Victoire à la PyrrhusUne victoire à la Pyrrhus, ou victoire pyrrhique est une victoire obtenue au prix de pertes si lourdes pour le vainqueur qu'elle équivaut quasiment à une défaite. Une telle victoire annule tout sentiment de succès, et compromet la situation à long terme du vainqueur. L'expression est une allusion au roi Pyrrhus d'Épire, dont l'armée a souffert des pertes importantes et irremplaçables en battant les Romains pendant ses guerres en Italie aux batailles d'Héraclée en 280 av. J.-C. et d'Ausculum en 279 av. J.-C. DescriptionPlutarque, qui reprend ici Denys d'Halicarnasse, rapporte les paroles de Pyrrhus après la bataille d'Ausculum durant lequel il perd entre 6 000 et 15 000 hommes (ce nombre étant le plus probable)[1] :
Au cours des batailles remportée par Pyrrhus, les Romains ont en effet perdu plus d'hommes que lui mais ils peuvent facilement recruter de nouveaux soldats en Italie ; leurs pertes affectent donc beaucoup moins leur effort de guerre que celui de Pyrrhus. La citation : « Si nous devons remporter une autre victoire sur les Romains, nous sommes perdus »[2], bien qu'associée à un contexte militaire, est utilisée en analogie dans d'autres champs d'activité comme l'économie, la politique, la justice, la littérature et le sport pour décrire une lutte similaire, ruineuse pour le vainqueur. Exemples historiquesGuerres anciennes
Guerres modernes
Utilisation du terme en politiqueLe terme est régulièrement utilisé en politique française, comme lors de l'élection sur le fil de Martine Aubry comme premier secrétaire du Parti socialiste en [3], la loi organique présentée en 2009 visant à limiter le temps de parole et les amendements[4], la loi Hadopi[5] ou l'annulation par le Conseil constitutionnel de la loi sur la taxe carbone en 2009[6]. En avril 2023, le quotidien britannique The Guardian qualifie la promulgation de la Réforme des retraites en France de victoire à la Pyrrhus. Le président Macron a vu sa cote de popularité chuter, une partie de la population ne semble pas décolérer, et certains considèrent que la France est entrée dans une crise démocratique[7]. Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
|