Élisabeth Eidenbenz est d'abord institutrice en Suisse et au Danemark, elle décide alors de rejoindre l’Asociación de Ayuda a los Niños en Guerra (Association d'aide aux enfants en guerre). Sous couvert de cette association, elle gagne Madrid en 1937, pour aider les mères et les enfants victimes de la guerre civile espagnole. Après la chute de la république espagnole, elle passe la frontière franco-espagnole et rejoint le Roussillon, où de nombreux réfugiés se massent dans des camps, comme celui d'Argelès-sur-Mer. Atterrée par les conditions de vie dans ces camps, la malnutrition, les maladies et la forte mortalité des parturientes et des nouveau-nés, elle décide de venir en aide aux enfants, femmes enceintes et jeunes mères. Après une première tentative d'installation à Brouilla, elle ne se décourage pas et trouve un manoir désaffecté à Elne, la ville voisine, qu'elle reconvertit en maternité pour les accueillir.
Le bon fonctionnement de cette maternité repose au départ sur les dons affluant de toute l'Europe[réf. nécessaire], mais à partir du début de la Seconde Guerre mondiale, ces dons se raréfient et des réfugiés venant de France et même de toute l'Europe commencent à affluer[réf. nécessaire]. De ce fait, la maternité doit s'associer à l’Œuvre suisse d'entraide ouvrière (l'OSEO, plus tard associée à la Croix-Rouge suisse) pour continuer de fonctionner, et en devient contrainte de se plier à sa politique de neutralité. Selon cette politique, il leur est interdit d'offrir refuge à des réfugiés politiques, en particulier les Juifs. Il est alors décidé de falsifier les identités des patients pour contourner cette règle, et ainsi, malgré une surveillance de la Gestapo[3], quatre cents enfants espagnols et deux cents Juifs sont sauvés. Néanmoins, en , la maternité est réquisitionnée par la Wehrmacht[4].
À partir de 2002, son œuvre humanitaire commence à être reconnue après que plusieurs ouvrages relatent ces événements de la période de guerre.
La maternité, objet d'un rachat par la mairie d'Elne, a été transformée en lieu de souvenir[5]. Un musée rénové a été ouvert en 2011, fréquenté par les touristes souvent catalans[6].
Tristan Castanier i Palau, Femmes en exil, Mères des camps, Élisabeth Eidenbenz et la Maternité Suisse d'Elne (1939-1944), Trabucaire, , 198 p. (ISBN978-2-84974-074-3 et 2-84974-074-8)
Hubert Delobette, Femmes d'exception en Languedoc-Roussillon, Villeveyrac, Papillon rouge, , 288 p. (ISBN978-2-917875-13-1, OCLC688495700)
(ca) Assumpta Montellà, Elisabeth Eidenbenz : més enllà de la Maternitat d'Elna, , 176 p. (ISBN978-84-92907-51-9)
Filmographie
Frédéric Goldbronn, La Maternité d'Elne, 2002, 56 minutes (La Compagnie des taxi-brousse, Diffusion France 3/TSR, édité en DVD aux éditions Docnet)
« Élisabeth Eidenbenz (Dossier Yad Vashem 9565) », Juste parmi les Nations, sur www.ajpn.org, Anonymes, Justes et persécutés durant la période nazie dans les communes de France (consulté le )