ligne, consulté le )