L'Adrar est la 7e région administrative (wilaya) de la Mauritanie. Située au cœur géographique et historique du pays, elle doit son nom au plateau de l'Adrar qui domine une région désertique relativement plate – le mot adrar désignant « une montagne » ou une « crête montagneuse » en langue berbère[1]. On la dénomme souvent « Adrar mauritanien », afin d'éviter toute confusion avec la wilaya d'Adraralgérienne ou l'Adrar des Ifoghas au Mali.
Avec une superficie de 215 000 km2, c'est la seconde wilaya par sa taille, après le Tiris Zemmour qui la borde au nord, à la frontière avec le Sahara occidental. À l'ouest, l'Inchiri et le Dakhlet Nouadhibou la séparent de l'océan Atlantique qui se trouve à 250 km environ. À l'est, l'Adrar est limité par le Mali et le Hodh Ech Chargui. Au sud, les régions limitrophes sont le Trarza et surtout le Tagant au centre.
La capitale de l'Adrar est Atar, un moment pressentie comme future capitale de la Mauritanie à la veille de l'indépendance. Aujourd'hui cette ville d'environ 36 000 habitants[2] est dotée d'un aéroport international desservi par des vols directs depuis la France.
Géographie
Géographie physique
Le climat de l'Adrar est de type désertique – saharien –, sec et chaud, avec deux saisons fortement contrastées. Si la température moyenne y est proche de 28 °C pour l'ensemble de l'année, elle oscille autour de 15-20 °C en janvier-février, avec des minima pouvant descendre à 5 °C au cours de l'hiver[3]. Les températures estivales sont généralement comprises entre 28 et 38 °C, mais elles peuvent atteindre 46-48 °C. Au cours d'une même journée, l'amplitude est souvent forte, couramment de l'ordre de 20 °C.
Végétation
En comparaison avec les régions désertiques limitrophes, l'Adrar est doté d'une végétation assez variée. Théodore Monod a évalué à environ 300 le nombre d'espèces végétales différentes[4].
En 1988 l'Adrar comptait environ 55 000 habitants[8]. Lors du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000, 69 542 personnes y ont été dénombrées[9].
Les grandes sécheresses ont contraint la plupart des habitants de l'Adrar à abandonner leur mode de vie nomade[8]. Ils vivent désormais dans des villages ou dans des villes. Beaucoup se sont installés à Atar, la capitale régionale.
La population est relativement âgée, constituée en majorité de femmes.
Organisation territoriale
L'Adrar comprend quatre départements (moughataas) et onze communes.
↑ ab et cAbdallahi Fall, André Cormillot et Mohamed Adnan Ould Beyrouk, L'Adrar. 1, Atar et ses environs, Sépia, Saint-Maur, 1999, p. 11 (ISBN978-2-84280-034-5)
↑Jean-François Trape et Youssouph Mané, Guide des serpents d'Afrique occidentale : savane et désert, IRD éd., Paris, 2006, p. 127
(ISBN978-2-7099-1600-4)
↑ a et b(en) Anthony G. Pazzanita, Historical dictionary of Mauritania, Scarecrow Press, Lanham (Maryland) ; Toronto, Plymouth (Royaume-Uni), 2008 (3e éd.), p. 24 (ISBN978-0-8108-5596-0)
Pierre Bonte, L'émirat de l'Adrar mauritanien : Harîm, compétition et protection dans une société tribale saharienne, Karthala, Paris, 2008, 576 p. (ISBN978-2-8111-0023-0)
Abd El W. O. Cheikh, Sylvain Estival, Bruno Lamarche et al., Sahara : l'Adrar de Mauritanie : sur les traces de Théodore Monod, Vents de sable, Paris, 2002, 192 p. (ISBN978-2-913252-06-6)
P.L. Dekeyser et A. Villiers, Contribution à l'étude du peuplement de la Mauritanie : notations écologiques et biogéographiques sur la faune de l'Adrar, IFAN, Dakar, 1956, 222 p.
Abdallahi Fall, André Cormillot et Mohamed Adnan Ould Beyrouk, L'Adrar. 1, Atar et ses environs, Sépia, Saint-Maur, 1999, 71 p. (ISBN978-2-84280-034-5)
Mohammedou Finore, De la préhistoire à l'histoire de la Mauritanie, Adrar, Bayeud, Nantes, 2001 ?, 120 p.
Anne-Marie Frérot, Perception de l'espace en Adrar de Mauritanie, Université d'Aix-Marseille 1, 1993, 3 vol. (thèse de doctorat de Lettres)
Lt. H. Girard, « Étude sur l'Adrar mauritanien », RCD, no 5, , p. 204.
Henri Gouraud, La pacification de la Mauritanie ; journal des marches et opérations de la colonne de l'Adrar / Comité de l'Afrique française, Paris, 1910, 287 p.
Henri Gouraud, Mauritanie, Adrar : souvenirs d'un Africain, Librairie Plon, Paris, 1945, 349 p. (avec 25 gravures hors texte, 6 croquis dans le texte, et une carte en dépliant)
Alexis de Guillebon, Quarante jours au désert : carnet de route d'un pauvre pèlerin du sable et des étoiles, Éd. Saint Lubin, Paris, 2008, 125 p. (ISBN978-2-917302-00-2)
Agnès Liébert, Tourisme durable, tourisme éthique : un exemple de développement dans l'Adrar mauritanien, Université de La Réunion, 2002, 70 p. (mémoire de maîtrise d'Anthropologie)
Théodore Monod, L'Adrar Mauritanien : (Sahara occidental), esquisse géologique, Grande impr. africaine, Dakar, 1952, 2 vol., 458 p.
Capitaine d'Otton Loyewski, Rezzous sur l'Adrar, Impr. du Gouvernement Général, Rufisque, 1942, 110 p.
El Hacen Ould Moctar, Région et crise régionale : l'exemple de l'Adrar mauritanien, Université de Rouen, 1988, 250 p. (thèse de doctorat de Géographie)
Touré Ousmane cherif, Le paléolithique inférieur en Mauritanie : étude technologique et typologique des industries lithique des sites de la région de l'Adrar, Université de Perpignan, 2006, 282 p. (thèse de doctorat de Préhistoire)