Le résultat est marqué par un fait unique dans l'histoire de la République italienne, surnommé le « sorpasso ». La victoire revient en effet au PCI, qui devance la DC pour la première fois depuis , de 130 000 voix environ. La participation est en baisse d'environ trois points mais reste largement supérieure — de 23 points — à la moyenne européenne.
Au sein de la Commission Thorn, formée en , le démocrate chrétien Lorenzo Natali est commissaire à la Politique méditerranéenne, à l'Élargissement et à l'Information, tandis que le socialiste Antonio Giolitti est commissaire à la Politique régionale et aux Fonds européens.
Le Parti socialiste italien (PSI) confirme son statut de troisième force politique et totalise 11 % des suffrages exprimés, repassant ainsi le seuil des 10 % dans une élection concernant l'ensemble des électeurs, ce qui lui donne neuf sièges. Il devance nettement le Mouvement social italien – Droite nationale (MSI-DN), qui fait élire quatre députés européens en ayant réuni 5,5 %.
Il est suivi du Parti social-démocrate italien (PSDI), qui totalise autant d'élus avec 4,3 %. Avec 3,7 % et trois sièges, le Parti radical (PR) confirme à l'époque sa place dans le jeu politique italien. Il se place ainsi devant le Parti libéral italien (PLI), auteur lui aussi d'une belle performance puisqu'avec 3,6 % et trois mandats, il surpasse le Parti républicain italien (PRI), qui rassemble 2,6 % et deux députés. Son résultat est ainsi plus du double du Parti d'unité prolétarienne pour le communisme (PdUP), qui obtient un élu avec 1,2 %.
En , le secrétaire du PSI Bettino Craxi est nommé président du Conseil des ministres par Sandro Pertini, devenant le premier socialiste à accéder à la direction du gouvernement républicain.
Le jour du vote, chaque électeur choisit dans sa circonscription une liste de candidats, et peut émettre jusqu'à trois votes de préférence. À l'issue du scrutin, les sièges sont répartis au niveau national à la proportionnelle de Hare. Les sièges attribués à chaque parti sont ensuite distribués dans les circonscriptions et accordés en priorité aux candidats ayant reçu le plus grand nombre de voix préférentielles.
Les candidatures représentant des minorités linguistiques (présentes en Vallée d'Aoste, Trentin-Haut-Adige et Frioul-Vénétie Julienne) ont la possibilité de se rattacher à une liste nationale. Dans ce cas, les votes obtenus par les minorités s'ajoutent à ceux de la liste de rattachement, et un siège est attribué à tout candidat linguistique dont la candidature rassemble au moins 50 000 suffrages.
Circonscriptions pour l'élection du Parlement européen.
Près de huit millions d'Italiens font le choix de s'abstenir, établissant un nouveau record dans l'histoire de la République, même si le taux final de participation est supérieure de 23 points à la moyenne européenne.
Gagnant 3,8 points et 1 353 100 voix, le PCI, dont le secrétaire général Enrico Berlinguer est mort six jours plus tôt, devient pour la seule et unique fois de son histoire le premier parti d'Italie. Il fait ainsi élire 27 députés européens, soit un de plus que la DC. Celle-ci perd en effet 3,5 points, soit 1 190 600 suffrages favorables. C'est là son plus mauvais résultat depuis 30 ans. Cet échec ne l'empêche pas de dominer le territoire italien, puisque les démocrates chrétiens devancent les communistes dans quatre des cinq circonscriptions.
Le PSI reste stable avec ses neuf parlementaires et ses 11,2 %. S'il reste devant le MSI-DN, celui-ci gagne un siège de plus après avoir augmenté son total de voix de 365 500 bulletins. Cette progression ne permet donc pas à l'union entre le PLI et le PRI — qui siègent tous deux au groupe libéral — de devenir la quatrième force politique italienne. Cette alliance est même un échec puisqu'elle réunit 415 700 suffrages de moins que les deux partis séparés en . Le PRI en profite cependant pour gagner un siège au détriment du PLI.
Le PSDI est lui aussi en recul puisqu'il perd 20 % de son soutien populaire en cinq ans, ainsi qu'un député. Sa représentation parlementaire égale donc celle du PR, qui conserve ses trois sièges. L'écart qui les sépare fond de 88 %, passant de près de 230 000 voix à seulement 25 000 suffrages. La DP profite elle de la disparition du PdUP : alors qu'elle comptait moins de 1 % des voix en , elle double son score tout en ne conservant qu'un seul parlementaire.