Le vinettier ou l’épine-vinette (Berberis vulgaris) est une espèce d'arbustes de la famille des berbéridacées.
En France, à partir du XIXe siècle, l'épine-vinette a été fréquemment éradiquée car c'est un hôte intermédiaire dans le cycle de la rouille noire du blé, un champignon pathogène des céréales. Cependant elle reste présente dans les zones de coteaux calcaires d'une grande moitié nord de la France[1].
Étymologie
Berberis, nom arabe du fruit de la plante ; il signifierait coquille[réf. nécessaire] car les pétales creux sont en forme de coquille. Vinette est le nom vulgaire de l'oseille dont les feuilles rappellent le goût.
Description
L'épine-vinette est un arbuste caduc à semi-persistant, épineux, très ramifié, atteignant 1,5 à 3 mètres de haut. Ses rameaux jaunâtres et ridés portent des épines trifurquées. Ses feuilles ovales, finement dentelées, glabres, alternes et fasciculées, sont vert clair au-dessus et glauques au revers[2].
Les inflorescences consistent en des grappes de petites fleurs jaune d'or éclosant d'avril à juin. Leur étamine possède une ouverture en deux clapets ressemblant à des oreilles dressées ; lorsqu'un insecte touche sa base, l'étamine se rabat vers le pistil pour assurer la fécondation de ce dernier[3].
Les fruits sont des baies rouges, plus ou moins pruineuses, mesurant généralement de 7 à 12 mm de long et de 3 à 5 mm de large. Les grappes portent généralement de huit à quinze baies. La production des fruits a tendance à alterner[4].
Berberis vulgaris est la plante-hôte secondaire de la rouille noire. Des études sont en cours dès 2020 en Suisse et en Europe pour suivre sa présence et son implication lors d'épidémies, dans un but de prévention[6].
La coloration jaune d'or de la section de tiges et des racines est due à la présence de berbérine.
Production
Avec plus de 10000 tonnes produites par ans, L'Iran est le principal producteur d'épine-vinette[7],[8]. Des cultures existent aussi dans le Nord de l'Europe et en Amérique du Nord.
En Iran, la médecine traditionnelle utilise cette plante contre les problèmes de foie (ictère, l’hypertrophie du foie) et de la rate, mais aussi contre les ulcères oculaires et d'autres maux[9].
L'écorce des tiges et des racines possède quant à elle des propriétés anti-inflammatoires et antimicrobiennes. En Iran son aubier est ou était utilisé contre certains dysfonctionnements du foie et de la vésicule biliaire, dans la diarrhée, l’indigestion[9]...
C'est aussi une plante d'ornement dont il existe de nombreuses espèces et encore plus d'hybrides et de cultivars. Ils diffèrent plus ou moins du type décrit ici par la taille ou la couleur des feuilles, la couleur des fruits.
Selon une étude ethnobotanique publiée par Françoise et Grégoire Nicollier en 1984 sur les plantes dans la vie quotidienne à Bagnes, les racines de cette plante dénommée ékran ou épïna («épine») ou fodzëta (födzo signifiant «rouge») ou boson de fodzëte (boson signifiant «buisson») étaient utilisées pour produire une teinture jaune ; et ses tiges et ses feuilles, mélangées à de la «recuite» (= sérum qui reste après la fabrication du sérac), servaient de nourriture pour les porcs ; les fruits devenaient gelée ou confiture (le mot fodzëta désigne en particulier le fruit)[11].
Son bois, fin et dur, de couleur jaune, a été utilisé en marqueterie et en teinturerie[réf. nécessaire].
Avant leur maturité leurs baies sont faiblement toxiques car elles contiennent de la berbérine[12]. Dans la littérature on signale quelques cas de problèmes digestifs liés à l'ingestion (en quantité) de fruits. Mûres en septembre, elles sont comestibles crues ou cuites.
Son goût est décrit comme astringent et sucré. Les baies vertes sont employées avec les sauces piquantes et les viandes rôties qu'elles relèvent de leur goût acidulé. Les fruits rouges sont utilisés pour préparer des gelées, confitures ou boissons. Leur teneur importante en pectine (2% environ) permet aux confitures de prendre rapidement. Leur principal composé aromatique est l'hexanal, ils contiennent également de l'acide maltique, tartrique et citrique[7].
Vous pouvez aider, soit en recherchant des sources de meilleure qualité pour étayer les informations concernées, soit en attribuant clairement ces informations aux sources qui semblent insuffisantes, ce qui permet de mettre en garde le lecteur sur l'origine de l'information. Voir la page de discussion pour plus de détails.
et consommateur de baies séchées d'épine-vinette[réf. nécessaire], (zereshk /زرشک en persan ; on trouve également le terme انگور سیبری), celles-ci entrant dans la composition du zereshk polo (riz aux zereshks), les baies rouges ajoutant au riz de la couleur et un goût acidulé[13].
La consommation de cette plante est déconseillée pendant la grossesse[réf. nécessaire].
Règlementation
Cette plante étant hôte intermédiaire de la rouille du blé, elle doit, dans certains pays, être détruite près des champs de céréales[14].
Habitats
Coteaux calcaires et friches.
Statuts de protection, menaces
L'espèce est évaluée comme non préoccupante aux échelons européen et français[15]
En France l'espèce se raréfie : elle est considérée Quasi menacée (NT), proche du seuil des espèces menacées ou qui pourrait être menacée si des mesures de conservation spécifiques n'étaient pas prises, dans la région Poitou-Charentes ; elle est considérée Vulnérable (VU) en Picardie ; en Danger (EN) en Ile de France, Haute-Normandie et Limousin.
↑Marjorie Blamey, Christopher Grey-Wilson La flore d'Europe occidentale, éd. Flammarion, 2003.
↑Jean-Marie Pelt, Les langages secrets de la nature - la communication chez les animaux et les plantes. Ed. Fayard, Livre de Poche no 144435, 1996. Chapitre 12 Des plantes mobiles, p. 154.
↑D'après Maistral, in Yannick Romieux, De la hune au mortier, Éditions ACL, Nantes, 1986.
↑Françoise Nicollier et Grégoire Nicollier, « Les plantes dans la vie quotidienne à Bagnes : noms patois et utilisations domestiques », Bulletin de la Murithienne, no 102, , p. 142-143 (ISSN0374-6402, OCLC716291575, lire en ligne).