Agglomération protohistorique d'Aulnat
L'agglomération protohistorique d'Aulnat, également appelée agglomération ou site d'Aulnat-Gandaillat-La Grande Borne-Le Brezet, est une agglomération gauloise arverne occupée entre la fin du IIIe siècle av. J.-C. et le début du Ier siècle av. J.-C. dont la superficie est estimée à 150 ha. Elle se trouve sur la commune de Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme mais son nom lui vient des premières découvertes réalisées à l'occasion de la construction de la base aérienne 745 Aulnat sur la commune voisine d'Aulnat. HistoriographieUne occupation laténienne a été mise en évidence au tournant des années 1930 et 1940 grâce aux observations de Jean-Jacques Hatt et de Gabriel Fournier[1] dans le cadre de l'aménagement de la base aérienne 745 Aulnat et de prospections dans les 10 ha aux alentours[2]. Après la Seconde Guerre mondiale, avec l'urbanisation galopante de l'agglomération clermontoise, les découvertes ponctuelles se multiplient mais aucune fouille n'est réalisée[3]. Des surveillances de travaux sont notamment menées par Fernand Malacher tandis que les prospections de Nigel Mills permettent de documenter certains secteurs de la plaine de la Limagne[4]. La fouille programmée la plus importante est celle menée à partir de 1966 par Robert Périchon, rejoint par John Collis à partir de 1973[5]. La fouille de ce secteur sur un total de 4 200 m2[6] dure jusqu'en 1982 et les équipes anglaises mettent en œuvre des approches très différentes de celles de Périchon issues des fouilles préhistoriques[7]. D'autres fouilles ont été menées à Pontcharaud, notamment en 1985 sur une nécropole du IIe siècle av. J.-C. ainsi que des structures domestiques, ou encore en 2000[8]. D'autres opérations ont également eu lieu rue Élisée Reclus en 1991[9]. Des sondages mécaniques ont permis de porter la superficie totale documentée à environ 60 ha au début des années 2010[10]. Organisation et vestigesL'agglomération prend la forme d'habitats ruraux à architecture de bois et de terre, implantés tous les 500 m à 1 km sur une superficie d'environ 150 ha au sein du territoire marécageux drainé de la Limagne[11] potentiellement divisé en îlots[12]. Les plus anciens habitats sont fondés à la fin du IIIe siècle av. J.-C. tandis que les derniers abandons datent du début du Ier siècle av. J.-C.[13]. Outre les vestiges d'habits domestiques, des restes d'artisanat du fer et des métaux non ferreux, de tabletterie et de production céramique ont été retrouvés en plusieurs points de l'agglomération[10]. Aucun aménagement public n'est documenté sinon d'hypothétiques places de marché[14] et l'édifice cultuel évoqué au début des années 2000 ne fait pas l'unanimité quant à son interprétation[15]. Plusieurs espaces funéraires sont implantés en périphérie de l'agglomération[12], à l'image de la nécropole de Pontcharaud[16]. Le site demeure néanmoins peu documenté[17],[14]. Le site d'Aulnat constitue la plus ancienne agglomération arverne[18],[14] qui aurait été à l'origine concentrée sur une dizaine d'hectares au début du IIIe siècle av. J.-C. avant de s'étendre vers le nord-ouest au tournant du siècle, puis vers l'ouest et l'est après le milieu du IIe siècle av. J.-C., au moment de son apogée[12]. Son abandon survient au début du Ier siècle av. J.-C.[12]. Plutôt qu'agglomération ou complexe, Christine Mennessier-Jouannet plaide en faveur de la qualification de ville pour décrire le site d'Aulnat[19]. Plusieurs sites périphériques agricoles de taille restreinte sont bien connus grâce à des fouilles importantes, comme l'établissement aristocratique du Pâtural[20] où est reconnu un important atelier de forge[21], ou encore rue Descartes avec une production céramique, et à Sarliève avec de nombreux restes de tabletterie[22]. Le sanctuaire de l'oppidum de Corent pourrait avoir assuré les fonctions cultuelles de l'agglomération[14]. Dès les premières interventions sur le site, une céramique d'un type particulier, jatte tronconique à hanse horizontale, est individualisée et nommée jatte d'Aulnat[23]. Notes et références
Bibliographie
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