L'abbaye royale Saint-Laumer de Blois ne doit pas être confondue avec l'abbatiale Saint-Laumer de Blois, ancienne église principale de l'abbaye mais actuelle église Saint-Nicolas du Foix ; ni avec l'abbaye Notre-Dame de Blois, basée à quelques centaines de mètres.
L’ancienne abbaye bénédictine Saint-Laumer, écrit aussi Saint-Lomer, ou ancien hôtel-Dieu de Blois, est située sur le quai de l’abbé-Grégoire, à Blois, dans le Loir-et-Cher. Elle abrite aujourd’hui les locaux de la Direction départementale de l’Équipement.
Cependant, l'église Saint-Lubin est détruite en 1114 suite après un incendie, menant à la construction d'un complexe religieux : l'abbaye Saint-Laumer[7].
L'âge d'or des bénédictins à Blois
Exemptés de toutes taxes royales, les moines furent les seuls habilités à gérer la fiscalité dans le faubourg, leur permettant de rassembler des fonds nécessaires à la construction d'un grand monastère à partir du XIIe siècle. Les travaux de l'abbatiale commencèrent ainsi le , soit 24 ans après l'incendie de l'église Saint-Lubin, avant que les reliques de Saint Laumer et de Saint Lubin n'y soient déposées le [7].
Au XIVe siècle, l’abbaye est fortifiée pour échapper aux ravages de la guerre de Cent Ans, et absorbe ainsi la paroisse de l'église Saint-Pierre du Foix, dissoute vers 1362[8]. L'abbaye n'en ressort finalement peu endommagée, mais finit ruinée au XVIe siècle par les guerres de religion et notamment par le sac de Blois par les Huguenots en 1568. La remise en état du bâtiment est due à l’œuvre des bénédictins réformés, dont les travaux continuent jusqu’au début du XVIIIe siècle.
À la Révolution, l’abbaye est dissoute et ses bâtiments blésois sont transformés en hôtel-Dieu, ce qui le sauve en partie des destructions révolutionnaires. Seule l'église de l'ancienne abbaye conserve alors des fonctions religieuses, en adoptant le vocable de Saint-Nicolas en souvenir l'ancienne église Saint-Nicolas du Foix démantelée à cette même période.
Les dépendances de l'abbaye sont également saisies (voir liste des dépendances ci-dessous).
En 1845-1847, de nouveaux bâtiments, réalisés par les architectes Pinault puis Jules de la Morandière sont ajoutés à l’édifice.
L’ancienne abbaye bénéficie de multiples protections au titre des monuments historiques[9] : inscription en 1939 pour l’hôtel-Dieu, classement en 1967 pour les façades et toitures de divers bâtiments, sol de la cour et grille, inscription en 1992 pour le pavillon du corps de garde et grille de jardin.
Désaffecté au XXe siècle, l’hôtel-Dieu est alors reconverti en bureaux pour la Direction départementale de l’Équipement, et est occupée aujourd’hui par la Direction départementale des Territoires de Loir-et-Cher.
Relation avec les autres organisations religieuses de Blois
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Néanmoins, il est important de rappeler que les moines de Saint-Laumer ont trouvé refuge au IXe siècle au sein même du château de Blois, à la chapelle Saint-Calais. Même s'ils furent requis de s'établir dans le quartier du Foix, le fait qu'ils aient conservé leur juridiction sur la chapelle palatine (en plus des nombreuses dépendances qu'il leur a été offertes) prouve l'importance qu'ils représentaient pour les comtes de Blois puis les rois de France[6].
Architecture
Église
Bâtiments conventuels
À son apogée, l'abbaye comprenait deux cloîtres, dont le Grand Cloître, qui servait d'entrée pour les moines, disparu avant le XVIIe siècle[6].
Entre l'arrivée de moines de Saint Laumer en 873 et la consécration officielle de l'abbaye à Blois en 1186, le représentant de ces moines adoptaient le titre d'abbé bien que l'accès à l'abbaye de Corbion leur soit impossible. Ils furent[6],[11] :
Simon, qui assista au transfert des reliques du saint à Blois en 873 (1er abbé),
Richer, signataire de l'achat du moulin de Véteuil en 1030,
Charlotte de Beaune qui le racheta au début des guerres de Religions mais qui, en tant que femme, a fait signer en son nom trois personnes portant le titre d'abbé (réservé à cette époque aux hommes)[6] :
Laurent de Fises (1567–1572 et 1575–1593),
Luigi d'Este (1572–1575), abbé commendataire en son nom,
Jacques-François Minot de Mérille (1676–1697), nommé par le roi après le décès du précédent abbé.
Lors de la création du diocèse de Blois et l'élévation de la cathédrale Saint-Louis, la charge d'abbé fut supprimée[11] ; un siècle avant la dissolution définitive de l'abbaye.
Moines et visiteurs célèbres
Dom Georges Viole (1598-1669), écrivain, premier prieur de la réforme de Saint-Maur de 1627 à 1629[12],
Dom Noël Mars (1612-1702), officier et historien au nom du roi, vers 1645.
Notes et références
↑M.-Th. Picard-Schmitter, « Review of Le trésor de Saint-Calais, Étude historique et archéologique sur la découverte des reliques et du suaire de Carilephus », Revue Archéologique, vol. 46, , p. 115–117 (ISSN0035-0737, lire en ligne, consulté le )
↑(la) Chartularium Launomarense (charte de fondation de Saint-Laumer de Blois), 924 – reprise dans la Gallia Christiana, 1744, tome 8 (lire en ligne), col. 1351.
↑ abcdefghij et kNoël Mars, Histoire du Royal Monastère de Saint-Lomer de Blois de l'Ordre de Saint-Benoît, recueillie fidèlement des vieilles chartes du même monastère, Manuscrit de la Bibliothèque publique de Blois, 1646, republié en 1869 textuellement avec notes, additions et tables d'Alexandre Dupré (lire en ligne)
↑ a et bDr Frédéric Lesueur, « L'église abbatiale de Saint-Lomer de Blois », Bulletin Monumental, vol. 82, no 1, , p. 36–65 (DOI10.3406/bulmo.1923.11728, lire en ligne, consulté le )
↑Société archéologique et historique de l'Orléanais, Mémoires, (lire en ligne), p. 390
↑ a et bAlexandre Dupré, Notes et addition à l'Histoire du Royal Monastère de Saint-Lomer de Blois de Noël Mars, Manuscrit de la Bibliothèque publique de Blois, (lire en ligne), p. 29
↑Collectif, Histoire littéraire de la Congrégation de Saint-Maur, Ordre de Saint-Benoît..., Bruxelles - Paris - Chez Humblot à Paris rue Saint-Jacques, près Saint Yves, 1770