L'équipe de Suisse de football s'est qualifiée pour la Coupe du monde 2006 en Allemagne. Après le premier tour, qu'elle a franchi avec succès, elle affronte en huitième de finale l'Ukraine le à 21 heures. Mais la Suisse est éliminée aux tirs au but à l'issue d'un match sans but (0-0 après 120 minutes). Les trois premiers tireurs suisses (Streller, Barnetta, Cabanas) échouent et l'Ukraine remporte la séance sur le score de 3-0.
Le Mondial 2006 se termine pour la Suisse avec des records[1],[2] :
elle est la première formation à avoir manqué tous les tirs au but effectués ;
elle est la seule équipe du Mondial 2006 à ne pas avoir concédé le moindre but en cours de match.
Le , le sélectionneur suisse, Köbi Kuhn, a annoncé une liste composée de vingt-trois joueurs pour le mondial. Hakan Yakın, dont la participation était incertaine, a finalement été écarté au profit de Xavier Margairaz. Kuhn a également fait confiance au jeune David Degen, le frère de Philipp Degen, qui n'a encore jamais joué de match avec la sélection nationale.
Le , l'attaquant Johan Vonlanthen se blesse à la cuisse gauche lors d'un test de vitesse à Macolin[3]. Son indisponibilité estimée à un mois fait que Köbi Kuhn annonce le retour d'Hakan Yakın dans l'équipe pour les entraînements et le match préparatoire contre la Côte d'Ivoire[4].
La France et la Suisse, les deux favorites annoncées du groupe[5], se rencontrent dès la première journée. Les deux équipes restent prudentes et disputent un match tactique, disputé sous une « chaleur accablante », qui se termine sur le score de 0 à 0. Toutefois, la Suisse bénéficie d’une erreur d’arbitrage puisqu’en cours de jeu un Suisse contre un tir français avec sa main décollée, dans la surface et qui plus est, sur sa ligne de but, une action qui aurait donc dû valoir un pénalty. Après son match nul initial contre la France, la Suisse dispute deux matchs solides contre le Togo et la Corée et obtient deux victoires qui lui assurent la première place du groupe et la qualification pour le prochain tour.
Le , la Suisse affronte la France pour son premier match. L'équipe a plusieurs occasions de buts dont un tir sur le poteau à la suite d'une déviation de Frei (24e). Plusieurs joueurs suisses sont sanctionnés par un carton jaune (Magnin, Barnetta, Cabanas, Degen et Streller). Valentin Ivanov, dont l'arbitrage fut qualifié de « pointilleux » par Raymond Domenech, sélectionneur de l'équipe de France, laisse l'avantage à la Suisse lors d'une main de Patrick Muller près des buts de Zuberbühler. Le match est jugé par les commentateurs de la Télévision suisse romande de « moyen » avec deux équipes « crispées » par les enjeux, ne voulant pas perdre et se contentant d'un match nul[6].
Le , la Suisse affronte le Togo. Après 17 minutes, les Suisses parviennent à ouvrir le score grâce à Frei. Le Togo reprend ensuite les choses en main avec des remplacements et des attaques qui déroutent la défense helvétique. Le joueur togolais Thomas Dossevi s'offre une occasion de but à le 35e minute. Durant la deuxième période, Hakan Yakın tente à deux reprises des tirs qui passent non loin des buts de Kossi Agassa. Finalement, à la 88e minute, Tranquillo Barnetta inscrit le deuxième but suisse qui scelle définitivement les espoirs togolais. La Suisse, qui n'a encore concédé aucun but, profite du match nul de la France dans l'autre match pour prendre seule la tête du groupe à l'issue de la deuxième journée.
Le troisième match de l'équipe de Suisse contre la Corée du Sud est décisif pour la suite de la compétition, les Suisses devant éviter la défaite. Les Suisses dominent pendant le premier tiers de la première période et Senderos ouvre le score avec un but de la tête sur un coup franc de Yakın. Senderos, blessé au nez lors d'un contact avec un défenseur coréen, doit se faire soigner. Les Coréens réagissent ensuite avec des attaques et une présence constante dans le camp helvétique. La défense suisse est mise à mal mais résiste aux assauts coréens. Frei manque une récupération de la tête quelques secondes avant la pause. Quelques actions ponctuelles de Yakın et des coups de pied arrêtés mettent en danger le portier coréen. Durant la deuxième période, les joueurs asiatiques augmentent leur potentiel en attaque grâce à des changements, mais ne parviennent pas à concrétiser leurs actions proches des buts adverses. Senderos se blesse au bras et doit être remplacé. Finalement, Frei scelle le score de 2 à 0 en récupérant une balle déviée par un défenseur coréen et, en croisant son tir, parvient à marquer. Jusqu'à la fin, les joueurs coréens, avec leurs cinq attaquants, tentent de revenir dans la partie, mais Zuberbühler et sa défense déjouent les tentatives.
À la 13e minute, un tir de Wicky menace les buts adverses. L'Ukraine s'offre une nette occasion de but avec une tête de Shevchenko qui atterrit sur la transversale à la 20e minute. Peu après, à la 23e minute, un coup franc tiré par Frei s'écrase sur un coin du but ukrainien. Les statistiques sont relativement équilibrées avec 55 % de possession de la balle pour les joueurs helvétiques. Après 90 minutes, où l'estimation de la performance des Suisses varient selon les commentaires, le score reste nul. Les avis du côté suisse vont dans la même direction : l'équipe est tendue[7], soumise à un « bras de fer » tout en étant « solidaire » [8].
La prolongation de 2 x 15 minutes ne permet pas de départager les deux équipes. Frei quitte le terrain quelques minutes avant la fin des 120 minutes — une décision critiquée par la suite, Frei étant un spécialiste des penalties — et c'est grâce aux tirs au but que l'Ukraine réussit à se qualifier. Les trois premiers tireurs helvétiques, Streller, Barnetta et Cabanas manquent successivement leur tir, alors que Milevskiy, Rebrov et Gusev font passer le score à 3 à 0. Seul le tir de Shevchenko est contré par Zuberbühler.