« Forte constitution, taillé comme un vrai loup de mer, un blond barbu qui tient le pinceau aussi bien que l'aviron ; avec cela un vrai poète, qui aime la nature et passe son temps au milieu de la rude population des travailleurs de la mer, ce qui ne l'empêche pas du reste de chercher aussi ses impressions ailleurs[5]. »
Il peint des thèmes marins et paysans, souvent bretons, particulièrement après un séjour à l'Île de Sein. Son atelier parisien étant dans un état épouvantable, il fait construire un nouvel atelier au Havre où il est mort[6]. Ses œuvres se trouvent dans des musées en France à Amiens, Le Havre, Rouen, Liège et au Metropolitan Museum of Art de New York[7]
« La Veuve [en fait La Veuve de l'Île de Sein] de M. Renouf est un tableau excellent. L'infortunée, vêtue de longs vêtements de deuil, se tient à genoux devant la tombe où repose l'être cher que lui a enlevé l'Océan impitoyable qui gronde derrière elle. À côté se tient l'orphelin ; sa jeune pensée n'est pas absorbée par cette sombre idée de la mort ; elle flotte, distraite, dans son regard enfantin. Le sentiment, qui est intense et enveloppe toute la toile, compense l'inexpérience de l'exécution trop large. Mais ce qui est au plus haut point remarquable, c'est l'effet de cette mer lointaine reflétant les clartés blanches et étincelantes du ciel. Il y a là de quoi rendre envieux bien des paysagistes[8] »
Parodie de la peinture d'Émile Renouf La main tendue montrant J.P. Morgan et l'Oncle Sam (Puck Magazine, 1911)
Bateau
Un bateau portant son nom, l'Émile Renouf, un quatre-mâts construit en 1897 par les armateurs havrais Cicero Brown et Edouard Corblet, quitte le la Nouvelle-Calédonie, chargé de nickel et de cobalt à destination de Glasgow. Le , le voilier heurte le récif Durand[26] près des îles Loyauté et coule immédiatement. Les trente-deux personnes à bord ont le temps d'embarquer dans une baleinière et sont recueillies le lendemain par un navire de passage, le ketchLa Perle de Nouméa[27]. Le capitaine de l'Émile Renouf, Boju, est jugé coupable d'une erreur de navigation par un tribunal maritime commercial siégeant à Nantes le [28]. En 1991, l'Association Fortunes de mer localise l'épave sur le récif Durand[29]. Un timbre-poste émis en 2000 en Nouvelle-Calédonie le représente[30].